Studio 22
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Studio 22
RTL, le 5 décembre 2001
Animé par Eric Jean-Jean
Retranscription de Lise A., Thierry Bardon, Elise Boirel, Aurélien
[Jean-Jacques Goldman : "Et l'on n'y peut rien"]
Eric Jean-Jean : Il faut que je vous dise un truc : c'est la première fois que Jean Jacques chante les chansons de son nouvel album, en public, c'est vrai ?
Jean-Jacques Goldman : Et en direct surtout...[applaudissements soutenus du public]
Eric Jean-Jean : Il y a un truc vachement mignon qui s'est passé tout à l'heure à la répétition, parce qu'en fait, tu nous expliquais que tu avais bachoté ?
Jean-Jacques Goldman : Ah oui, oui, parce que j'ai une très très mauvaise mémoire donc même pour se souvenir de mes textes j'ai beaucoup de mal. Il a fallu que je répète tous les jours depuis une quinzaine de jours pour essayer de ne pas me tromper. Ça en fait une sans erreur, il n'y en a plus que deux. [rires d'Eric Jean-Jean]
[applaudissements du public].
Eric Jean-Jean : Alors l'album, "Chansons pour les pieds", dont est extrait cette chanson, qui n'est pas le premier single - on l'écoutera tout à l'heure, ce single, "Ensemble" - est sorti le 20 novembre dernier. On se retrouvera d'ailleurs à ce sujet pour une interview qui, pour des raisons de calendrier, est déjà en boite le quinze décembre prochain entre douze et treize heures. On te verra aussi dans "Fréquenstar", bref tu es en pleine promo... Quand on s'était vus pour parler de l'album, que j'avais écouté pour la première fois, c'était avant qu'il ne sorte, et je t'avais demandé : "Alors comment tu te sens par rapport à l'album" tu as dit "Écoute, je ne sais pas...". On n'en a pas vraiment parlé alors, aujourd'hui, maintenant qu'il est sorti, maintenant qu'il a été, entre guillemets "critiqué" ou "adulé", comment tu te sens par rapport à "Chansons pour les pieds ?"
Jean-Jacques Goldman : [silence embarrassé] [rires du public] J'ai des réflexions diverses. Il y en a qui sont un peu déçus, qui ne l'aiment pas. Il y en a d'autres, au contraire, qui sont surpris, et qui l'aiment bien. Depuis l'album "Rouge" ou même "Fredericks-Goldman- Jones", j'ai toujours des réactions bizarres au départ. Chaque fois, les gens s'habituent à l'album précédent. Ils vivent beaucoup avec. Celui qui arrive est un peu un intrus. Il leur faut du temps pour s'y mettre et alors là, je ne sais pas encore, s'ils vont s'y mettre...
[protestations du public]
Eric Jean-Jean : Je sais que tu es très à l'écoute des gens, notamment des fans et des gens qui t'aiment bien, qui te voient dans la rue... Quels sont les retours que tu as ?
Jean-Jacques Goldman : En général, les gens sont assez gentils. Quand ça leur plait, ils le disent, quand ça leur plaît pas, ils ne le disent pas. Ils restent tout à fait discrets. On a assez peu de mauvaises retombées, mais j'en ai quand même, même dans ma famille [silence]. Voilà.
Eric Jean-Jean : Vas-y, tu as commencé !
Jean-Jacques Goldman : Par exemple, j'ai des enfants qui écoutent plutôt du R&B, du rap, des trucs comme ça. Quand je fais un titre un peu disco, ils me trouvent un peu pathétique [rires du public]. Eux, ils le disent...
Eric Jean-Jean : Alors Jean-Jacques Goldman est un peu un personnage un peu à part dans l'univers de la musique française et aussi dans l'univers RTL. Toute l'interview que l'on va faire jusqu'à la fin de cette émission va être inspirée de questions envoyées par des internautes, sur le site Internet rtl.fr, et tu vas voir que souvent, les gens qui t'aiment posent des questions pertinentes.
Jean-Jacques Goldman : C'est quelque chose que je n'aurais pas pu faire car je ne suis pas encore branché sur internet, mais je vais m'y mettre...
Eric Jean-Jean : Tu arrives à brancher l'ordinateur ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, je travaille sur l'ordinateur, je prépare le programme musical, mais je ne suis pas encore branché internet.
Eric Jean-Jean : Tu n'auras jamais un site internet ?
Jean-Jacques Goldman : Je pense qu'on va monter un site dans le cadre de Sony, mais qui sera juste un site informatif de façon à ce qu'il y ait peu de rumeurs qui circulent, surtout des réponses précises genre "Est-ce que tu es en train d'écrire une comédie musicale" ou "Est- ce que tu vas arrêter ta carrière ?"
Eric Jean-Jean : Est-ce que tu es en train d'écrire une comédie musicale ?
Jean-Jacques Goldman : Non.
Eric Jean-Jean : Est-ce que tu vas arrêter ta carrière ?
Jean-Jacques Goldman : Non.
[applaudissements enthousiastes du public]
Eric Jean-Jean : Une question d'un internaute, "Pourquoi la réalisation de vos albums devient de plus en plus réduite à l'utilisation de sons par ordinateur ?" et "Pourquoi ne pas sortir un disque avec une vraie batterie et une vraie basse ? Pourquoi de nos jours, les réalisateurs ne prennent plus de risques comme celui-ci?"
Jean-Jacques Goldman : Est-ce que c'est vraiment un risque de prendre un batteur et un bassiste ? Je ne sais pas. D'abord, c'est inexact car en particulier sur cet album, pour une fois, j'ai travaillé avec beaucoup de musiciens, des guitaristes toujours, des sections de cuivres toujours. Il y a beaucoup d'instruments qui sont vraiment joués : une vielle, des binious, même des percussions qui ont été recalées plus tard par l'ordinateur. Le problème des basses et des batteries : dès que j'ai pu m'affranchir des batteurs et des bassistes, je l'ai fait, parce que je trouve qu'ils ont un peu tendance à en faire des morceaux de batteries ou de basses, alors que je trouve que les basses et les batteries doivent être au service de la chanson d'abord... Ceci dit, je les ai toujours fait programmer par des batteurs et des bassistes, sauf qu'ensuite, une fois que c'est dans la machine, une fois qu'ils sont partis, je peux mettre mon petit grain de sel et en général, simplifier.
Eric Jean-Jean : Et ce soir c'est le Studio 22 de Jean-Jacques Goldman. [applaudissements] Dis donc, Jean-Jacques, tu as des nouvelles de Patrick Fiori ? Tu sais ce qu'il devient ?
Jean-Jacques Goldman : Patrick Fiori ?
Eric Jean-Jean : Oui, il était venu nous voir il n'y a pas très longtemps pour Chrysalide, alors je sais pas...
Jean-Jacques Goldman : Oui oui, mais on se téléphone de temps en temps et j'ai de très bonnes relations avec lui.
Eric Jean-Jean : Peut-être qu'on pourrait le recevoir alors ?
Jean-Jacques Goldman : Allez !
Eric Jean-Jean : Patrick Fiori ! [Applaudissements] Salut Patrick.
Patrick Fiori : Bonjour.
Eric Jean-Jean : Non parce que la surprise pour 2002, c'était du travail avec Jean-Jacques Goldman ou pas vraiment ?
Patrick Fiori : C'est toujours de la musique quoi. En fait, quand tu lances une surprise un an avant et qu'un an après, un album est en train de se préparer, c'est tout simplement du travail quoi...
Eric Jean-Jean : On pourrait commencer par un duo sur une chanson, je sais pas, que tu jouerais à la guitare, que vous chanteriez tous les deux...
Jean-Jacques Goldman : Une chanson de Patrick alors !
Eric Jean-Jean : On y va ?
Patrick Fiori : D'accord [applaudissements]
Eric Jean-Jean : La chanson s'appelle "Si je m'en sors" et initialement vous la connaissez chantée par Julie Zénatti. La voici avec Jean-Jacques Goldman et Patrick Fiori.
[Patrick Fiori et Jean-Jacques Goldman : "Si je m'en sors"]
Eric Jean-Jean : Patrick Fiori et Jean-Jacques Goldman, ça fait partie des privilèges de mon job : tout à l'heure, j'ai assisté aux répétitions avec beaucoup de bonheur, et j'ai beaucoup observé ton regard face à Jean-Jacques, Patrick, et tu disais qu'il n'avait pas de problème d'ego, une espèce de regard très à l'écoute de ce que Jean- Jacques pouvait te dire pour chanter. C'est difficile de travailler ou d'être à côté de Jean-Jacques Goldman ?
Patrick Fiori : C'est difficile quand on rencontre le temple de l'humilité en fait, voilà tout simplement... [applaudissements admiratifs]
Eric Jean-Jean : Comment s'est passée votre rencontre d'ailleurs, tous les deux ?
Jean-Jacques Goldman : Alors là, ça monte à très très loin... Raconte l'histoire !
Patrick Fiori : Je peux ?
Jean-Jacques Goldman : [très théâtral] Un jour... [rires] Non, non, je la commence... [rires] Un jour, je le rencontre dans un couloir, je lui dis deux trois mots et tout ça, puis il me dit, il me vouvoie, enfin il me vouvoyait : "J'ai quelque chose à vous montrer", voilà...
Patrick Fiori : Et en fait, j'avais pris l'initiative il y a quelques années - plus de huit ans maintenant - de rédiger une lettre avec la famille et parce que j'ai toujours été vraiment très très fan, et bien plus que ça de Jean-Jacques, et j'ai écrit une lettre où dessus je disais : "Je m'appelle Patrick Fiori, je suis un certain chanteur et je fais ci, je fais ça et mon rêve, vraiment ce serait un jour de travailler avec vous..." Et il se passe du temps, et là où j'ai été vraiment, je dirais, sur le cul, c'est que j'ai reçu une réponse, chose très rare, une lettre écrite des mains de Jean-Jacques qui me disait exactement : [il lit] "Je ne peux rien faire pour l'instant car je suis sur des projets comme Céline Dion et Patricia Kaas, et j'espère qu'un jour vous trouverez des auteurs compositeurs à la hauteur de votre voix", voilà.
Eric Jean-Jean : Et c'était quand, ça ?
Patrick Fiori : J'ai écrit ça il y a huit ans à peu près, et c'est, entre parenthèses, la seule personne à ce jour qui m'ait répondu.
Eric Jean-Jean : C'est vrai ? Alors ensuite, il y a les premiers succès en solo, puis évidemment le succès de "Notre Dame de Paris" et, je dirais, la nouvelle rencontre. D'abord, est-ce qu'il se rappelait de toi ?
Patrick Fiori : J'ai marqué "j'aimerais", j'ai pas dit "je voudrais". Donc, le temps passe et puis si un jour Jean-Jacques avait eu envie de m'écrire une chanson, moi je savais que j'avais immortalisé quelque chose, que j'avais demandé quelque chose avec mon cœur. A partir de là, après, il y a le temps, puis les gens, les artistes ne sont pas toujours disponibles pour travailler, ont beaucoup de choses à faire, mais j'ai été agréablement surpris.
Eric Jean-Jean : Tu t'en rappelais quand tu l'as revu par la suite ?
Jean-Jacques Goldman : Non ! [rires] Non, j'en reçois... Non, ce dont je me souviens... Je ne me souviens pas du tout que je t'avais répondu ça, mais je me souviens quand je l'ai entendu chanter à la télé, quelle que soit la chanson, même si ce n'était pas mon style de chansons, comme Céline d'ailleurs, je me disais : "Il assure, quoi !"... Une fois de plus, quand on est musicien, on fait la différence, quand il y a un musicien derrière et quand il y a un vrai chanteur derrière.
Eric Jean-Jean : Et Patrick, comme ça, là, sans réfléchir, une chanson de Goldman Jean-Jacques, qui t'a scotchée ?
Patrick Fiori : Oui alors si vous voulez, il y a beaucoup de chansons... Vous m'appelez au 06.89.64... [rires] non parce que j'en connais beaucoup, c'est vrai que dans les albums futurs j'en connais vraiment, j'en connais pas mal. "On ira", je me rappelle un petit peu des paroles, mais sinon...
Jean-Jacques Goldman : Des albums passés !
Patrick Fiori : Ah oui, des albums passés...
Jean-Jacques Goldman : Parce que les albums futurs, tu m'en parles !! [rires] Ça m'intéresse ! [rires, applaudissements]
Patrick Fiori : Des albums passés, pardon, excusez-moi c'est la chanson "Si je m'en sors" qui m'a ému et... [silence] Je vais m'en sortir, vous allez voir ! [rires] [re-silence]
Eric Jean-Jean : Tu as vu, personne ne t'aide, on est vraiment dégueulasses !
Patrick Fiori : Non, mais vous avez raison, c'est à moi de me débrouiller tout seul ! Mais c'est vrai que quand on était en tournée avec les Enfoirés, il y a une chanson qui fait [Patrick se met à chanter] "S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer..." et quand j'ai entendu ça, aussi bien chanté par Céline que Maurane qui a eu la gentillesse de chanter cette chanson là, ça m'a scotché, et cette chanson là, c'est une chanson que j'ai écouté en boucle oui, ces derniers temps, jusqu'à il y a pas longtemps...
Eric Jean-Jean : Et "On ira" ?
Patrick Fiori : "On ira", je la connais, moi, un peu.
Jean-Jacques Goldman : "On ira", on y va.
Eric Jean-Jean : On y va ?
Patrick Fiori : On y va !
[Patrick Fiori et Jean-Jacques Goldman : "On ira"].
Eric Jean-Jean : Jean-Jacques Goldman et Patrick Fiori, "On ira". Rendez vous courant 2002 pour le nouvel album. Tu viens nous présenter le nouvel album courant 2002 ?
Patrick Fiori : Pour l'instant, je travaille. J'ai la tête et le cœur à l'intérieur. Je vous préviendrai quand ce sera le moment.
Eric Jean-Jean : Bienvenue ici, c'est ta maison. Merci Patrick, au revoir.
Patrick Fiori : Merci à vous, mille fois merci.
Eric Jean-Jean : Et ce soir, c'est le studio 22 de Jean-Jacques Goldman [applaudissements]. L'album, sorti le 20 novembre s'appelle "Chansons pour les pieds" et une fois de plus tu nous as fait un coffret en métal.
[rires du public]
Jean-Jacques Goldman : Oui. Il y a eu quelques divagations un petit peu avant. Il y avait eu un coffret en plastique avec des petites guitares qui étaient collées dessus.
Eric Jean-Jean : Arrête ! Ça se décollait, c'était insupportable !
Jean-Jacques Goldman : ... et qui se décollaient.
Eric Jean-Jean : Non mais c'est vrai ! C'était "du New Morning au Zénith", avec deux petites guitares. C'est ça, non ? Je ne voudrais pas dire de bêtises.
Jean-Jacques Goldman : Voilà ! Ensuite il y a eu "En passant" qui était dans un coffret en plastique un peu translucide.
Eric Jean-Jean : Et puis il y avait "Rouge" aussi, qui était dans un boîtier en métal.
Jean-Jacques Goldman : "Rouge" c'était auparavant, oui.
Eric Jean-Jean : Et là, "Chansons pour les pieds" dans ce livret, qui est en métal. On y retrouve aussi un personnage qu'on va accueillir maintenant, qui a illustré avec de bien jolis dessins et un univers bien à lui, parce qu'on le connaît au travers de la BD et notamment de Titeuf, son personnage. Bon, on l'accueille et on discute avec lui, peut-être...
Jean-Jacques Goldman : D'accord !
Eric Jean-Jean : Il s'appelle Zep !
[applaudissements]
Zep : Salut.
Eric Jean-Jean : Bonsoir ! Merci d'être venu. Je ne connaissais pas Zep autrement qu'au travers de tes BD et de ce que j'avais pu voir dans tes dessins. Puis ensuite, on a découvert cet album de Jean- Jacques et les illustrations. Alors d'abord, comment s'est passée la rencontre avec Jean-Jacques et comment es-tu arrivé à dessiner et illustrer les chansons ? Et puis aussi, l'histoire de l'album ?
Zep : Moi, j'étais très supris parce qu'en fait, mon travail, c'est la bande dessinée et parallèlement à ça, je fais des aquarelles, des croquis de voyage, mais c'est un travail beaucoup plus secret, plus intime. J'ai accepté pour un magazine qui faisait un reportage sur moi de passer deux de ces dessins. Il se trouve que Jean-Jacques, qui lit peu de bandes dessinées, est tombé sur ces dessins et a dit qu'il était intéressé et qu'il voulait ça pour son album. Donc j'ai été contacté, et on s'est rencontrés une première fois il y a à peu près un an. Ce qu'il m'a dit, c'est qu'il ne voulait pas de bande dessinée, donc moi j'étais un peu... [rires] Disons que c'est un peu mon métier, donc j'étais un peu déconcerté et je me demandais si j'allais pouvoir assurer car jusqu'à maintenant, c'était des dessins que je ne montrais pas du tout, qui étaient vraiment privés et je ne savais pas si j'avais vraiment envie de les publier. Je m'étais toujours dit que je le ferais peut-être une fois, mais de manière un peu confidentielle, ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui [rires], mais enfin, voila, ça s'est fait.
Eric Jean-Jean : Tu habites en Suisse ?
Zep : Oui.
Eric Jean-Jean : Il paraît que tu es un vrai bosseur, fan de chocolat, que tu bouffes tout le temps du chocolat ?
Zep : Oui, c'est vrai.
Eric Jean-Jean : Et que, outre le fait d'être un dessinateur, d'avoir inventé ce petit personnage "Titeuf", et d'ailleurs d'avoir sorti cet été une espèce de Kama-Sutra version Titeuf qui est...
Zep : "Le guide du Zizi sexuel", on peut le dire.
Eric Jean-Jean : Voilà, version qui est vraiment très mignonne.
Jean-Jacques Goldman : [un peu moqueur] Redis "Vivi" !
Zep : "Zizi sexuel".
Eric Jean-Jean : Et Jean-Jacques m'a dit que tu étais un super bon guitariste, et que tu savais jouer et chanter du Bob Dylan ? En même temps, ici dans cette émission...
Zep : Je ne sais pas si je dois acquiescer..
[applaudissements]
Eric Jean-Jean : ... il y a un chanteur qui sait chanter, il y a un autre chanteur qui sait dessiner et chanter et il y a une guitare. On est prêts à relever tous les défis. Jean-Jacques, tu veux bien nous aider ?
Jean-Jacques Goldman : On va essayer.
Eric Jean-Jean : Qu'est-ce que tu en dis ?
Zep : Et bien on va essayer.
Eric Jean-Jean : Lequel des deux joue de la guitare ?
Zep : Je ne sais pas.
Jean-Jacques Goldman : Lui, il joue très bien de la guitare.
Eric Jean-Jean : Bon, allez, vas-y, prends la guitare.
[Zep commence à jouer quelques notes]
Jean-Jacques Goldman : Qu'est-ce que tu veux chanter ?
Zep : Il est fou, comme moi [en parlant de Jean-Jacques Goldman].
Zep : [il commence à chanter "The girl of the north country" de Bob Dylan] If you're traveling in the north country fair Where the winds hit heavy on the border line
Jean-Jacques Goldman : [Il continue en français] N'oublie pas de donner le bonjour A la fille qui fut mon amour.
[applaudissements]
Eric Jean-Jean : Avec la guitare de Jean-Jacques Goldman, c'était Zep. Alors rendez-vous en BD. On en est où, là, avec Titeuf, il y a un prochain album ? Tu en es où, là ?
Zep : Un prochain album, bien entamé, déjà : 6 pages ! [rires] Donc il sort au mois d'août l'année prochaine.
Eric Jean-Jean : Qu'est-ce qui va lui arriver, à l'oiseau ?
Zep : Je ne sais pas encore. Enfin, plein de choses terribles, mais je ne sais pas encore.
Eric Jean-Jean : Tu as réussi, enfin, à te mettre à la BD, ou toujours pas, Jean-Jacques ?
Jean-Jacques Goldman : Je suis tout de même pas tout à fait ennemi de la BD. C'est vrai, je n'en lis pas régulièrement, mais en particulier quand j'étais petit, j'ai fait comme tout le monde, j'ai lu des Tintin, des Asterix, et autres... Mais c'est vrai, Titeuf, c'est un petit peu moderne pour moi.
[rires du public]
Eric Jean-Jean : En tout cas, on le retrouve dans le livret de cet album "Chansons pour les pieds". Bientôt sur scène, j'espère ? !
Zep : Bientôt sur scène ? Titeuf ?
[rires]
Zep : Je préfèrerais que ce soit lui !
Eric Jean-Jean : Et bientôt Titeuf. Merci Zep, merci d'avoir été là ! Tchao ! Et merci d'avoir joué avec nous, de la guitare. Une page de pub et on se retrouve pour la suite de ce studio 22.
[applaudissements]
Eric Jean-Jean : Bonsoir, ce soir c'est le Studio 22 de Jean-Jacques Goldman. [applaudissements] L'album est paru le 20 novembre dernier, il s'appelle "Chansons pour les pieds". Jean-Jacques est avec nous. Extrait de "Chansons pour les pieds", "Tournent les violons". J'aime beaucoup cette chanson.
["Tournent les violons" en direct. Jean-Jacques se trompe dans les paroles de la chanson]
Eric Jean-Jean : "Tournent les violons"... Ça va mieux ? [longs applaudissements] Finalement tu les as bien en tête, tout va bien.
Jean-Jacques Goldman : Je me suis planté une seule fois.
Eric Jean-Jean : C'est vrai ?
Jean-Jacques Goldman : Oui.
Eric Jean-Jean : Où est-ce que tu t'es planté ?
Jean-Jacques Goldman : "Son parfum, ses dents blanches, les moindres détails", j'ai oublié le parfum, je suis resté sur les dents blanches. Et puis c'est pas "Sa voix de velours", c'est "ses mots de velours".
Eric Jean-Jean : Ça va.
Jean-Jacques Goldman : J'espère que l'auteur m'excusera...
[rires du public]
Eric Jean-Jean : Oui, en même temps tu n'as qu'à écrire tes textes... En parlant justement de cette chanson, je dirais que ce sont des trucs qu'on adore chez toi, ces espèces de petits instantanés de vie qui en font basculer une de vie, c'est-à-dire que cette servante, comme ça, pour une minute dans sa vie, elle ne sera plus jamais la même. Tu aimes bien observer les gens, je me rappelle sur l'album "En passant" justement d'une chanson dans laquelle tu racontais l'histoire d'une fille que tu vois assise à côté de toi. C'est une manière d'écriture pour toi que de regarder les gens et de penser à des tranches de vie ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, puis d'imaginer dans des situations qui nous paraissent tellement banales, d'y voir quelque chose de très intense. Par exemple, cette fille-là qui ne se rend même pas compte que ce type est à quatre mètres, puis qu'il la regarde intensément, qui se pose des questions sur sa vie, sur ce qu'il doit faire, sur son courage, sur sa lâcheté, sur les tabous sociaux, sur tout ça, et elle, elle est juste en train de tourner ou de lire un bouquin, ou alors sur les deux personnes qui se côtoient et il y en a un qui est un peu bourré et qui dit une phrase qu'il oublie tout de suite et juste cette phrase là va obséder toute une existence. Tu sais, on n'est pas loin de tout à l'heure, quand Patrick m'avait vu dans ce couloir : Le papier, il l'avait sur lui et moi j'avais griffonné ça entre vingt autres lettres et je ne me souvenais plus exactement de ça et lui c'était la sienne, c'était son mot qui le suivait comme presque un porte bonheur.
Eric Jean-Jean : Est-ce que tu mets un point d'honneur à tout lire et à essayer de répondre le plus souvent possible ?
Jean-Jacques Goldman : Non, non...
[rires du public]
Jean-Jacques Goldman : Non, non je ne réponds pas, je n'ai pas trop le temps. J'en fait déjà beaucoup mais évidemment moins que ce que je reçois et même quand je réponds, c'est de façon très décevante par rapport à l'attente qu'il y a. J'en suis bien conscient.
Eric Jean-Jean : Tu es sûr ? Parce que rien que le fait de répondre, rien que le fait qu'on voit ton écriture penchée sur un petit bout de papier, ça parait énorme pour quelqu'un qui t'a envoyé un petit courrier.
Jean-Jacques Goldman : Oui, mais il y a quand même deux réponses sur trois qui sont "Je ne peux malheureusement pas répondre favorablement, etc." ou "Je n'ai malheureusement pas le temps, etc.". C'est quand même assez négatif. Même s'il s'agit d'une marque de respect que j'essaie d'avoir au maximum, que je n'ai pas toujours, je le sais, je pense que c'est quand même un petit peu frustrant. Enfin je pense aussi que les gens sont assez intelligents et ils comprennent que j'ai 24 heures, comme eux.
Eric Jean-Jean : Il y a une chanson, juste avant la pub, et j'allais dire en guise de jingle... Non, elle mérite beaucoup mieux que ça, il y a une chanson de toi que j'adore, à chaque fois je te la réclame, avec ta guitare, je voudrais juste que tu me fasses 30 ou 40 secondes des "filles faciles" sur l'album "Entre gris clair et gris foncé". ["Filles faciles"]
Eric Jean-Jean : Et ce soir jusqu'à 19h30 c'est le studio 22 de Jean- Jacques Goldman [applaudissements du public], avec une nouvelle invitée dans cette émission, je suppose que tu la connais... Un peu d'ailleurs parce que tu fais partie des gens qui nous ont demandé de l'inviter parce que je crois que tu l'aimes bien, elle s'appelle Sophia Mestari, la voici avec "Derrière les voiles" [applaudissements du public].
[Derrière les voiles]
Sophia Mestari : Salut ! [rires]
Eric Jean-Jean : Sophia Mestari, c'est ce qui s'appelle une piqûre de rappel, elle vient tous les mois et tu reviens quand tu veux. Tu es la bienvenue !
Sophia Mestari : Merci merci.
Eric Jean-Jean : C'est vrai, on s'est...
Sophia Mestari : On est très bien, on y est très bien.
Eric Jean-Jean : On s'est revus le 10 novembre dernier, alors je posais la question off à Jean-Jacques mais je vais la poser donc maintenant au micro, quand on voit Kapler sur une chanson, c'est lequel des deux Goldman ?
Sophia Mestari : C'est le frère de Jean-Jacques, c'est Robert.
Eric Jean-Jean : C'est Robert...
Sophia Mestari : Oui...
Eric Jean-Jean : Jamais toi tu ne travailles sous le nom de Kapler, jamais jamais ?
Jean-Jacques Goldman : Non non... Non c'est lui. Il a pris un autre nom parce que ça le gênait de s'appeler Goldman [rires]. C'est quand même triste...
Eric Jean-Jean : Mais tu disais Jean-Jacques qu'il a commencé en fait à faire la première musique sur une chanson de Céline Dion.
Jean-Jacques Goldman : Non, ça fait longtemps qu'il fait de la musique, tout ça, mais qu'il n'ose jamais... De temps en temps, il me donnait une cassette, je disais "ça c'est nul", "ça c'est bien"...
Sophia Mestari : Sympa...
Jean-Jacques Goldman : Comme ça... Un jour il me donne une cassette, il y avait un petit air. Je me souvenais, j'étais en train de travailler sur l'album de Céline Dion et il me manquait un slow à 3 temps.
Eric Jean-Jean : Oui...
Jean-Jacques Goldman : Un genre de "tac tac tac... tac tac tac... tac tac tac" et puis je me dis, "tiens, il me faudrait, en fait, une chanson comme celle de Robert, mais plutôt que de la faire, pourquoi je la prendrais pas puis je fais un texte dessus". Donc je lui ai demandé... [un peu moqueur] Il a été d'accord ! [rires du public] donc on l'a réarrangée, on a fait tout ça et ça a été "Je sais pas".
Eric Jean-Jean : Ça va ! Pas mal pour un premier...
Jean-Jacques Goldman : Oui, c'était un peu imprévu et donc la fois d'après, sur l'autre album, je lui ai demandé ce qu'il avait... euh... s'il avait...
Eric Jean-Jean : Eh, t'as pas un p'tit truc pour moi...
Jean-Jacques Goldman : Voilà !...Et donc je lui avais pris la musique de "Zora sourit" qui est de lui aussi...
Eric Jean-Jean : Pas mal !
Jean-Jacques Goldman : Sur lequel j'avais fait un texte et puis à partir de ce moment là, un jour il m'a envoyé quatre-cinq textes, il m'a dit "qu'est ce que tu en penses, est-ce que c'est vraiment "carton rouge" comme il dit...". Moi j'ai dit "ben non c'est pas mal" et là ça a été fini... Tina Arena, tout ça ...[rires du public]
Eric Jean-Jean : [s'adressant à Sophia] Allez hop ! Comment tu l'as rencontré toi ?
Jean-Jacques Goldman : Il me parle plus maintenant... [rires du public]
Eric Jean-Jean : Comment tu l'as rencontré, toi en fait, Robert ?
Sophia Mestari : En fait, c'était la grande grande surprise. Je l'ai rencontré en studio. Il est venu. J'ai su le jour même qu'il m'avait écrit cette chanson, donc c'est un super cadeau, merci... à ton frère !
Jean-Jacques Goldman : C'est pas moi qui l'ai faite, hein ! Je transmettrai à ma mère... [rires du public]
Eric Jean-Jean : C'est malin... La dernière fois qu'on s'était vus sur ce studio 22, tu m'avais raconté une tellement jolie histoire au sujet de tes débuts. On parlait de ce restaurant, de cet hôtel que tes parents tenaient à Marrakech où toi toute petite, toute petite, tu montais sur scène pour chanter des chansons.
Sophia Mestari : Oui, j'ai eu la chance d'y vivre pendant deux ans, de huit à dix ans...
Eric Jean-Jean : Et c'est là, en fait, que tu as commencé à chanter.
Sophia Mestari : Absolument, c'était un club de vacances où il y avait une salle de spectacle et des animateurs qui s'y produisaient tous les soirs et je me faufilais. C'est devenu une habitude.
Eric Jean-Jean : Et donc parmi les chansons que tu chantais, il y en avait une de Jean-Jacques ?
Sophia Mestari : Sincèrement ?
Eric Jean-Jean : Sincèrement... Tu peux dire non, hein...
Sophia Mestari : Non ! [rires du public]
Eric Jean-Jean : C'est pas une question piège ! C'est peut être difficile de chanter du Jean-Jacques Goldman !
Jean-Jacques Goldman : Non, mais ma carrière marocaine est à faire ! [rires du public]
Eric Jean-Jean : Tu as encore quelques vacances à prendre à Marrakech... Non non mais est ce que c'est difficile de chanter des chansons de Jean-Jacques ?
Sophia Mestari : Euh... Ça doit sûrement l'être mais j'adorerais, j'adorerais chanter...
Jean-Jacques Goldman : Non, je ne crois pas avoir des chansons difficiles à chanter, ce sont des mélodies assez simples.
Sophia Mestari : Mais euh...
Eric Jean-Jean : Non mais parce que tu montes assez haut visiblement...
Jean-Jacques Goldman : Oui, enfin, il suffit de la prendre dans la bonne tonalité comme on a fait là sur "Si j'm'en sors". On n'a pas pris la tonalité de la demoiselle.
Eric Jean-Jean : Oui...
Sophia Mestari : Mais, c'est vrai que comme Patrick Fiori, j'adore "S'il suffisait d'aimer".
Eric Jean-Jean : Oui...
Sophia Mestari : C'est vraiment une chanson...
Eric Jean-Jean : Magnifique !
Sophia Mestari : Magnifique oui ! C'est le cas de le dire !
Eric Jean-Jean : Et est ce que tu ...
Jean-Jacques Goldman : Merci !
Eric Jean-Jean : Et est ce que tu serais succeptible de reprendre alors "S'il suffisait d'aimer"...
Sophia Mestari : Je te renvoie la balle.
Eric Jean-Jean : Non non mais sur les prochaines scènes, je pense par exemple le 29 janvier prochain à l'Européen ou encore... euh... C'est quand les prochaines dates ? Il y a d'autres dates après ?
Sophia Mestari : Ben, déjà le 29 janvier, effectivement, à l'Européen, ça on s'y prépare rudement et puis ensuite effectivement une tournée, peut-être à partir du mois de février.
Eric Jean-Jean : D'accord...
Sophia Mestari : On est en train de monter tout ça !
Eric Jean-Jean : Bon ben ça on va être sûr...
Sophia Mestari : Petit à petit !
Eric Jean-Jean : Et puis tu reviens le mois prochain parce que c'est bien, tu viens tous les mois et...
Sophia Mestari : Ben merci beaucoup, merci !
Eric Jean-Jean : Puis on ira te voir sur scène !
Sophia Mestari : Merci, merci beaucoup en tout cas de m'avoir invitée !
[applaudissements du public]
Eric Jean-Jean : Merci mille fois !
[applaudissements du public]
Eric Jean-Jean : Jean-Jacques, on va maintenant, non pas te faire chanter mais écouter une chanson...
Eric Jean-Jean : En fait c'était impossible à recréer l'atmosphère sur scène, et puis on avait vraiment envie de ne pas la rater, donc je propose qu'on l'écoute d'abord - c'est le premier single extrait de cet album "Chansons pour les pieds" - puis ensuite, tu nous raconteras, parce que c'est une vraie belle histoire que l'enregistrement de "Ensemble".
["Ensemble", version album]
Eric Jean-Jean : La chorale du grand studio à RTL. Jean-Jacques a fait le chef d'orchestre pendant la chanson, c'était extra. On va parler technique dans cette chanson : c'est super dur à faire
Jean-Jacques Goldman : Oui, c'est dur à composer, oui.
Eric Jean-Jean : Parce qu'en fait il faut changer plein de tonalités. C'est ça que tu me disais ?
Jean-Jacques Goldman : C'est-à-dire qu'il faut que le bout du début soit en harmonie avec le bout de la deuxième partie, ce qui va à peu près, mais quand la troisième voix arrive, il faut que le tiers aille bien etc... Que ça frotte tout en relançant etc... Donc on y met pas mal de temps.
Eric Jean-Jean : Donc on a entendu qui là ? On a entendu ta voix. Mais la voix du copain Gildas Arzel ?
Jean-Jacques Goldman : Il y a Gildas qui chante, il y a Michael Jones, il y a Gérald de Palmas, il y a Maxime Le Forestier, puis il y a Louis, Pierre, Robert.. Enfin, les 500 !
Eric Jean-Jean : ... De la chorale.
Jean-Jacques Goldman : De la chorale.
Eric Jean-Jean : Ils seront tous là sur scène en avril ?
Jean-Jacques Goldman : Non, non.
Eric Jean-Jean : Quel dommage !!
Jean-Jacques Goldman : Il y aura quelques milliers de gens dans la salle. On va se débrouiller pour les faire chanter, eux.
[Applaudissements enthousiastes du public]
Eric Jean-Jean : Donc la tournée commence en avril ?
Jean-Jacques Goldman : Comment ?
Eric Jean-Jean : Donc la tournée commence en avril ?
Jean-Jacques Goldman : J'entends pas... [les applaudissements du public sont vraiment soutenus]
Eric Jean-Jean : Le monsieur te dit : "la tournée commence en avril, c'est ça ?"
Jean-Jacques Goldman : Oui, on va être sur scène à partir d'avril.
Eric Jean-Jean : D'accord, tu reviendras nous la présenter, j'espère !
Jean-Jacques Goldman : Mais, avec plaisir !
Eric Jean-Jean : C'était Jean-Jacques Goldman au Studio 22.
Jean-Jacques Goldman : Peut-être pas avec les 6 000 ?
Eric Jean-Jean : Oh ! Ce serait dommage ! Merci d'avoir été avec nous, Jean-Jacques.
Jean-Jacques Goldman : Merci à vous.
Eric Jean-Jean : Et change rien, jamais. Change rien, vraiment jamais. C'est comme ça qu'on aime. Merci d'avoir été avec nous vous aussi. C'est la fin de ce Studio 22, rendez-vous la semaine prochaine ici même dans le grand studio, avec Hélène Segara. Je vous retrouve demain 14 h pour le hit RTL. Ciao, bon week-end, au revoir !!
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