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La bande passante
(Radio France Internationale, 14 mars 2002 )

La bande passante
Radio France Internationale, 14 mars 2002
Alain Pilot Retranscrition de Marie-Laure Abonneau

Alain Pilot : Bonjour.

Jean-Jacques Goldman : Bonjour.

Alain Pilot : Si vous étiez un élément naturel ?

Jean-Jacques Goldman : De la terre.

Alain Pilot : Un élément météorologique.

Jean-Jacques Goldman : Du vent.

Alain Pilot : Un instrument de musique ?

Jean-Jacques Goldman : Un chat écrasé. [rire]

Alain Pilot : Ça fait quel bruit ?

[Jean-Jacques Goldman imite le bruit que fait un chat que l’on écrase]

Alain Pilot : Vous n’aimez pas les chats ?

Jean-Jacques Goldman : Si, si, j’aime ça.

Alain Pilot : C’est horrible !

Jean-Jacques Goldman : Non, mais c’est le bruit que ça fait.

Alain Pilot : D’accord. Je préfère que vous le sampliez plutôt que vous l’écrasiez vraiment. Si vous étiez un goût ?

Jean-Jacques Goldman : Sur tes lèvres.

Alain Pilot : Je vous en prie. Si vous étiez une crainte ?

Jean-Jacques Goldman : Perpétuelle.

Alain Pilot : Si vous étiez un groupe de rock anglo-saxon ?

Jean-Jacques Goldman : Status Quo.

Alain Pilot : Si vous étiez un désir ?

Jean-Jacques Goldman : Féminin. [rire]

Alain Pilot : Si vous étiez une coiffe ?

Jean-Jacques Goldman : Celle qui camoufle les calvities.

Alain Pilot : Une moumoute ?

Jean-Jacques Goldman : Non, Non, vous savez, les petits chapeaux qu’on met en entrant dans les synagogues.

Alain Pilot : Et enfin, si vous étiez des chansons.

Jean-Jacques Goldman : Pour les pieds. [rire] Ça va être difficile !

Alain Pilot : Cette terre qui écrase les chats avec sa capeleu s’appelle Jean-Jacques Goldman. Jean-Jacques Goldman, bienvenu sur FRI.

Jean-Jacques Goldman : Merci.

Alain Pilot : La dernière fois qu’on vous avait eu ici, c’était en avril 99. A l’époque, vous partiez chanter à Madagascar et aux Antilles, quel accueil avez-vous reçu là-bas et quel souvenir gardez-vous de ce passage là-bas.

Jean-Jacques Goldman : Un souvenir un petit peu plus particulier de Madagascar parce que c’était la deuxième fois que j’y allais simplement, alors que les Antilles deviennent un rendez-vous habituel, même si c’est toujours avec beaucoup de plaisir. Madagascar, c’était aussi une façon de rattraper un acte manqué puisque le premier concert que j’avais fait là-bas s’était passé un peu dans la difficulté. Il y avait eu des gros problèmes de désorganisation, il y avait eu des problèmes de sécurité dans la rue et même à l’intérieur de la salle où l’on avait été obligé d’arrêter le concert au bout d’une heure. Là, c’était comme des retrouvailles qui se sont très bien passées puisqu’on est resté une dizaine de jours.

Alain Pilot : C’est ce qui était prévu ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, c’est ce qui était prévu, une semaine ou dix jours de façon à pouvoir jouer plusieurs fois.

Alain Pilot : Toujours en référence à cette entrevue où l’on s’est vus il y a deux trois ans : je me souviens que vous m’avez confié mépriser les chanteurs qui déclarent haut et fort ne pas vouloir finir chanteur vieux. Récemment, Elton John, que vous avez repris, je crois…

Jean-Jacques Goldman : C’est une icône.

Alain Pilot : Complètement. Il a annoncé, je ne sais pas si vous êtes au courant, qu’il détestait l’industrie du disque et qu’il avait décidé de ne plus jamais enregistrer de disque. Vous, qui étiez un fan, qui êtes toujours un fan, j’imagine, comment vous recevez cette annonce ?

Jean-Jacques Goldman : Pour le rapport avec l’industrie du disque, c’est autre chose. Je ne dis pas que je suis pour mais je peux l’admettre. Mais ce que je peux vous garantir, c’est qu’Elton John continuera. Enfin… Je ne vous garantis rien mais à mon avis, je suis sûr qu’Elton John continuera à jouer. Ça, c’est une certitude.

Alain Pilot : Il a annoncé ça au cours d’un concert à Manchester devant douze mille personnes. Il a fait, à la fin, un hommage à George Harrison qui nous a quittés, il y a quelque temps. George Harrison, c’est un personnage qui a fait partie de votre vie musicale, Jean-Jacques Goldman ?

Jean-Jacques Goldman : A l’époque, il y avait une espèce de guerre entre les Stones et les Beatles. Moi, j’étais clairement Stones. Je suis passé un peu à côté des Beatles. Ensuite, quand j’ai commencé à découvrir, par la force des choses, justement, la force des Beatles, je suis quand même beaucoup plus Mc Cartney que John Lennon et George Harrison. Je crois qu’il a eu beaucoup de chance de rencontrer les autres, quand même. Ça ne se dit pas quand quelqu’un vient de décéder mais je crois que c’est la réalité.

Alain Pilot : Ça mérite d’être franc. Alors venons-en à cet album, "Chansons pour les pieds", un titre qui en a étonné plus d’un mais quand on écoute les douze chansons même treize, on comprend vite l’intention que vous appuyez par un petit mot glissé dans le livret en expliquant que ce n’est pas dans un stade, à l’opéra ou à la télé que les musiciens vous font le plus vibrer mais finalement, ce sont dans les bals. Ça veut dire qu’on ne verra plus Jean-Jacques Goldman dans un stade, plus à la télé ?

Jean-Jacques Goldman : Dans un stade, on ne m’a jamais vu.

Alain Pilot : A l’opéra, encore moins.

Jean-Jacques Goldman : A l’opéra, encore moins. Mais il est vrai que j’ai joué dans des bals pendant très longtemps. Dans l’exercice de mon métier, les moments où je suis le plus ému, c’est quand je passe devant un bar qui fait karaoké et que j’entends une gamine ou un gamin en train de s’escrimer sur mes chansons, c’est quand je suis en moto et que par la portière ouverte, je vois une ou deux personnes en train de danser sur "Aicha" avec la musique à fond…

Alain Pilot : Il n’y a pas un côté frustrant, quand vous êtes juste à côté ? Vous n’avez pas envie de dire, "je suis là, je suis à côté de vous ?"

Jean-Jacques Goldman : Ça m’est arrivé d’enlever mon casque et de dire "merci" et puis "bonjour". C’est à ces moments-là, c’est-à-dire, non pas quand je joue de la musique mais quand elle est jouée, quand les gens la récupèrent, quand je suis juste voyeur de ça, ce sont des moments que j’adore.

Alain Pilot : Ces chansons, elles ne vous appartiennent plus et ça y est, il faut déjà les reprendre ?

Jean-Jacques Goldman : J’espère. J’espère en tout cas. C’est pour ça que le premier titre que j’ai extrait, qui n’est pas forcément un titre facile pour la radio, je l’ai fait essentiellement pour les chorales, pour les écoles, pour que les gens la chantent.

Alain Pilot : De toute façon, la radio vous importe peu parce que vous savez que quand votre album sort, en général, les titres sont joués.

Jean-Jacques Goldman : Oui, pour l’instant oui. Mais tout le monde sait que c’est extrêmement conditionnel. C’est-à-dire que s’il n’y a pas le succès derrière, le titre d’après ne passe pas.

Alain Pilot : Le disque a été enregistré entre janvier et septembre 2001 à la Maison avec un M majuscule. La Maison, elle est où exactement Jean-Jacques Goldman ?

Jean-Jacques Goldman : Elle est dans le sud de la France. C’est un appartement. La technique nous permet maintenant de transporter les studios.

Alain Pilot : C’est ce que vous expliquez dans le livret. Vous avez aussi enregistré à Sceaux, en région parisienne.

Jean-Jacques Goldman : Ça, c’est quand on a besoin de vrais studios, quand on fait trop de bruit et que ça gêne les voisins. On est donc obligé d’aller dans des vrais studios, quand même.

Alain Pilot : C’est un beau livret qui accompagne cet album. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que vous nous proposez un bel ouvrage avec l’album. Vous l’aviez fait avec Rouge.

Jean-Jacques Goldman : Oui, c’était Lorenzo Mattotti qui illustrait. La dernière fois, sur l’album "En passant", c’était des photos de Claude Gassian.

Alain Pilot : Claude Gassian est toujours là pour les photos ?

Jean-Jacques Goldman : Oui mais il est là en tant que photographe utilitaire.

Alain Pilot : Parce qu’il n’y a pas de photo apparemment sur ce livret.

Jean-Jacques Goldman : Si, il y en a une à la fin. Mais sur "En passant", c’étaient des photos de sa collection personnelle où je n’étais pas le sujet. C’était sa propre vision des chansons.

Alain Pilot : Pour ce livret, l’illustrateur s’appelle Zep. Zep, vous le lisiez déjà puisqu’il est créateur de Titeuf ?

Jean-Jacques Goldman : Non, je ne le connaissais pas du tout.

Alain Pilot. D’accord. Vous vous êtes croisés quand même ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, on a dîné ensemble hier soir encore. On a vécu ensemble même. C’est-à- dire qu’il est venu nous voir à la maison, sur l’enregistrement, il se mettait dans un coin et il dessinait.

Alain Pilot C’est comme ça qu’on voit justement, les moments de studio. Il vous a sûrement dit que lui, c’était un fan de Bob Dylan ?

Jean-Jacques Goldman : Non seulement ça, mais on a chanté du Bob Dylan ensemble. Je suis allé le voir avec son groupe qui vaut le déplacement.

Alain Pilot : Le groupe s’appelle Zep and Greg c’est ça ?

Jean-Jacques Goldman : Greg and Zep, je crois… avec des chansons inoubliables du genre "Pipi Caca Vomi" ou "Dieu m’a changé en Suisse allemand", des choses comme ça qui valent le coup.

Alain Pilot : Est-ce qu’on peut imaginer à l’inverse, une collaboration musicale de Jean-Jacques Goldman pour Zep ?

Jean-Jacques Goldman : Je pense qu’elle est plus probable qu’une collaboration de dessin entre lui et moi.

Alain Pilot : Un scénario ou des bulles ?

Jean-Jacques Goldman : Des bulles peut-être.

Alain Pilot : C’est vrai que vous étiez attiré par la BD, ces derniers temps. Il y avait Astérix et Obélix dont vous avez participé à la Bande Originale. Ça vous poursuit un petit peu ?

Jean-Jacques Goldman : Pas plus que ça.

Alain Pilot : Est-ce que le choix de Zep s’est fait pour son côté plus performant à dessiner les chaussures plutôt que les cheveux puisque c’est "Chansons pour les pieds".

Jean-Jacques Goldman : Oui, il a un grand respect pour ça. Non, le choix s’est fait de façon très étrange pour lui puisqu’il s’est fait sur quelques croquis qui ont été publiés dans un magazine spécialisé sur la BD. Ils faisaient un gros dossier sur lui. Moi, je n’ai vu que ce que m’a montré mon copain et c’est ça qui m’a séduit. En fait, je lui ai demandé pendant toute l’élaboration du livret de surtout ne pas faire de BD. Lui, il était un peu décontenancé par ça parce que je ne voulais pas trop de BD. Finalement, on en a laissé deux quand même en illustration de deux chansons. Mais c’était plutôt ses aquarelles, ses dessins plus personnels qui m’attiraient.

Alain Pilot : Parmi ses dessins, il y a cette pièce dans laquelle on trouve un papier par terre, je pense que c’est un papier qui est par terre, sur lequel sont inscrits apparemment quelques titres de chansons dont "Quand il est là" qui est rayé. Est-ce que c’est vraiment un titre qui n’a pas été retenu, qui n’a pas eu sa place sur l’album ?

Jean-Jacques Goldman : Non, c’est un titre qui a changé. Ça s’appelait "Quand il est là". Une fois que le texte a été terminé, c’est devenu "Et l’on n’y peut rien". C’est un peu le même thème : quand l’amour se balade, cette espèce d’ange ou de démon, Cupidon qui se promène entre nous et qui joue. Au début, c’était quand il est là, qu’est-ce qui se passe et finalement c’est "On n’y peut rien".


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