Dans les coulisses de la Foire aux Enfoirés
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Dans les coulisses de la Foire aux Enfoirés
La Voix du Nord, 18 janvier 2003
Article de Sophie Leroy et Christophe Lépine
Retranscription de Stéphanie Morel
Hier après-midi, juste avant le premier concert au Zénith de Lille, chaque artiste terminait de poser sa voix et de trouver ses marques sur scène, après trois petits jours de répétitions.
Un premier concert, sur six, devant cinq mille personnes acquises à leur cause hier soir. Le décor de foire, thème de cette édition 2003, en éblouit plus d'un. Les Lillois y retrouvent même leur très chère grande roue. Pourtant, rien n'est encore gagné. Il y a toujours des détails à peaufiner, à retravailler.
D'autant que d'un soir à l'autre, les Enfoirés ne sont pas les mêmes sur scène.
Les répétitions commencent donc mercredi, à Lille. Certaines avaient déjà eu lieu à Paris. Mais là, il s'agit de chanter en duo, en trio voir à quatre et plus, de se mouvoir entre la grande roue et le manège. De ne pas rater la marche ou la fin du tapis roulant. De voir et revoir les accords et les raccords. Les entrées en scène, le son, les lumières, les micros... Bien sûr, c'est leur métier d'artiste mais tous conviennent que sur leur spectacle, ils ont tout de même un peu plus de temps devant eux. Et ils ne sont pas tous une bande de joyeux drilles, même travailleurs, sur scène.
Bonne humeur exigée.
Jeudi, des techniciens oeuvraient encore sur le décor en coulisses. Un autre plantait deux, trois agrafes entre deux chansons. Les premiers sont arrivés le 5 janvier pour monter la salle. Couchés à pas d'heure mais sur la scène dès 10 heures, pour les lève-tôt.
Jean-Jacques Goldman avec son éternel perfecto noir supervise le tout, c'est lui le directeur artistique du spectacle des Enfoirés. Il oscille aussi rapidement entre la scène où il chante et la salle où il observe le tout. Il bouge presque autant que le Jack Russel de la productrice, Anne, seul participant autorisé dans la salle à se balader partout sans badge et sans sécurité. Le planning des répétitions est serré mais la bonne humeur règne.
Les Enfoirés se retrouvent après un an d'absence.
Chanson d'amour : on appelle Maurane et Garou, Lorie et "Fifi" (comprenez Patrick Fiori), Mimie Mathy et Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier et Liane Foly, Ophélie Winter et Gérard Darmon pour interpréter, entre autre extrait du medley, "Mon premier c'est désir" [sic]. C'était ainsi jeudi après-midi, mais tout le monde note : "Il y aura Yannick Noah et Lââm pour la mouture finale".
Certains artistes jouent donc les remplaçants, de bonne grâce. De l'autre côté de la scène, Francis Cabrel et Julien Clerc marquent une pause. Un petit bar et coin cosy leur ont été spécialement aménagés.
Un peu plus de chaleur encore. Les gradins ne sont pas encore pleins mais un petit public de privilégiés a eu le droit d'assister aux répétitions. Cet après-midi-là, ce sont les parents, frères et sœurs des choristes de la "Maîtrise boréale" (formation musicale de la région, invitée à chanter aux six concerts, le temps de trois chansons) et des salariés du groupe Accor (où logent les artistes). Aucun d'eux ne sortira son appareil photo. C'est formellement interdit.
Hier après-midi, filage. Le final. Les enfants de la "Maîtrise Boréale" font leurs dernières répétitions avec les artistes. "Hier, Garou est venu nous voir, on a bien discuté, ils nous ont tous semblé très simples, expliquent les adolescentes Carmen et Lucie. Mais cet après-midi, ils sont moins disponibles, on les sent plus stressés". A 18 heures, le Zénith doit être vidé.
Un final tenu secret
Allez, maintenant, un Alexandrie, Alexandra, avec Lââm, Liane Foly pour les filles, Patrick Timsit, Gad Elmaleh et Gérard Darmon pour interprètes. Les Clodettes ne sont pas celles qu'on croit... "C'est sûr, c'est moins au point qu'un récital à nous, mais y a tellement une bonne ambiance, cela gomme tout !", raconte Catherine Lara qui traverse la salle avec son habituelle écharpe rouge. Heureusement, il y a les écrans des prompteurs qui distillent les textes comme un karaoké. "Avant, c'étaient des affichettes qu'on plaçait par terre".
Morceau suivant. "Les gens rentrent pendant mon talk, ou après ?", interpelle Muriel Robin. On recommence. Sur scène, Gérald De Palmas s'inquiète. "Est-ce qu'on peut refaire là, parce que je crois que c'était Ophélie qui parlait, et moi seulement après, c'est pas ça ?" On la refait une fois, donc. Puis Muriel entame, avec un public pour l'instant inexistant, la chanson "Les Gens du Nord", sûrement l'un des points d'orgue de la soirée et peut-être l'un des "final" du concert. Mais tout cela doit rester secret. Alors que finit la répétition, le concert du soir, lui, s'apprête à commencer.
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