Olivier Gann : "J'avais envie d'être
un peu plus léger" Petit cadeau en exclusivité pour les visiteurs de "Parler d'sa vie" |
Bonjour Olivier Gann.
Bonjour.
Le cap du deuxième album est souvent une phase critique dans la carrière d'un artiste. Souvent, il est tentant de se lancer dans une démonstration tous azimuts de ses capacités, de ses talents, de ses connaissances. Souvent, les sollicitations sont telles que l'on cède aux sirènes du show-biz et aux collaborations prêt à porter. Olivier Gann poursuit son petit bonhomme de chemin, évite l'écueil de l'exercice de style, snobe l'appel des sirènes et nous offre un second album à son image. Olivier, que penses-tu de cette analyse ?
C'est pas mal, je trouve. C'est la première fois qu'on fait une analyse aussi complète sur cet album. Il y a même des choses que je découvre, que je n'aurais pas forcément trouvées, mais cela me fait plaisir parce que cela veut dire que vous avez écouté.
Comme d'habitude. [rires] Avant d'entrer dans le vif du sujet, je te propose un petit retour en arrière avec "On m'a dit".
[ On m'a dit ]
Olivier, notre dernier entretien remonte à juillet 2001. Qu'as-tu fait pendant les trois années qui viennent de s'écouler ?
J'ai glandé. [rires] Non, j'ai surtout passé du temps à écrire des chansons, à trouver des auteurs. C'est la première fois que je travaillais avec des auteurs, pas vraiment la première fois, mais avec des nouveaux en tout cas, notamment Nérac, qui est un nouvel auteur que j'ai rencontré dans les ateliers de Francis Cabrel à Astaffort. Et c'est vrai que lui m'a ramené un côté humoristique, chaleur, que je n'avais pas avant. Et voilà, j'ai passé au moins un an et demi à écrire les chansons parce qu'il fallait que je trouve des auteurs.
Ces dernières années, on a assisté à l'émergence de ce que l'on appelle souvent la "Nouvelle Scène Française". De nouveaux artistes comme Bénabar, Vincent Delerm ou Jeanne Cherhal, ont réussi à s'imposer par le bouche à oreille, grâce à la scène, grâce à des chansons à texte et surtout sans soutien médiatique. Quel regard portes-tu sur cette nouvelle tendance de fond de la chanson française ?
C'est plutôt bien. Tous les noms qui ont été cités, ce sont de vrais artistes. D'ailleurs, le mot est lâché, ce sont des artistes et non pas des stars comme on essaie de fabriquer à droite, à gauche. Et c'est vrai que heureusement qu'il y a la scène, et heureusement qu'il y a des gens qui sont curieux d'aller découvrir des artistes moins connus au départ, qui le deviennent, parce que les gens sont allés les voir. Donc je vois cela plutôt d'un bon œil.
Quel titre aimerais-tu écouter parmi tous ces gens qu'on a découverts ces dernières années ? Et pourquoi ?
Le titre de Bénabar, "Monospace", parce que je trouve que c'est très bien écrit et puis j'ai un Monospace, c'est aussi simple que cela. [rires]
[ Bénabar : Monospace ]
De façon de plus en plus flagrante, je trouve qu'il y a une scission qui se fait entre la variété française traditionnelle, on va dire, avec Pascal Obispo, Calogero, et des interprètes comme Isabelle Boulay, Natasha St-Pier ou Julie Zenatti, et cette nouvelle scène française qui est emmenée par Bénabar et d'autres. Cependant, quelques interprètes, dont tu fais à mon avis partie, peuvent être considérés comme des successeurs de Jean-Jacques Goldman, de Francis Cabrel ou d'Alain Souchon. Je dis bien des successeurs, pas des clones ou des imitateurs. On peut aussi citer des nouveaux talents comme Cédric Atlan, ou des artistes un peu plus confirmés comme Gérald de Palmas. C'est toujours réducteur de vouloir mettre des étiquettes, mais si tu devais te choisir des frères et sœurs dans le paysage musical français, qui ferait partie de ta famille ?
Oh, indéniablement Goldman. On me le rabâche quand même assez souvent que vocalement, c'est assez proche. Alors c'est vrai que j'ai eu la période où on me trouvait des ressemblances avec Francis Cabrel. Cela me faisait très très souvent sourire parce qu'on ne me l'avait jamais dit pendant dix ans auparavant, avant que Francis Cabrel me signe et c'est vrai que tout d'un coup il venait chanter sur une de mes chansons. Moi, je trouve que je me sens quand même plus proche de Jean-Jacques Goldman, musicalement et vocalement, peut-être moins au niveau des thèmes et au niveau de la manière d'aborder les chansons. Là, peut-être parce que je fais appel à d'autres auteurs, ce serait plus du Souchon éventuellement. Mais ce n'est pas une volonté de ma part, c'est une étiquette qu'on m'a collée parce que les gens l'ont entendu et comme plusieurs personnes le disent, c'est mon rêve. Cela ne me dérange pas plus que cela d'ailleurs.
Tu viens de citer Goldman, Cabrel, Souchon, donc les trois "dinosaures", on va dire très gentiment, mais parmi la génération d'après, parmi plutôt les gens de ton âge, y a-t-il des gens dont tu te sens proche ?
De Palmas. Je ne suis pas sûr que mes musiques ressemblent à De Palmas, peut-être un peu dans le côté bluesy, certaines, mais vraiment celui que je préfère actuellement c'est De Palmas, avec Calogero. J'ai quand même une préférence pour De Palmas, le côté sec, le côté pur de l'enregistrement me plaît mieux que le côté un peu plus produit de chez Calogero. C'est parce que je titille, je cherche la petite bête.
Est-ce qu'il y a un titre de De Palmas que tu aimerais entendre en particulier ?
Oui, il y en a tellement que faire un choix, c'est difficile. "Tomber" est une chanson que j'aime bien, "J'en rêve encore" aussi et puis la dernière aussi, "Elle danse seule".
[ Gérald de Palmas : Elle danse seule ]
Le premier extrait de ton album est interprété en duo avec Isabelle Furtos, une ancienne pensionnaire des rencontres d'Astaffort. Comment as-tu choisi Isabelle pour ce duo ?
Ah, j'ai mis un temps fou à la trouver. Enfin, je l'ai vraiment cherchée, cela a duré presque un an. Cette chanson-là avait été écrite à Astaffort par Bruno Da Silva et Sophie Gascon. J'étais tombé sous le charme de cette chanson. C'est vraiment un titre qui m'avait séduit et j'ai fait plusieurs essais avec plein de chanteuses, des chanteuses qui avaient trop de voix. Comme je ne suis pas vraiment porté sur les chanteuses à voix - je préfère les chanteuses à timbre - mon choix s'est orienté vers Isabelle Furtos parce que justement, elle ne chante pas elle, elle parle, presque, plus. Et puis, surtout, c'est une fille que j'aime bien parce qu'elle est jolie à regarder chanter.
Alors écoutons "Vanille chocolat".
[ Vanille chocolat ]
Un des titres les plus marquants de l'album s'appelle "Superman". On pourrait l'assimiler à une suite de "On m'a dit". Dans les deux cas, ce n'est pas toi qui as écrit le texte. Comment as-tu réagi quand Nérac t'a proposé les paroles ?
J'ai rigolé et en même temps cela me faisait penser à un clonage de "On m'a dit", un petit peu au point de départ. Mais c'est vrai que j'adore cette chanson parce que je prends beaucoup de plaisir, elle me correspond bien, je me caricature, je fais souvent dans l'autodérision. Donc j'aime bien. Vraiment, c'est une chanson qui me colle à la peau. Je pense qu'on va la sortir peut-être un jour en single, mais en même temps elle est assez proche d'"On m'a dit", je ne veux pas non plus me répéter. C'est vrai que c'est un petit peu embêtant : j'ai déjà sorti un titre où je me caricaturais, où je me cassais, sur celui-ci aussi, c'est un petit peu gênant. Mais elle fait partie de mes chansons préférées de l'album.
Cela pourrait devenir un gimmick, aussi : après les chanteurs sur "On m'a dit", les acteurs sur "Superman", est-ce qu'on pourrait trouver sur ton troisième album une chanson consacrée à la bande dessinée ?
C'est possible, c'est possible, oui, oui. Tout est possible. Maintenant, je lance des sujets aux auteurs et les auteurs travaillent. Je me détache de plus en plus de l'écriture. Ils savent trop bien faire cela. J'ai trop de lacunes, je préfère les laisser faire.
[ Superman ]
Ton premier album était assez introspectif avec des chansons autobiographiques, comme "On m’a dit", "Comment je vais", "C’est pas une vie", ou semi-autobiographiques comme "Pas lui", "Juste pour voir", ou "Une heure de plus". Dans ce deuxième album, j’ai l’impression que tu t’ouvres plus vers les autres. Là où les rapports amoureux, notamment, étaient empreints d’attente et de déception, une lueur d’espoir commence à poindre avec des titres comme "Si tu veux"...
Oui, c’est vrai. Je ne sais pas si c’est une lueur d’espoir ou si c’est inconscient, mais je pense qu’à un moment, il faut arrêter de faire des chansons tristes à mourir du style "Si tu souffrais, je souffrerais", comme dirait une parodie d'un certain Laurent Gerra [rires]. Dans cet album là, j’avais envie d’être un peu plus léger, pas forcément de chanter toujours la même chose, et puis de le voir d’une manière plus optimiste. Même dans la séparation, il y a du positif. Vraiment. Dans certains chansons, je trouve que c’est dur dans les moments douloureux. "On apprend tout de ses souffrances", comme dirait quelqu’un [rires]. Je trouve que dans cet album-là, c’est vrai, c’est une volonté un peu inconsciente, et puis en l’écoutant, je me dis que c’est pas si inconscient que ça, parce que finalement, c’est bien aussi d’en prendre un peu plein la poire ! Et ça permet d’avancer. C’est plus pris comme un constat.
Un des faits marquants de cet album, c’est qu’on trouve de nouveaux auteurs qui font leur apparition à tes côtés. Parmi eux, on trouve notamment Nérac, qui signe trois titres : "Superman", "La fleuriste" et "Les dimanches soirs". Qui est Nérac ? Et comment est née "La fleuriste" en particulier ?
Ah, "La fleuriste", quelle histoire ! C’est une chanson que j’ai commandée à Nérac. En fait, j’avais ce thème-là qui me tenait à cœur, et quand j’ai demandé à Nérac d’écrire une chanson sur "La fleuriste", c’était pas tout à fait comme ça, il n’y avait pas de thème précis. Et il est parti sur le thème : "qu’est-ce qu’on peut offrir à une fleuriste quand elle est habituée à offrir des fleurs ?". J’ai trouvé le thème sympa, c’est très poétique. Et puis c’est pareil, c’est une chanson un petit peu plus décalée que ce que je suis et puis finalement, en la chantant, je trouve qu’elle me correspond aussi. En fait, je me la suis appropriée.
[ La fleuriste ]
Sur ton premier album, Véronique Chanat, que tu as rencontrée à Astaffort, co-signait un texte, celui de "Comment je vais". On la retrouve cette fois-ci sur trois textes, c’est un net progrès. Quand on est un homme, quel effet cela fait-il de chanter l'amour vu par une femme ?
C’est difficile, parce que là, on est complètement différents et d’ailleurs, à ma grande surprise, sur l’album, c’est plutôt les femmes qui sont sensibles à ces textes, et bien souvent, les gens ne lisent pas qui a écrit la chanson. Quelques personnes le font, mais le grand public ne le fait pas, et c’est vrai que ce sont les femmes qui sont touchées par ces chansons-là. Comme quoi, il y a une écriture féminine et une sensibilité féminine. Moi, je m’y retrouve parce que dans mes chansons, c’est assez doux quand même, c’est pas révolutionnaire, je ne brandis rien finalement. Ça me correspond bien, encore une fois. Et ces textes de Véronique Chanat ont déjà six, sept ans, puisqu’elle n’a rien écrit depuis. Au temps de "Comment je vais" sur mon premier disque, il y avait aussi les trois autres textes que je possédais déjà et aucune musique n’était venue. Elle n’écrit pas et elle a complètement arrêté.
Ça me fait penser un peu à Calogéro, qui travaille beaucoup avec des femmes, qui lui donnent une certaine sensibilité, qu’il a déjà naturellement, mais des textes comme "En apesanteur" ont été écrits par une femme et lui donnent un relief particulier.
Ça se ressent d’ailleurs, c’est une autre écriture. C’est un peu moins agressif.
[ Je mens pas ]
Sur ton premier album, tu signais quatre textes et pratiquement toutes les musiques. Cette fois-ci, tu as confié toutes les paroles à d'autres auteurs. Pourquoi ?
Parce que, tout simplement, j’ai beaucoup travaillé sur les maquettes avec Francis Cabrel, et c’est vrai que j’écoute beaucoup ce qu’il dit. Je lui ai envoyé toutes les maquettes à chaque fois, et à chaque fois qu'il se trouvait qu’un de mes textes était dans une des chansons (il ne le savait pas, je le faisais exprès, ce n’est d’ailleurs pas facile de l’influencer puisque lui, il aime ou il n’aime pas, il est assez blanc ou noir au niveau des chansons), il ne se trompait pas. C’est vrai qu’en général, il me faut énormément de temps pour écrire des textes, et puis je n’étais pas très inspiré sur celui-là, et puis surtout, j’avais des textes d’une telle qualité que je ne pouvais pas rivaliser, ce n’est pas possible. On en voit d’autres en ce moment, je reçois des textes qui sont vraiment forts, qui sont profonds et je pense que je me détache de plus en plus de l’écriture pour me consacrer à la composition.
J'ai l'impression que c'est une façon de te protéger, une forme de pudeur, dans la mesure où tu te dévoilais beaucoup dans "Comment je vais", par exemple. Est-ce que je me trompe ?
C’est vrai, ce n’est pas faux, il connaît bien son sujet [rires]. Ce n’est pas faux, mais en même temps, je me suis à mon avis un peu trop dévoilé, c'est-à-dire que c’est difficile de chanter des chansons très personnelles, c’est douloureux, surtout de les répéter tous les soirs, de les chanter tout le temps quand c’est vraiment des sujets qui sont forts ou qui me touchent. Sur celui-ci, je me repose un peu plus, c’est plus facile, et en même temps, l’interprétation est plus évidente. Je peux me lâcher tout simplement, je me repose sur le texte de quelqu’un d’autre et c’est quand même plus confortable.
Je pense que "Comment je vais", ce doit être comme "C’était l’hiver" pour Cabrel ou "Tu manques" pour Goldman. Je sais que dans les deux cas, cela a été très difficile pour eux d’écrire la chanson, de l’interpréter. Bon, à mon avis, Goldman ne chantera jamais "Tu manques" sur scène, Cabrel le fait surtout grâce à Isabelle Boulay qui l’a reprise. Effectivement, chanter "Comment je vais" sur scène, ce doit être très difficile.
Toutes les chansons qui traitent de la disparition d’un être cher, c’est extrêmement difficile et quoi qu’on dise, le temps n’arrange rien. D’autant que quand on rechante la chanson, ça nous y refait penser à chaque fois et les gens qui l’écoutent en général, sont touchés pas cette chanson. Sur le premier album, c’était cette chanson qui avait touché vraiment les gens. On m’en a parlé, on m’en parle encore, à chaque concert, on vient m’en parler et c’est vrai que forcément, on réveille la petite flamme qu'on essaie d’éteindre petit à petit, même si elle ne s’éteindra jamais. C’est vrai que c’est difficile. Sur celui-ci, heureusement, je n’ai pas de thème aussi douloureux.
[ Comment je vais ]
Si la plupart des auteurs qui t'entourent sont issus des Rencontres d'Astaffort, on retrouve parmi eux un auteur extrêmement confirmé, puisqu'il a travaillé avec des artistes aussi divers que Fred Blondin, Florent Pagny, Daniel Lavoie ou Michel Fugain. Comment as-tu rencontré Brice Homs ?
Brice Homs, j’ai reçu un texte en fait de lui. Il est intervenant aux Rencontres d’Astaffort et il donne des cours depuis déjà une dizaine d’années là-bas. Un jour, j’ai reçu un texte dans mon bureau, je ne sais même pas comment, par quel biais, je ne le sais pas. J’ai composé une musique dessus, très vite. Je la lui ai envoyée et c’est vrai qu’il a été séduit par cette musique et il m’a rappelé. Il m’a dit "j’ai d’autres textes, si ça t’intéresse, on peut faire un essai". En fait, j’ai composé quelques musiques et on a d’autres musiques en chantier ensemble, notamment pour Marc Lavoine et c’est vrai que ça colle bien. Je n’étais pas habitué à son écriture, mais il a un phrasé très mécanique et très méthodique, ce qui fait que la composition est quand même relativement facile. Je ne dis pas qu’elle est forcément efficace et jolie, mais en tous cas, au niveau de la construction, elle est assez aisée puisqu’il y a un nombre de pieds qui correspond bien, c’est assez facile. Maintenant, il a l’air de valider les chansons, on a en validé deux sur l’album et on essaie d’en placer. C’est vrai qu’il m’aide parce qu’il est dans le circuit depuis plus longtemps que moi et il a plus de facilité à placer des chansons aux artistes confirmés qu’il connaît très bien.
Je te propose d’écouter une des chansons qu’il a écrites pour toi, qui correspond bien à ton esprit torturé sur l’amour : "La décision".
[ La décision ]
En 2001, tu disais que tu aimerais écrire pour des nouveaux artistes, et notamment pour Isabelle Boulay, dont tu as fait la première partie. As-tu pu concrétiser cette envie ?
Non, pas encore.
Pas encore, mais tu viens de dire que tu aimerais bien écrire pour Marc Lavoine.
Oui, en fait, on a des chansons qui sont retenues pour Marc Lavoine, pour Enzo Enzo aussi. Et, ma foi, pour Isabelle Boulay, j’ai été pris de court, car en fait les chansons que je voulais lui proposer n’étaient pas assez abouties, et je n’ai pas osé les lui envoyer. Je préfère lui envoyer quelque chose dont je suis fier, content et sûr plutôt que de me dire, "il faut placer un titre à tout prix". Cela ne m’intéresse pas. Si vraiment j’étais aux abois, oui, maintenant, non, j’ai suffisamment de travail comme ça. C’est vrai que je pense avoir des titres mais il me faut du temps. Ecrire des titres pour quelqu’un d’autre, c’est encore différent. Il faut se mettre dans la peau de la personne qui va chanter et c’est une autre approche. J’essaie de trouver un angle bien précis, je pense avoir trouvé pour Marc Lavoine, après, c’est un autre combat.
Je sais que tu es très attaché à Isabelle Boulay, dont tu as fait la première partie, est-ce que tu aimerais entendre un titre d’elle ? Lequel ? Et pourquoi ?
Ah, je vais avoir un peu de mal car les titres d’Isabelle Boulay, je ne les connais pas. Je connais les chansons pour avoir fait une tournée avec elle. Je sais qu’il y a une chanson qui s’appelle "Un jour ou l’autre".
... de Patrick Bruel.
Je ne savais pas.
C’est une très belle chanson.
Oui, d’ailleurs, chaque fois qu’elle la faisait dans le spectacle, les gens réagissaient beaucoup. J’aime bien la mélodie et ce qu’elle raconte aussi. La manière dont c’est abordé est très jolie, et puis ça me rappelle la tournée que l’on a faite ensemble.
[ Isabelle Boulay : "Un jour ou l'autre" ]
Quels sont tes projets pour les mois à venir ?
Il y a beaucoup de projets et c’est la partie la plus difficile pour moi, c’est-à-dire que c’est la promotion de l’album. L’écriture, c’est un régal, parce que je suis chez moi ou en studio, c’est magnifique, que je peux aller à la plage, c’est super. Ensuite, il y a la période des concerts, ça c’est une bonne période aussi, j’aime bien jouer sur scène, rencontrer des gens, c’est un vrai régal. Et puis la partie la plus difficile, je suis en plein dedans, c’est la promotion. Il faut bien faire connaître l’album et en parler. C’est vrai que pour moi c’est pas naturel, c’est difficile. Je préfèrerais avoir quelqu’un qui le fasse pour moi. En même temps, je suis le mieux placé pour parler des chansons. Bon, je m’y fais, mais c’est vrai que ce n’est pas dans mon tempérament.
Des projets de tournée notamment ?
Oui, on a déjà commencé une tournée acoustique dans les magasins FNAC en France pour promotionner l’album et puis on devrait démarrer une tournée sur les scènes nationales dès mars 2005 pour une petite trentaine de dates.
Alors Olivier, au cours de cette émission, nous avons écouté six des douze titres de ton nouvel album. Parmi ceux qui restent, c'est-à-dire "Second regard", "Avant tout", "Solitude", "Petite annonce", "Si elle dort", et un ghost track, "Les dimanches soirs", lequel aimerais-tu écouter pour nous quitter, et pourquoi ?
C’est pas facile parce que je les aime tous, mais si je devais en choisir un, je dirais "Les dimanches soirs".
J'en étais sûr ! [rires]
C’est une chanson qui est très courte, on n'a fait qu’une seule prise acoustique et puis elle est arrivée, je crois, deux jours avant de terminer l’enregistrement du disque. On n’avait plus de chanson, alors je l’ai mise à la fin, mais j’avais vraiment envie de la mettre. Il y a une surprise d’ailleurs pour l’album de dans deux ou trois ans, je n’en dis pas plus, mais il y a un rapport avec cette chanson là.
Avant de se quitter, il faut préciser que "Les dimanches soirs" n’est pas référencée sur l’album, on trouve seulement les paroles sur ton site. Alors pourquoi ce choix du ghost track ? Pourquoi ce petit clin d’œil qu’on va entendre dans quelques instants, parce que la chanson n’est pas tout à fait aboutie ?
La chanson n’était pas finie. Alors la mettre en ghost track, c'est un peu à la mode. D’ailleurs il y a plein de gens qui ont l’album et qui m’en parlent en concert, et quelque fois je leur dis "qu’est-ce que vous pensez de la dernière ?" Et ils me parlent d’une autre et je leur dis "non, pas celle-là, une autre". Et ils ne l’avaient pas entendue. Et moi je trouve que c’est bien parce que les gens qui achètent un disque - et c’est cher un disque - et c’est vrai que quand ils ont l’impression d’avoir un petit bonus qui n’était pas prévu, ils ont l’impression d’avoir un cadeau en plus et c’est comme ça que j’avais envie de le leur offrir. C’est juste pour ça. "Les dimanches soirs" est encore un texte de Nérac où on n’a pas touché à une virgule. C’est quelqu’un.
Merci Olivier pour ce nouvel entretien, je te laisse le mot de la fin avant qu’on se dise à la prochaine fois pour ton troisième album.
Eh bien merci à toi de m’avoir aussi bien présenté l’album, et surtout d’être l’une des rares personnes à avoir travaillé aussi sérieusement et aussi consciencieusement. C’est sincère et c’est vrai !
Merci !
[ Les dimanches soirs ]
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