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Tournée Goldman : il voulait vous revoir
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Tournée Goldman : il voulait vous revoir
Journal de l'Ile, 21 mars 2002
Marc Boyer
Retranscription de Monique Hudlot
JJG entame ce soir sa série de concerts dans l'île. Confidences.
Particulièrement convivial, le retour de JJG dans les petits papiers de la presse locale dès son arrivée. Avec une habituelle courtoisie et un supplément de sérénité, il s'est plié aux curiosités des médias, comme à la confesse, les uns après les autres, pour favoriser le dialogue. Des rencontres qui se suivent et se ressemblent, avec un plaisir toujours partagé.
Pas de scoop à l’horizon. Ce n’est pas le genre de la maison. Pour nous, il s’agit plutôt d’une conversation à bâtons rompus, avec balayage de l’actu. La sienne, la nôtre… Papotage sans véritable passage à la question. A la longue, l’exercice perdrait de son charme. Et puis il a déjà dit tout ce qui mérite d’être connu. On pourrait bien entendu lui demander de nous donner, par exemple, une bonne raison d’aller voter pour Jospin. Mais on a déjà une idée de la réponse… Gagné ! "Je ne me sens pas du tout apte à donner mon avis sur ça", nous dit JJ à qui on a souvent prêté ces derniers temps des intentions qu’il n’a pas forcément sur le sujet. En tout cas, il n’a pas l’air de raffoler du choix qui s’offrira en avril aux Français. Mieux vaut revenir à la musique. A celle qui évolue, style techno ? "Si j’étais un jeune musicien, j’en ferais, c’est certain". Et quid du rap ? "Non, je ne suis pas du tout touché par ça". Lui c’est rock, rythm’n blues, cool, jazzy… Tout ce qui nous fait bouger et cette fois il a mis le paquet en truffant sa nouvelle tournée des titres à gambiller de son dernier CD.
"Je ne danse pas ! "
C’est d’ailleurs bien joli de nous offrir des chansons à danser mais notre chanteur préféré se sent-il concerné, lui, par cet appel du pied ? "Pas du tout ! Non, c’est vrai, je ne danse jamais. En réalité, je suis très mauvais. Je l’ai toujours été. C’est une question de … (il cherche la précision), une question d’abandon. Ça me fait tout à fait penser à cette chanson que j’ai écrite pour Céline Dion. L’abandon, c’est un état qui n’existe pas dans nos pays froids mais qu’on voit bien chez les enfants de chez vous. On sent qu’ils ont été tout-petits caressés par le vent tiède et doux, par la lumière, la mer… Ça donne à leur corps un rapport naturel avec la vie, l’environnement, qui sûrement les incite à danser. Mais quand on a été emmailloté, emmitouflé pour se protéger de l’air glacé, c’est différent. J’ai l’impression que ça vient de là. Chez nous, c’est pas naturel de danser".
Ce qui l’est pour lui en revanche, ce sont les chansons maison qui marchent et caracolent vers le succès. Et ses nouveaux tubes "pour les pieds" courent vers la même destinée, tirant avec eux, comme par le passé, d’autres professionnels vers le haut. Exemple Erick Benzi. JJG en parle souvent, mais que fait-il précisément dans cette aventure ? "C’est un musicien qui comme beaucoup m’a fait écouter son travail, il y a quelques années. J’ai aimé ce qu’il faisait et j’ai trouvé chez lui exactement ce que je cherchais. Des atouts qui me manquaient en programmation et son. Notre entente a été tout de suite musicale mais humaine aussi. Il a d’ailleurs prouvé qu’il avait personnellement du talent (il a écrit pour Solidays, pour Noah, pour Céline…) Des tas de gens le connaissaient dans le métier mais ils n’ont sans doute pas vu ce que moi j’ai tout de suite perçu et qui m’a plu".
La belle vie
Côté équipe qui gagne avec coach futé, précis, exigeant et partageur, il y a aussi depuis quelque temps Alexis Grosbois. Une vraie bénédiction à en juger par la conception du livret dont il s’est occupé. "La participation de Zep avec ses carnets de croquis, c’est lui", indique Jean-Jacques avec satisfaction, estimant qu’il est sans doute profitable pour les autres de travailler avec un chanteur reconnu mais précisant aussi que la réciproque est vraie avec des personnes efficaces. "Et déterminées. Question de feeling aussi. On peut me présenter quelqu’un de très bien, s’il ne me plaît pas, ça ne marche pas". Rien de formaté, pas de poudre de perlimpinpin qu’on envie aux magiciens. Son terrain c’est l’humain, un gage d’harmonie que souvent on lui envie. En l’occurrence, il pétille d’aise le JJG de l’année. Heureux ! "Mais oui, je le suis et je l’ai toujours été", annonce-t-il en toute simplicité. Suffit de voir la vie du bon côté, de pédaler dans le bon sens, quand comme lui on a troqué la moto pour le vélo, histoire de transiter en douceur et en bonne compagnie dans le paysage. Rien de tel que la petite reine pour être bien dans ses baskets. Grandeur nature. C’est souverain. Comme les chants partagés. Témoin son expérience avec les choristes d’Alès qui a donné naissance à "Ensemble". Il adore ça. La lecture itou, sachant que la TV n’est toujours pas sa tasse de thé. Il se prépare d’ailleurs pour ses vieux jours une étonnante bibliothèque. Dans ses rayons déjà bien fournis, affluent les cadeaux de mariage qu’ils ont listés avec Nathalie d’un mot : "Un livre. C’est ce qu’on a demandé à tous ceux qui voulaient nous offrir quelque chose. Et de préférence bien sûr "le" livre qu’ils aiment", ajoute-t-il en souriant. Une belle idée par laquelle on va refermer ce chapitre ITV. Il faut garder un peu de place pour le concert. JJG a des tas de choses à y raconter et c’est ce que tout le monde attend de lui. Première ce soir à Champ-Fleuri. Il a très envie de vous revoir. Et si l’on en croit la billetterie, vous aussi.
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