La ruée vers Goldman
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La ruée vers Goldman
Les Dernières Nouvelles d'Alsace, le 8 mai 2002
Article de J.I.
Retranscription de Ralphi Toledano
Pour son unique date en Alsace, le concert de Jean-Jacques Goldman affichait complet depuis plusieurs semaines déjà. Le public du Rhenus, à Strasbourg, a réservé hier soir un accueil chaleureux et convenu à son idole. Dans une récente interview, Goldman s'étonnait "de surprendre un public jeune avec de la musique de vieux. Et je trouve anormal que les artistes qui sont au top des ventes et des spectacles soient des quinquagénaires". CQFD. Il pourrait peut-être en parler aux directeurs de sa maison de disques ou à certains programmateurs de radios et de télévisions. On imagine la tête de Laurent Boyer en train d'interviewer Erik Arnaud ou Dominique A. Un peu de frais. La musique de Jean- Jacques Goldman n'est pas moins intéressante qu'une autre, elle sent seulement le renfermé. Et la clé du succès et de la longévité de l'artiste réside plus dans son habileté à se faire passer pour quelqu'un de discret et de franchement timide abusant de la complicité ou de la crédulité de quelques potes bien placés.
Professionnel du spectacle
Après tout, le musicien est un professionnel du spectacle. En bon "entertainer", il fait les choses comme il faut mais, contrairement aux showmen américains, il lui manque le second degré. Goldman sait y faire pour chauffer une salle, sachant que son public lui pardonnera tout. Comme de lui proposer de jouer à une sorte de basket géant sur de la dance-music avariée (score : 14 pour les rouges, 11 pour les bleus). A la place, il aurait peut-être pu demander à un jeune artiste débutant de faire sa première partie. Le sens du partage se serait-il aussi évaporé avec la notoriété ? JJG est également proche de son auditoire. D'ailleurs, il débute son concert en interprétant seul à la guitare "Je marche seul", arpentant l'avancée scénique jusqu'à se retrouver au-dessus d'une mer de bras. Un type humble, quoi. Quant à la musique, elle est bien, elle ne change pas d'une année à l'autre. C'est terriblement rassurant.
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