Jean-Jacques Goldman, Chansons pour les pieds
|
Jean-Jacques Goldman, Chansons pour les pieds
Platine n°86, décembre 2001
Eric Chemouny
Retranscription de Monique Hudlot
Mais quelle mouche a piqué l’ami Jean-Jacques ? Plus de quatre ans après le très classique "En passant", le touche-à-tout de la chanson (on l’a dernièrement croisé sur les albums de Noah, De Palmas, Khaled, Kaas, Lavoine ou Joe Cocker) s’est fixé pour objectif d’enregistrer un album plus conceptuel, en rendant hommage aux musiciens des bals populaires, pour lesquels il déclare avoir le plus grand respect. En resulte un recueil de chansons censées favoriser les échanges de regards, les rencontres, voire plus si affinités. L’ensemble se présente sous forme d’un poétique coffret en métal blanc, évoquant les boîtes de couleurs de notre enfance et contenant un joli livret de dessins signés Zep. Musicalement, Goldman s’est attelé à revisiter tous les styles plus ou moins hérités de la tradition, et joués lors de ces bals populaires : les canons de chorales, le slow, la tarentelle, le rythm and blues, la ballade, le disco, le zouk, la pop, la fanfare, la musique orientale. Bien que déroutant à la première écoute (cf. l’insaisissable "Ensemble", le premier extrait sur lequel les plus perspicaces s’amuseront à reconnaître les voix cachées de Le Forestier et De Palmas), une vraie cohérence emerge du phrasé et la voix inimitable de JJG, conjugé au savoir-faire de son ami Erick Benzi aux programmations et à la réalisation. En signant ici son album, sinon le meilleur, en tout cas le plus insolite et le plus risqué, le malicieux Goldman ne peut laisser insensible, ne serait-ce que par la diversité des chansons, grâce à laquelle chancun ira piocher ses préférées. Pour notre part, on craque pour "La pluie", véritable leçon de choses d’une simplicité renversante, "Les p’tits chapeaux", une pudique déclaration d’amour (mais à qui donc ?) et "Les choses", triste constat du matérialisme des jeunes d’aujourd’hui. Au final, on se dit que, c’est lorsqu’il veut s’adresser à nos pieds, que Jean- Jacques nous touche en plein cœur.
Retour au sommaire - Retour à l'année 2001