Céline et les garçons
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Céline et les garçons
Sept à huit, TF1, 28 septembre 2003
Présenté par Laurence Ferrari et Thomas Hugues Reportage de Bénédicte Duran et Jérôme Mignard
Laurence Ferrari : De retour sur le plateau de Sept à Huit pour une seconde partie exceptionnelle consacrée à Céline Dion. La star canadienne s'est confiée en exclusivité à notre équipe, partie à sa rencontre à Las Vegas.
Thomas Hugues : C'est effectivement dans l'état du Nevada que Céline Dion, l'artiste féminine qui a vendu le plus d'albums dans le monde, 170 millions d'exemplaires, a décidé de se produire pendant trois ans à un méga show qu'elle donne cinq soirs par semaine au Caesar Palace, jusqu'en 2006. Bref aujourd'hui Céline Dion est une super star du show business, et pourtant c'est un tout autre visage qu'elle nous a montré dans ce reportage étonnant.
Laurence Ferrari : Et c'est loin des caprices d'une diva qui croule sous l'argent, la notoriété et les privilèges, loin aussi des outrances du showbiz à l'américaine, que Céline Dion nous a accueillis en faisant preuve d'une grande disponibilité, au moment où elle enregistrait à Las Vegas son dernier album avec Jean-Jacques Goldman et trois de ses amis musiciens Gildas, Erick et Veneruso [sic]. Ambiance quasi familiale, vous allez le voir, entre ces artistes exceptionnels et qui travaillent ensemble depuis des années. Céline dit même de Jean-Jacques qu'il est un peu comme son grand frère.
Thomas Hugues : Mais Céline Dion, qui se définit avant tout comme une maman comblée, nous parle évidemment de son fils René-Charles et de sa vie bouleversée par l'arrivée de cet enfant. Elle se confie en exclusivité dans ce Sept à Huit. "Céline et les garçons", c'est un reportage de Bénédicte Duran et Jérôme Mignard.
Voix off : Bienvenue à Las Vegas, capitale du jeu et des excès en tout genre. Ici, de Franck Sinatra à Elvis Presley, tous les crooners ont signé des tours de chant qui sont restés gravés dans la légende. Depuis mars dernier, la reine de la ville, c'est elle : Céline Dion en concert dans une salle de 4000 places pendant trois ans, l'univers de la démesure qu'elle regarde avec une certaine distance.
[Céline est interviewée dans sa limousine]
Céline Dion : [Elle jette un coup d'œil par la fenêtre de la limousine] C'est fou... Tu viens à Las Vegas, tu regardes, tu vois la tour Eiffel, l'Arc de Triomphe,... On dirait qu'ils essaient de mettre tout le monde entier dans cette ville !
[La caméra nous montre une rue de Las Vegas, illuminée de partout avec ses enseignes clignotantes]
Céline Dion : J'ai pas l'impression que je vis à Vegas. Evidemment je suis consciente, on est en plein dedans, on est à Las Vegas, mais moi je ne suis pas "gambler", je ne joue pas. Je fais mon show cinq jours par semaine, dans un hôtel quasiment : j'entre, et je sors. Ce n'est pas que ça me plaît pas, c'est que les priorités changent, ont beaucoup changé, et je pense que ça va toujours rester comme ça. C'est sûr que je veux être maman, pour le restant de ma vie. J'espère avoir plus de succès en tant que maman qu'en tant que chanteuse dans ma vie, ça c'est sûr...
[Nous nous retrouvons dans une chambre d'hôtel, où Jean-Jacques Goldman, Erick Benzi, Gildas Arzel, et Jacques Veneruso font le point]
Jean-Jacques Goldman : Qu'est-ce qu'est prévu pour demain ?
Voie off : Jean-Jacques Goldman et ses acolytes sont à Vegas depuis une semaine.
Jean-Jacques Goldman : Aujourd'hui, elle, elle fait la valse.
Voix off : Tous les matins, briefing sur la chanson du jour à enregistrer. Aujourd'hui un morceau très simple : cinq voix, Céline et quatre garçons, une guitare sèche, pas de violon ni orchestre, pas de chichis inutiles.
Jean-Jacques Goldman : Alors, la question, c'est : est-ce qu'on fait des "Ouuuu" sur ces deux phrases où elle est seule ? A mon avis, c'est non. Mais on va le tenter...
[Il chante] Et c'est déjà demain, puisque la vie nous sépare... Et on passe au la mineur...
[En chantant à nouveau, accompagné des autres] Ouuh...
[Enfin il constate, en souriant] Non ce n'est pas possible !
Gildas Arzel : C'est un peu comme du... Remarque, si on le fait pas à Las Vegas, on le fera jamais ! [rires]
Erick Benzi : T'as peur que ça fasse Elvis ? Love me...
Jean-Jacques Goldman [qui mange une salade de fruits] : J'ai pas peur que ça fasse Elvis, j'ai peur que ça fasse con... Bon, enfin, c'est super tentant ! Tiens, prends la guitare.
[Il prend sa guitare et la donne à Gildas]
Gildas Arzel : Tu vas voir, je vais te le faire. Il va être content, il va retrouver sa guitare !
[Il joue, et tous fredonnent les paroles de "Valse adieu"] [Changement de cadre durant la voix off suivante, Erick et Jean- Jacques quittent à vélo le hall d'entrée de l'hôtel]
Voix off : Au milieu de ce luxe, on dirait que Jean-Jacques Goldman met un point d'honneur à marquer sa différence. Il va donc au boulot à vélo, tranquille... C'est la troisième fois qu'il produit un album de Céline Dion.
[On les voit pédaler sur la route, l'air de rien, en total décalage avec ce qui les entoure... les belles voitures, les avenues immenses,... Ils arrivent enfin au studio, toujours à vélo. En même temps que l'on voit ces images la chanson "Valse adieu" fredonnée par Céline et les quatre garçons]
Voix off : Ce n'est même pas un énorme studio hyper sophistiqué, ici d'habitude on enregistre les rappeurs du coin et quelques pubs locales. [Dans le studio...]
Jean-Jacques Goldman : On va préparer aussi "Et te voilà".
[Pendant la voix off, les quatre garçons exercent leurs voix sur "Des milliers de baisers"]
Voix off : Commence une journée sage et studieuse. Goldman et ses complices, Erick Benzi, Gildas Arzel, Jacques Veneruso, se connaissent et travaillent ensemble depuis presque 20 ans. Tous les quatre, ils ont écrit, composé et produit ce troisième album français de Céline Dion. Dans le quatuor, Goldman c'est un peu le premier violon, pas vraiment le chef, mais c'est lui qui donne le ton.
Jean-Jacques Goldman [assis sur le canapé, s'adressant à Erick devant son ordinateur] : Genre... Attends, comment ça s'appelle ? Genre "Le grand bleu" ! [il sourit puis imite la musique du grand bleu]
Voix off : Toutes les mélodies et les arrangements ont déjà été enregistrés en France. Sur chaque chanson, il ne reste plus qu'à poser la voix de Céline Dion.
[Jean-Jacques et Gildas réécoute "Des milliers de baisers", afin de revoir les derniers arrangements]
Jean-Jacques Goldman [s'adressant à Erick] : Est-ce que toi t'en as là ? T'en as pas là ? Bah il faut les mettre...
[Céline dans sa limousine…]
Céline Dion : Jean-Jacques, c'est un gars tellement simple... J'ai comme presque plus [ndr : du tout] envie de travailler avec d'autres... [Elle rit un peu] C'est que c'est tellement simple, [elle réfléchit, puis ajoute] c'est tellement vrai.
[Jean-Jacques Goldman, Gildas et Erick sont assis autour d'une table, probablement dans un café vegasien. La caméra nous montre le luxe du lieu : vaste endroit illuminé, sièges en cuir, miroirs,...]
Voix off : Dans les restos, les rues de Las Vegas où ailleurs, Jean- Jacques Goldman cherche toujours à passer inaperçu. Cet homme-là a fait le choix de la discrétion.
[Jean-Jacques marche seul sur le trottoir, avec la casquette de "Chansons pour les pieds"... La journaliste l'accompagne]
Jean-Jacques Goldman : L'anonymat, c'est quand même aussi un - ça peut paraître bizarre peut-être de dire ça - mais c'est aussi un petit luxe de pouvoir se promener comme ça, tranquillement dans un magasin, ou d'aller sur une plage, ne serait-ce que... Oui voilà.
Journaliste : Un petit luxe ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, un plaisir en tout cas.
Journaliste : C'est quoi ce plaisir ? Qu'est ce qu'il vous procure ?
Jean-Jacques Goldman : Ce n'est pas difficile à imaginer... Je sais pas, la sensation d'être une personne parmi les autres !
Journaliste : Vous aimez bien regarder les autres ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, j'aime bien oui. [Il ajoute en souriant] Je suis plus un voyeur qu'un acteur d'ailleurs...
Voix off : 19h, Céline Dion n'est toujours pas arrivée. La star est en vacances, elle fait un break d'une semaine dans ses concerts pour enregistrer l'album. De toute façon avec elle, le travail avance vite.
[Gildas joue de la guitare dehors…]
Gildas Arzel : Là, il nous reste quelques chansons à chanter… Donc, en général, elle ne met pas trop longtemps. Quand elle arrive, elle s'y met tout de suite, ça va très vite. Donc on colle les chansons au mur : "Voilà, celle-là c'est fait, celle-là c'est fait, celle-là c'est fait". On l'écoute, et puis nous, on est toujours sidéré, on n'arrive pas à s'y faire…
[Céline arrive enfin au studio avec René alors que Jean-Jacques Goldman écoute "Tout l'or des hommes". Elle est très en retard…]
Céline Dion : Salut, ça va ?
Jean-Jacques Goldman : Record battu !
Céline Dion : Ben oui, c'est bon ! J'ai décidé d'arriver encore plus tard aujourd'hui. Toi ça va ?
Jean-Jacques Goldman : Qu'est ce que tu as fait ?
Céline Dion : Rien. Il y avait une épidémie, aujourd'hui, d'abeilles. Ça rentre en dessous des portes, ça meurt, c'est dans les fenêtres, tu ne peux pas aller dehors pour prendre un jouet... Malade !
Jean-Jacques Goldman : Et ça pique pas ?
Céline Dion : Hum, on s'est pas fait piquer. On est rentrés dans la maison. En tout cas, jamais vu ça...
Jean-Jacques Goldman [au journaliste] : Vous arrivez au bon moment parce que là, on pouvait avoir Céline Dion comme ça... [Il la mime toute enflée de partout, défigurée...] Nous on s'en fout, on a déjà de quoi faire un album.
Céline Dion [au journaliste] : Tout à l'heure, quand il va se casser, je vais tout vous raconter, ok ?
Journaliste : La face cachée ?
[Quelques minutes plus tard, tout le monde est au travail]
Jean-Jacques Goldman : Là, tu vas l'enregistrer d'abord toute seule... Il prend la guitare.
Jean-Jacques Goldman : Un peu ralenti mais... [Ils commencent à chanter] "...et moins fort, et le manque de nous".
Céline Dion : Le coup qu'on repart, c'est presque un tempo normal.
Jean-Jacques Goldman : Pas tout à fait, mais presque. En tout cas, il n'y aura pas de guitare.
Tous [en chantant] : Que le dieux vous gardent, encore et encore, vers d'autres rendez-vous...
Céline Dion : J'aimerais tant jouer de la guitare !
Tous : Vous mes amis, mes frères, que serions-nous sans nous ? Des cœurs en hiver, si seuls et moins forts, et le manque de nous. Des cœurs en hiver, si seuls et moins forts, et le manque de nous...
Céline Dion : Je nous aime...
Jean-Jacques Goldman : Elle est prêteuse.
Céline Dion : Comment, qu'est-ce que ça veut dire ?
Jean-Jacques Goldman : C'est-à-dire qu'elle partage super facilement, il n'y a jamais de problème. Par exemple, là il y a une chanson où l'on chante tous. Bon, elle pourrait dire : "Bon, calmez-vous, c'est quand même... il y aura marqué "Céline Dion" sur l'album, quoi !" Et y a une chanson, elle a six phrases à faire, elle est super contente, elle écoute les autres chanter...
Céline Dion : Moi, quand j'ai grandi, j'avais mes 13 frères et sœurs autour de moi, et on se faisait des toasts sur le poêle dehors, mes frères sortaient leurs guitares, mes sœurs sortaient les cuillères, tout le monde, et on chantait des chansons folkloriques, et on mélangeait nos voix.
Jean-Jacques Goldman : Là, vous étiez 14, donc tout le monde chantait, est-ce qu'ils se rendaient compte déjà à l'époque, parce qu'il y avait plein de musiciens et de chanteurs, est-ce que Céline, c'était un peu à part ? Est-ce qu'ils se rendaient compte ?
Céline Dion : J'étais un peu à part parce que j'étais le bébé de la famille.
Jean-Jacques Goldman : Non.
Céline Dion : Je ne pense pas qu'au trait vocal, musical,...
Jean-Jacques Goldman : Est-ce qu'ils se rendaient compte qu'il se passait quelque chose ?
Céline : Peut-être.
[On la voit enregistrer "Valse adieu"]
Jean-Jacques Goldman : Nous franchement, à l'entendre, on s'éclate. En plus, c'est nos chansons, donc, c'est fou quoi !
Journaliste : Depuis qu'elle est entrée dans la pièce, l'atmosphère n'est pas du tout pareille.
Jean-Jacques Goldman : Ah bon ?
Journaliste : Vous ne trouvez pas qu'il y a plus d'énergie dans l'air ? Quelque chose...
Jean-Jacques Goldman : Ça... On n'était pas énergiques, nous ? [Il rit de sa blague...]
Journaliste : Moi je trouve qu'elle booste les choses énormément.
Jean-Jacques Goldman : Non, mais c'est comme ça quand il y a une fille qui arrive, peut-être aussi.
[On voit Céline, Erick et Gildas qui jouent du djembé. Puis on passe à Jean-Jacques qui joue du tennis]
Voie off : Partie de tennis, d'un très haut niveau, du point de vue de l'industrie du disque en tout cas. D'un côté, JJG, recordman des ventes d'albums, artiste le plus diffusé en France. De l'autre, Humberto Gattica, mixeur attitré de Michael Jackson et de Céline Dion.
[Jean-Jacques rate une balle et court pour aller la récupérer en faisait l'imbécile...]
Journaliste : Ça ressemble à des vacances, un peu...
Jean-Jacques Goldman : Oui.
Journaliste : Vous ne la jouez pas, genre "je suis en train d'enregistrer un album avec Céline Dion à Las Vegas, c'est super important, c'est super lourd, c'est super pro".
Jean-Jacques Goldman : C'est ni important pour moi, ni pour elle. C'est que du plaisir, parce que elle, vendre quelques millions de disques en plus, elle s'en fout, parce que le marché français et francophone pour elle c'est pas grand chose. C'est vraiment que du plaisir quoi. Et puis moi, je le fais vraiment que par plaisir, parce que je n'ai pas besoin de Céline pour vivre non plus.
[Retour dans la limousine de Céline]
Céline Dion : Au moment où je l'ai rencontré, où je voulais l'impressionner, que je lui donnais toutes mes cordes vocales et toutes les notes que je pouvais chanter, il m'a dit : "Tu sais, ce serait bien si tu déchantais…" [confie-t-elle comme si elle ne s'en était toujours pas remise…]
Journaliste : Il faut oser le dire à Céline Dion, ça...
Céline Dion : C'est ça qu'est cool, c'est que moi je ne me sens pas comme "Oh, je suis Céline Dion, faites attention à ce que vous voulez me dire". Mais non !! Je ne veux pas qu'on me traite comme ça, parce que je ne suis pas comme ça.
[On les voit qui s'amusent et qui font n'importe quoi dans le studio. Céline chante n'importe quoi...]
Gildas [à Céline] : Mais tais-toi !
[Encore quelques délires, puis elle ajoute : "Mais soyez pas si sérieux" alors qu'elle rentre dans la salle d'enregistrement]
Journaliste : Qu'est ce qu'elle est que vous n'êtes pas ?
Jean-Jacques Goldman : Elle est très gaie, enfin, ce n'est pas que je sois spécialement triste, mais elle est très expansive, elle a beaucoup d'énergie, elle est très collective, elle est bavarde. Elle est extravertie, quoi !
Journaliste : Sur quoi vous retrouvez-vous alors ?
Jean-Jacques Goldman : Sur des valeurs, sur l'éducation aussi. Par exemple, tout à l'heure aussi, je lui disais : "J'ai déconné, je suis dans un super hôtel, tout ça ; et des fois, quand je suis dans le couloir, je reviens parce que j'ai oublié de fermer la lumière. C'est con...".
Journaliste : Pour économiser l'électricité.
Jean-Jacques Goldman : C'est une habitude d'éducation, quoi ! On ferme les portes parce que les parents, ils disaient : "tu ne chauffes pas la rue". Alors elle, elle éclate de rire et elle me dit : "ben oui, moi c'est pareil". Elle a ces trucs là.
[On la voit enregistrer à nouveau]
Jean-Jacques Goldman [au micro] : Ensuite, moi, j'aimerais bien que tu tentes, alors je ne sais pas si techniquement c'est possible, sur... Il suffit que je lui dise ça, à mon avis, ça va l'énerver déjà.
Céline Dion : C'est sûr, mais c'est pas grave, vas-y.
Jean-Jacques Goldman : Tant que nos mains se souviennent, le premier, évidemment il est très difficile à faire sans pousser un peu, essaie de l'avoir en restant un peu dans le souffle. [il chante] "Et que nos mains se souviennent". Sans lâcher les chevaux tout de suite, pour celui-là.
[On retrouve Céline dans sa limousine]
Céline Dion : En anglais, c'est souvent cette tendance, il faut toujours se surpasser, vocalement, physiquement, sa personnalité, la manière de s'habiller, tout, toujours tout, tout le temps... d'en mettre toujours plus, toujours plus haut, de tenir les notes encore plus longtemps, jusqu'à temps qu'on s'écœure vraiment et qu'on dise : "Et bien écoute, ça n'a pas de bon sens, mais j'ai pas envie d'aller chanter". J'ai pas envie d'aller chanter parce que ça va tellement me demander des efforts acrobatiques, comme si j'allais aux Olympiques, que j'ai pas envie d'aller me casser la gueule. Mais quand j'ai ce luxe d'être près de ces mecs, entourée de Jean-Jacques [elle soupire]. C'est comme si... c'est comme si j'enlevais mon armure et que je devenais légère, à nouveau.
[Céline continue l'enregistrement. Jean-Jacques Goldman se frotte le menton, visiblement heureux et ému]
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