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Ils ont offert un grand bonheur
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Ils ont offert un grand bonheur
La Dépêche du Midi, le 18 novembre 2001
Bernard Lescure
Retranscription de Jean-Michel Fontaine
Il y a quelques semaines, à la veille d'une certaine émission de télévision enregistrée à la Halle aux Grains, Francis Cabrel avait dit son refus d'aller "danser comme ça sur le malheur des gens".
Il préférait prendre son temps et réfléchir... Bien lui en prit. Le double concert qu'il a donné avec ses amis sous chapiteau, hier, sur le parking du Stadium, a rendu au public toulousain son plus beau sourire. Certes, la musique ne va pas remplacer portes et fenêtres explosées, mais quel bonheur de voir se mobiliser ainsi un tel plateau d'artistes ! Et, croyez-nous, entre le public et les musiciens, pour la première fois ici nous avons senti un vrai bonheur partagé. Et des frissons partout. Dès les premières notes... d'amour.
"Chaque mot, chaque note de musique, tout aujourd'hui à Toulouse sera dédié aux gens qui ont souffert", lançait Francis Cabrel en arrivant sur scène. Il n'en fallait pas plus pour voir les bras se lever, entendre battre les coeurs très fort et les choeurs s'élever.
Vingt-cinq chansons plus belles les unes que les autres, plus émouvantes aussi quand elles sont chantées à micro partagé par ceux qui font rêver les foules. Des stars ? Mais non, bien sûr ! Des garçons et des filles, des hommes et des femmes comme nous tous, sensibles, qui ont du choeur avant tout - puisque c'est ce qui les fait vivre - mais du coeur aussi. Un coeur grand comme ça qui, d'une chanson à l'autre, rappelle que, parfois, "tous les mots qui viennent sont dérisoires". Un coeur qui bat à l'unisson sur "Les chemins de traverse", la "Place des grands hommes". Un coeur qui, chez tous ces artistes, n'en finit pas de donner. "Encore et encore"...
Et c'est aussi beau que "Le Pouvoir des fleurs" ( "Changer tout ça, changer les âmes, changer les coeurs - Avec des bouquets de fleurs...), cet hymne à l'espoir signé Voulzy et qui a servi de dernier rappel hier soir. Le pouvoir de cette musique aussi qu'on appelle blues et que Francis Cabrel et ses amis ont fait rayonner hier sur un "O Toulouse" (sans Nougaro - et sans Souchon aussi cloué au lit) que le public n'a pas manqué de reprendre, la larme à l'oeil.
Un chèque à la Fondation de France
Hier, en fin de soirée, à l'issue du spectacle, le collectif d'artistes devait remettre le bénéfice de la soirée au président de la Fondation de France, Francis Charhon. En l'occurrence un chèque de près de deux millions de francs, qui viendra ainsi s'ajouter aux quelque 22 millions de francs (dont 19 MF de dons particuliers et 3 662 000 francs provenant des entreprises) déjà recueillis par la Fondation en faveur des sinistrés toulousains.
Serge Lama qui a chanté "Hors saison" et "O Toulouse" avec Cabrel, vient de sortir "Feuille à feuille", un nouvel album d'un genre bossa- nova inattendu. Patricia Kaas, pour être à Toulouse hier, a accéléré l'enregistrement des chansons - en anglais et en allemand - du film de Claude Lelouch "And now ladies and gentlemen", dans lequel elle joue au côté de Jeremy Irons. Le film sortira en mars accompagné d'un CD des douze plus grandes chansons françaises interprétées en anglais.
Il est le plus gentil des hommes : David Hallyday, ici avec Emile Wandelmer, avait aussi amené ses deux petites filles et même porté Ilona sur ses épaules pour aller chanter "Le pouvoir des fleurs". Le fils de Sylvie et Johnny publiera un nouvel album en avril (il en a signé les musique et Eric Chemouny et Peguy Bugeot, les textes). David monte aussi sa propre maison de production, "Bullit Music" ("Je suis un grand fan de Steve Mc Queen !"), destinée à "former de jeunes chanteurs pour les présenter aux grandes maisons de disques".
"Tiens, tu t'es habillée en noir aujourd'hui !", lance Jean-Jacques Goldman en riant à Catherine Lara. C'était juste pour la faire sourire le temps de la photo. Plus sérieusement, J.-J. G. qui va publier son nouvel album "Chansons pour les pieds" ce 20 novembre ne nous a pas caché qu'il travaillait beaucoup en ce moment avec son violon. "Mais avec Catherine, je n'ose presque pas en parler. Si je jouais avec elle, elle me ridiculiserait !". Et comme prévu, c'est à l'harmonica que Goldman est intervenu sur "Sarbacane". Un blues d'enfer avec Paul Personne à la guitare.
Sur la banquette, Jacky Mascarel, le clavier de Goldman et Michael Jones ; à droite, Marc Lavoine, l'heureux élu qui a interprété avec Cabrel "C'est écrit", la chanson que tous auraient voulu chanter.
Patrick Bruel a chanté "C'était l'hiver" avec Cabrel (et il lui a fait la bise). Il a aussi interprété la "Place des grands hommes" avec Jean-Louis Roques. Une version guitare-accordéon sublime et pourtant improvisée à la dernière minute.
Avec les filles il faut toujours attendre: elles se regardent dans la glace pour se faire belles. Mais Liane Foly en a-t-elle besoin ? Isabelle Saintive, la maquilleuse des stars au féminin, prend bien soin d'elle en tout cas.
Lui, c'est Philippe Bonaldi, le cuisinier de Francis Cabrel quand il est en tournée. Et sa cuisine, c'est ce bus rigolo que l'on voit partout aussi sur les tournages de cinéma. Bonaldi va, lui aussi, sortir son album à lui ! "Norpech", à écouter en février, en duo avec le chanteur d'Astaffort ! Un disque à son image : de la "chanson française décalée".
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