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Jean-Jacques Goldman, un héros si discret
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Jean-Jacques Goldman, un héros si discret
Télé 7 Jours du 15 au 21 décembre 2001
Article de Marie-Claude Chane-Tune
Retranscription de Christine Tascher
Il règne sur les hit-parades, les Français le plébiscitent. Mais l'homme est toujours aussi "chat sauvage". Laurent Boyer lève un coin du voile.
Un plat de spaghettis, une guitare, une pantoufle. Ces trois objets suffiraient donc à définir Jean-Jacques Goldman ? C'est ce que suggère son ami Zep - l'auteur de la BD "Titeuf" - qui a illustré le livret de "Chansons pour les pieds" (Columbia), le dernier album de l'auteur- compositeur-interprète.
Portait puzzle un peu surréaliste qui ne cadre pas avec l'image qu'on pourrait avoir du plus gros vendeur français de disques. Six de ses albums ont dépassé le million d'exemplaires. Dans un récent sondage (Ifop, Journal du Dimanche), les Français le placent en quatrième position de leurs personnalités préférées. Et le premier des chanteurs. Ils l'aiment pour ses paradoxes : sourcilleux et romantique. Dur dans la négociation de ses droits d'auteur, mais très généreux comme le prouve son action avec les Enfoirés. Star mais anti-frime, anti-fric et anti- promo. Une opinion partagée par Laurent Boyer, fier d'avoir été accueilli pour "Fréquenstar" dans l'appartement-studio d'enregistrement que la star possède à Paris, dans le XVIe arrondissement. Un environnement quotidien très musical. Rien d'étonnant de la part d'un artiste qui, depuis son premier succès il y a vingt ans ("Il suffira d'un signe"), a écrit et composé des dizaines de chansons en or massif. Pour lui ou pour d'autres... Patricia Kaas ("Il me dit que je suis belle"), Johnny Hallyday (album "Gang"), Khaled ("Aïcha"), Florent Pagny ("Loin"), Marc Lavoine ("Tu me suffis" [sic]), Gérald de Palmas ("J'en rêve encore"), Céline Dion ("D'eux" vendu à 3 500 000 exemplaires en France). Sans oublier la chanson des Restos du Coeur et la BO d'"Astérix contre César". Laurent Boyer a aussi pu vérifier le peu de goût de Goldman pour la confidence et son manque d'enthousiasme à sortir de son "sweet home". D'où les spaghettis cuisinés maison et la pantoufle. Quand il ne travaille pas à Paris, Jean-Jacques vit dans le Midi, région d'origine de sa nouvelle et jeune (22 ans) épouse, Nathalie.
Un premier "Fréquenstar" avait été tourné au Maroc en 1993, avec Fredericks et Jones. Un deuxième, en 1998, à Méribel. En acceptant, pour cette troisième édition, le jeu du tête-à-tête, chez lui, l'artiste "timide" a fait un bel effort. Même si gratter sa guitare lui sert d'échappatoire quand l'interview devient personnelle, concernant, par exemple, ses trois enfants (de 17 à 25 ans), ou son amour pour Nathalie. La réponse à cette question est révélée dans une chanson surprise de l'album.
Autobiographiques, déclarations d'amour ou coups de gueule, ses chansons parlent pour lui. D'où les exigences nouvelles qu'il s'impose avant d'écrire pour d'autres. "Je ne suis plus capable de faire toutes les chansons d'un album de Céline Dion. Peut-être trouverais-je deux ou trois idées qui apportent quelque chose de nouveau. Pas plus".
Des idées, Goldman en a trouvé pour "Chansons pour les pieds". En choisissant les rythmes d'une gigue, d'un zouk, d'un rock ou d'une fanfare swing. Un nouvel album qui boucle doublement la boucle. Goldman y clôt aussi sa période solo et renoue avec le plaisir de faire de la musique "Ensemble". Comme le titre du canon chorale d'ouverture qu'il a enregistré dans les arènes de Temperas, à Alès, avec Maxime Le Forestier, Gérald De Palmas et... cinq cents choristes.
[Photo de JJG en gros plan] Légende : "Je suis heureux de vivre mais je n'aime pas exhiber mon bonheur. C'est gênant face à ceux qui souffrent".
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