Jean-Jacques Goldman - Profession : homme rare
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Jean-Jacques Goldman - Profession : homme rare
France-Soir TV, 15 décembre 2001
Article d’Elisabeth Perrin
Retranscription de Christophe Barizien
Médiatiquement parlant, Jean-Jacques Goldman est un homme rare. Autant, de ses qualités musicales, il ne se montre pas avare - auteur prolifique et à succès, il a composé quelque quatre-vingt-cinq chansons en vingt ans pour quatre-vingts [sic] artistes aussi différents que Patricia Kaas, Khaled ou Céline Dion, autant, sur sa personne, il est discret et n'accepte que très rarement de parler de lui à la télévision.
Timide, il dit ne pas aimer le regard des autres et trouver gênant de faire la une des journaux. Seuls les magazines musicaux et les quotidiens de province ont droit à son autorisation. C'est ce qu'il confie dans Fréquenstar, émission à laquelle il a accepté - l'exception confirmant la règle - de participer.
A l'occasion de la sortie de son dernier album, Chansons pour les pieds (185 000 exemplaires vendus en une semaine !), il a même reçu Laurent Boyer dans son appartement du XVIe arrondissement, entre cuisine et studio d'enregistrement. Question de confiance. L'animateur lui avait déjà consacré un premier Fréquenstar, en 1993, et un portrait il y a deux ans, lorsque le chanteur amateur de snowboard passait quelques jours de vacances en famille à Méribel. "Cette fois, il m'a spontanément proposé de faire l'émission chez lui", raconte Laurent Boyer, qui s'est ainsi retrouvé attablé face à un plat de spaghettis al dente que son hôte avait cuisinés devant lui. De fait, Jean-Jacques Goldman ne se montre toujours pas très disert. Mais le regard attentif et vif, le sourire cachant parfois son trouble, il se livre à mots parcimonieux mais précis. Des propos que ne démentent pas les croquis du dessinateur Zep (le créateur de Titeuf), illustrateur de son nouvel album : il a représenté l'artiste à travers trois éléments, des spaghettis, une guitare et des pantoufles ! L'amateur de pâtes reconnaît effectivement n'être pas un noceur : "Je n'ai pas besoin de faire la fête. Je suis déjà supercontent de me lever..." Pour faire quoi ? De la musique bien sûr. Pour lui ou pour les autres.
En vingt ans, il a composé quatre-vingt-cinq titres pour quatre-vingts [sic] artistes. "Je ne voulais pas être une vedette. Ce que j'adore c'est écrire, composer". "Pour n'importe quel interprète ?" lui demande Laurent Boyer. "II faut que sa voix me plaise, qu'il soit sympa et que j'aie l'impression de lui apporter quelque chose..." Aussi, il ne voit pas, aujourd'hui, ce qu'il pourrait faire de mieux que les autres, ou de différent, pour Johnny Hallyday. Pour Céline Dion qui triompha avec ses chansons, il pourrait composer deux ou trois chansons de plus... "Mais on ne m'en a pas parlé". En revanche, il a travaillé avec une chorale d'amateurs de Montpellier [sic] pour l'un des titres de "Chansons pour les pieds", un disque en forme d'hommage aux musiciens qui font danser les gens, "qu'ils jouent des gigues, des tarentelles, de la fanfare, des slows ou des rocks, ces musiciens de bals et de places de village font ce qu'il y a de plus noble", explique celui qui fit ses débuts de musicien à quatorze ans comme choriste à l'église de Montrouge.
Refusant la starisation, Jean-Jacques Goldman ne se plaint pas de la célébrité. "Elle ne me gêne pas. C'est utile dans les restaurants et les gens sont plutôt gentils avec moi". Se retrouver, dans un sondage, quatrième personnalité préférée des Français (après Zidane, l'abbé Pierre et David Douillet) lui fait même très plaisir. "Un Arabe et un Juif, dans les quatre premiers. Après, on dira que les Français sont racistes..." sourit-il. Il sourit même souvent dans ce reportage". Je le connais depuis vingt ans et ne l'ai jamais vu aussi heureux", affirme Laurent Boyer. II est vrai que le chanteur, jeune remarié, est amoureux. Et comme il le fredonne, tout à la fin de son disque, dans une petite chanson qui n'est même pas inscrite sur le livret, "la vie c'est mieux quand on est amoureux"...
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