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[Titre inconnu]
(Radio Shalom, 27 mai 2003)

[Titre inconnu]
Radio Shalom, 27 mai 2003
Propos recueillis par Rachel
Retranscription de Stéphanie Morel, merci à Lucie Garel

Rachel : Jean-Jacques Goldman, bonjour !

Jean-Jacques Goldman : Bonjour Rachel.

Rachel : En pleine forme ?

Jean-Jacques Goldman : Ca va...

Rachel : Alors merci pour... On peut carrément dire que c'est un collector, il sortira le 2 juin. C'est un coffret live, un cd live, et c'est un pur moment de bonheur parce que pour ceux qui ont eu la chance de vous retrouver en concert, c'est exactement ce qui s'est passé... avec beaucoup d'humour ! Et justement, on redécouvre un Jean- Jacques Goldman encore plus proche de son public, qui taquine un petit peu, et le public répond plutôt bien. Donc merci !

Jean-Jacques Goldman : Bon ça y est, tout est dit alors... merci à vous ! [rires]

Rachel : Alors pour ceux qui ne connaissent pas Jean-Jacques Goldman... Ils doivent être, je sais pas, en Amazonie ! [rires] Chaque fois, vos albums sont très recherchés, toujours encore mieux... On a un petit peu peur, on se dit que pour le dvd il y aura peut-être le panier de basket à l'intérieur ! Et pour les concerts, c'est pareil, c'est extraordinaire, tout est parfait... On sent que vous avez envie de faire plaisir à votre public... [Jean-Jacques, croulant sous les compliments, lui fait probablement un signe ou bien chuchote quelque chose. Elle rit, et reprend en souriant] Non, mais c'est sincère ! C'est-à-dire que lorsqu'on a la chance d'assister à plusieurs concerts, on se dit... là, vraiment, au niveau de la lumière, au niveau de la mise en scène, tout ! Et puis bon, c'est un rendez-vous d'amour avec votre public ! On a l'impression vraiment que vous y prenez beaucoup de plaisir...

Jean-Jacques Goldman, d'une voix gênée : Bah, c'est super gentil de dire tout ça déjà ! Vous avez bien fait de venir, franchement ! Enfin, j'ai bien fait de venir... [On sent Jean-Jacques réellement ému par les paroles de la journaliste] Enfin, c'est simplement parce que nous... Quand je dis nous ce n'est pas parce que je parle de moi à la troisième personne, enfin la première personne, enfin c'est toute l'équipe, ce sont vraiment des passionnés quoi ! Le type des lumières, si je lui demande de faire des lumières toutes simples, il ne sait pas. Il dit "mais non... on peut faire ça, on peut faire ça". La personne qui s'occupe des films que l'on met derrière, c'est pareil, il propose beaucoup... Pareil pour les musiciens... Tous sont vraiment des passionnés donc c'est assez facile de se servir de leur implication et de faire un spectacle sophistiqué...

Rachel : Mais alors on a l'impression que vous êtes vraiment beaucoup plus à l'aise, parce qu'on dit toujours Jean-Jacques Goldman introverti... Pas introverti du tout ! C'est-à-dire que d'entrée de jeu, le ton est donné, et c'est de l'humour, il y a vraiment comme un match de tennis, il y a des échanges avec le public, et on est très nombreux à venir voir Jean-Jacques Goldman !

Jean-Jacques Goldman : Oui mais ça c'est une question de temps aussi. J'ai l'impression qu'il y a une fidélité du public, ce sont des gens qui m'ont déjà vu en concert, et maintenant, avec le temps, comme dit Léo Ferré, il y a une intimité qui se crée... C'est comme si vous recevez quelqu'un à manger : la première fois il y a une petite distance, la deuxième fois ça va un peu mieux, et puis au bout de la quatrième fois il y a une vraie connivence ! Là, c'est ce qui se passe. Je peux faire par rapport aux concerts précédents, je sais comment ils réagissent... Ça c'est, avec le temps, une connivence qui se crée.

Rachel : Alors justement, sur ce cd que l'on pourra se procurer le 2 juin, chansons de votre dernier album "Chansons pour les pieds", on a l'impression que... on sent un Jean-Jacques Goldman plus... la musique... pas plus ancienne, mais la vraie musique ! On a envie de danser, de se toucher. Quand on écoute cet album et qu'on n'est pas venu au concert, on a envie de se lever et de se mettre à danser à plusieurs, à deux, à trois, on a envie de tourner... C'était le but du jeu ?

Jean-Jacques Goldman : C'était le but du jeu de l'album précédent déjà, qui s'appelait "Chansons pour les pieds". En fait ce n'étaient que des danses, donc il était clair que cet album-là sur scène allait prendre, je dirais, sa vraie dimension ! C'est-à-dire qu'un album de studio de chansons de bal, c'est tout à fait anecdotique, tandis qu'un groupe de bal, ce que nous nous étions, en train de chanter des chansons de bal pour des gens qui sont dans une salle, forcément, là, les chansons arrivaient à leur vraie destination : essayer de faire bouger, réagir les gens.

Rachel : Alors on n'imagine pas, mais il danse super bien Jean-Jacques Goldman ! [rires] Donc je ne sais pas, est-ce que c'est le soleil, c'est le midi ? Vous allez souvent aux fêtes de villages ? Parce que vous dansez vraiment super bien !

Jean-Jacques Goldman, souriant : Vous plaisantez, je suppose...

Rachel : Pas du tout ! Moi sur scène, je me suis levée, j'ai essayé de faire pareil au niveau des pas et c'était extraordinaire [rires].

Jean-Jacques Goldman : C'est vrai qu'il y a une période où l'on fait boys-band là, tous les cinq, ou six, et c'est impressionnant, c'est vrai... Mais une fois qu'on a fait ça, on sait qu'on ne redansera plus jamais !

Rachel : Alors c'est vrai qu'on est à l'heure où on a l'impression qu'on peut devenir quelqu'un de célèbre en deux minutes, mais devenir un artiste ce n'est pas possible : c'est sur la durée. Et vous le prouvez bien. Mais dès le départ le public a répondu présent, et j'ai envie de dire - bon je ne bois pas de vin - mais j'ai l'impression que pour ceux qui vont en parler, que Jean-Jacques Goldman est un vrai bon vin, c'est-à-dire qu'à chaque fois, plus le temps passe, meilleur c'est ! [rires]

Jean-Jacques Goldman, souriant : Bon allez-y, reprenez du café... Il y a du jus d'orange, il y a des petits croissants, allez-y, servez vous !

Rachel : Non, mais c'est sincère ! C'est vrai que comme beaucoup d'entre nous, moi, je vous suis depuis tout le temps... Déjà, physiquement, vous ne changez pas ! Je dirais même, c'est encore mieux !

Jean-Jacques Goldman : C'est la chirurgie esthétique, ça...

Rachel : Non non... [rires] On sent réellement que Jean-Jacques Goldman est un être épanoui. Et puis musicalement... on vous attend au tournant mais dans le bon sens ! On se dit : "il va encore nous surprendre, encore mieux !". A l'heure des Star Academy, des émissions de télé réalité où l'on demande aux gens de chanter et de danser, on se dit, "bon, là, ça suffit, ça ne rigole plus... là on ne nous prend vraiment pas pour des idiots".

Jean-Jacques Goldman : Je suis en train de fléchir et de me courber sous le poids des louanges, et ça me fait prendre un coup de vieux ça, tous ces compliments...

Rachel : Non non, c'est pas vrai, absolument pas ! En tout cas, sur cet album, on retrouve les titres "Je marche seul", "Encore un matin", qui ne se démodent pas, on retrouve les chansons du dernier album "Chansons pour les pieds", donc toutes les chansons que le public a aimées. Et surtout ce qui est très sympathique – j'y reviens encore – c'est que vous échangez, vous avez une complicité avec votre public qui vous a suivi, d'autres qui arrivent... Ils y avaient des petits bouts de choux, des enfants de huit/neuf ans. Justement, quel regard avez-vous face à cette nouvelle génération ?

Jean-Jacques Goldman : Bah, si c'est huit/neuf ans, j'aurais tendance à leur dire d'aller se coucher... [rires] parce qu'un concert ça se termine à onze heures, je trouve ça un peu tard ! Donc on va plutôt prendre l'exemple des douze/treize/quatorze/quinze ans, il y en avait quelques uns... Je sais pas moi, je trouve ça presque anormal ! J'ai l'impression que le grand challenge pour un chanteur, c'est déjà d'essayer de conserver le public qu'on a au début ! Et moi, c'est ce que j'essaie de faire, c'est-à-dire qu'il y a des gens avec lesquels j'ai commencé à écrire une histoire, quand j'ai commencé, et donc c'était, c'est vrai, beaucoup féminin... Elles avaient quinze ans à l'époque, maintenant elles en ont... [Jean-Jacques réfléchit]

Rachel : Trente ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, voilà, trente, trente-cinq, elles commencent à avoir des enfants... Et mon but, mon souhait, c'est déjà d'essayer de ne pas les décevoir et de les conserver. Ce n'est pas vraiment d'essayer de séduire les rappeurs, ceux qui écoutent de la techno, ceux qui sortent juste de Chantal Goya non plus...

Rachel : Alors justement, face à cette musique-là, quel regard avez- vous en tant qu'artiste, en tant que musicien ?

Jean-Jacques Goldman : Moi, j'ai du respect pour cette musique. J'ai l'impression que si j'avais 20 ans maintenant, je ferais sûrement de la techno, parce que je trouve dans cette musique-là - moins dans le rap mais dans la techno en tout cas - je retrouve une espèce de violence, un côté un petit peu hypnotique comme ça, qu'on pouvait retrouver nous dans le rock progressif. Si j'avais 15, 20 ans, je serais dans cette musique-là.

Rachel : En tout cas merci Jean-Jacques Goldman ! C'est dommage, le temps passe trop vite. J'espère qu'on va se retrouver très bientôt, soit en concert, soit avec le dvd peut-être. Et on se demande ce qui va se passer parce que sur cet album, ce cd, il y a plein de surprises, des diapos, c'est extraordinaire, vraiment ! C'est, on peut le dire, un bijou, un collector... Et, je ne sais pas, vous allez nous mettre quoi ? Le panier de basket, ça m'avait bien plu ça, au début du concert... [rires]

Jean-Jacques Goldman : Je n'en sais rien, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'en voyant votre réaction et la réaction des gens en général, ça donne envie effectivement de ne pas les décevoir, que ce soit sur le billet avec la photo bizarre... Et donc tous les gens qui travaillent avec moi sont super excités, ne serait-ce que pour essayer de continuer à surprendre et d'essayer de ne pas décevoir ! Donc voilà, on continue à chercher des idées...

Rachel : Alors au nom de tous ceux qui vous aiment, je vais reprendre un titre d'une chanson de Barbara, ça me vient comme ça, je suis désolée. Alors j'ai la chance de vous faire une déclaration d'amour, mais... notre plus belle histoire d'amour c'est vous, Jean-Jacques Goldman... [la voix de Rachel tremble, son émotion transparaît]

Jean-Jacques Goldman : Ouh la la, alors maintenant je rougis. Heureusement, c'est à la radio on ne voit pas encore les images... Enfin merci beaucoup, ça me touche beaucoup...

Rachel : Merci Jean-Jacques !


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