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La face marseillaise de Jean-Jacques Goldman
(Marseille l'hebdo, 02 avril 2003)

La face marseillaise de Jean-Jacques Goldman
Marseille l'hebdo, 02 avril 2003
Fred Guilledoux
Retranscription de Stéphanie Morel

Immigrant song. Désormais basé entre Saint-Julien et Plan-de-Cuques, le chanteur sort peu et travaille beaucoup. Depuis plusieurs mois, avec ses potes de Canada, il prépare ici le nouvel album de Céline Dion.

Il est un peu plus de 14 heures. L'heure de la pizza et des pâtes pour Jean-Jacques Goldman, Erick Benzi, Jacques Veneruso et Gildas Arzel. Installés autour d'une table, les quatre hommes mangent de bon appétit, avec la satisfaction du boulot qui avance : depuis trois jours, enfermés aux Cinq-Avenues dans le studio Hypérion, ils enregistrent des chœurs pour le prochain album de Céline Dion. "Plus que quelques prises et tout sera bouclé", sourit Goldman, qui signe là sa troisième collaboration avec la Canadienne coincée à Las Vegas, où elle chante cinq soirs par semaine dans un casino.

A la différence toutefois de "S'il suffisait d'aimer" (1998) et "D'eux" (1995), JJG a décidé de travailler en bande, en s'associant avec les trois anciens musiciens de Canada, groupe dont il est proche depuis bientôt quinze ans : "Chacun apporte ses chansons et on confronte nos idées, explique Erick Benzi. C'est très open". "En octobre, lorsque Céline est venue à Paris pour un concert, on lui a fait entendre les premiers titres, ajoute Goldman. C'étaient les essayages. Depuis, on continue à notre rythme, souvent à Paris, un peu ici". "Entre Marseillais", lance, hilare, Gildas Arzel...

Car si les Canada ont fait leurs premiers pas sonores dans la cité phocéenne (à l'époque, ils s'appelaient Alenda et étaient lycéens à Saint-Charles), Goldman vit désormais du côté de Saint-Julien. Il a également ses habitudes à Plan-de-Cuques où habitent les parents de Nathalie, qu'il a épousée lors d'une cérémonie au cours de laquelle L'Hebdo avait joué les invités impromptus (édition du 18 octobre 2001). Un choix de s'installer ici qu'il explique par la "détermination" de Madame : "Je n'avais pas de préférence, elle si. Elle est plus attachée que moi à sa région natale : c'est normal, j'ai pas mal bourlingué". D'autant qu'entre sessions d'enregistrement et tournées, le chanteur avale toujours quelques milliers de kilomètres par an : "Un artiste, c'est quelqu'un qui est sur la route, qui bouge beaucoup".

Limité par ses obligations musicales, le quotidien marseillais de Jean-Jacques Goldman est aussi très casanier : "Je ne sors pas, mais je n'ai jamais été un très grand sorteur. Ici comme ailleurs...". En fait, n'en déplaise aux fans qui imagineraient volontiers une existence trépidante, c'est plutôt boulot-boulot : "J'ai préparé mon album live aux Pennes-Mirabeau, dans un petit studio. Sinon, je suis venu quelques fois à Hypérion, pour des prises de guitare, pour les voix témoins de l'album de Maurane, pour celui de Patrick Fiori...".

Question d'accent

Sans oublier les répétitions de sa tournée 2002 au Palais des sports, où, avec musiciens et techniciens, il a rodé les titres extraits de l'album Chansons pour les pieds. En dehors de ça, pas vraiment de quoi défrayer la chronique phocéenne. Si on l'a bien croisé mi-mars sur la Canebière pour une opération organisée par le ministère de l'Education nationale, "c'était exceptionnel". Et lorsqu'une indiscrétion annonce dans La Provence sa "participation surprise" au gala des vingt ans de Radio-JM, il passe la main au dernier moment. A tel point que lorsqu'au printemps dernier, Akhenaton lui a proposé de participer à sa vidéo anti-FN, le rapper d'IAM est passé par le manager du chanteur installé à Paris, alors que les deux hommes auraient fort bien pu se rencontrer à la piscine de Plan-de-Cuques...

Reste que Goldman ne désespère pas d'être influencé un jour ou l'autre par Marseille : "Tous les musiciens sont un peu des buvards. Quand je suis allé aux Antilles, j'ai fait deux ou trois morceaux de zouk. Il est certain que cette ville trouvera sa place dans une de mes chansons". En attendant, JJG se familiarise paisiblement avec le parler marseillais : "A une époque, je ne comprenais pas ce qu'ils racontaient, dit-il en montrant ses potes de Canada. Là, ça va mieux. C'est plus pratique quand je fais mes courses... Même si je soupçonne ma boulangère de faire quelques efforts pour moi...".

Encadré : Petit coup de pouce (municipal) entre amis

Est-il vraiment normal de voir un des plus gros vendeurs français de disques, compositeur à succès pour les Johnny, Kaas, Pagny, et autres Dion, enregistrer dans un studio municipal destiné à accueillir les petits groupes et financé sur l'enveloppe de la Direction générale des Affaires sociales et de la Solidarité ? D'autant qu'outre Goldman, Hypérion a également ouvert ses portes durant un mois à Patrick Fiori, qui a mis en boîte ici son dernier album... Responsable de la structure depuis 1998, Alain Battaglia reconnaît que certains groupes marseillais ont parfois "tiqué" : "Goldman encore, ça passe bien, parce qu'il ne reste jamais que quelques jours. Mais pour Fiori, ça a coincé avec les jeunes, parce qu'il a immobilisé le studio beaucoup plus longtemps. Aussi, nous nous sommes équipés d'un deuxième studio, plus petit, pour que personne n'ait le sentiment d'être exclu". Et d'ajouter que Goldman comme Fiori payent la location des équipements au tarif normal (230 euros par jour), équipements qui seraient "utilisés à 80% du temps par des groupes de quartier, on reste dans un système social".

Et comment JJG s'est-il retrouvé là ? "Mon frère est associé avec Robert, le frère de Jean-Jacques, la connexion s'est faite par eux. En plus, je connais depuis longtemps les anciens de Canada, puisque je suis le cousin d'Erick Benzi".

Autrement dit, une affaire menée à la marseillaise.


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