Plus vite que la musique
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Plus vite que la musique
TV8, du 13 au 19 juin 2003
Pascal Busset
Retranscription de Véro Perrit
Grand frère et âme soeur Docteur ès tubes, Jean-Jacques Goldman a choisi M6 pour promouvoir son album live, "Un tour ensemble". Portrait d'un homme discret, si peu showbiz.
Les doux, les gentils se prennent aussi des claques ! Pour Goldman, la première baffe se nomme Aretha Franklin. A 12-13 ans, il découvre l'ivresse de la soul. La seconde claque, il la prend à Lille quelques années plus tard. Venu pour le groupe Zoo qui faisait la première partie du grand Ferré, il découvre le lion à la crinière blanche. Celui qui gratte sa guitare prend alors conscience que sa vie sera musicale ou ne sera pas.
Ses véritables débuts ont lieu avec le groupe Taï Phong. Bilan de l'aventure collective : trois disques et une rencontre avec Michaël Jones (il ne manque alors que Carole Fredericks pour former le trio qui rythmera les années 90 de JJG). Pendant ce temps, Goldman enregistre ses propres 45 tours qui passent inaperçus, sauf aux oreilles d'un jeune producteur, lequel lui propose de réaliser un morceau. Ce sera "Il suffira d'un signe"…
Certes, son premier album solo (sans titre, il voulait, au grand dam de sa maison de disques, l'appeler "Démodé") ne cartonne pas, mais sa carrière est lancée, et puis le deuxième (toujours sans titre, il voulait le nommer "Minoritaire") atteint des sommets avec "Quand la musique est bonne" ou "Comme toi". Adulé par le public, maltraité par les médias, l'homme voguera ensuite de succès en succès (et n'oublie pas Johnny, Patricia Kaas, Céline Dion…) sans jamais se départir d'une attitude un peu rock'n'roll. Le "Herald Tribune" le surnomme "Normal Pop Idol". Modeste, discret, voire secret, JJG évite les plateaux de télé, les confidences sur papier glacé. Son frère est assassiné après un séjour en prison, il en fait une chanson pudique, "Puisque tu pars", il se marie avec une très jeune fan, il prive la presse people de photos.
Le système Goldman, c'est de ne pas être dans le système. Loin du tape-à-l'œil mais proche du cœur, il chante pour l'Ethiopie, s'investit dans les "Restos du cœur". Grand frère et âme sœur, JJG et ses chansons humaines, amères et attachantes sont de notre famille, celle qu'on a choisie, celle qu'on ressent.
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