Les Enfoirés dans l'espace
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Les Enfoirés dans l'espace
La Dépêche du Midi, le 29 janvier 2004
Article de Bernard Lescure Mise en page de Jean-Michel Fontaine
Mais comment pas moins de 40 000 personnes ont-elles pu trouver le temps d'aller se glisser dans d'interminables files d'attente pour aller décrocher un ticket d'entrée pour un spectacle de variété ? "Mais tout simplement pour deux raisons, vous répondra Emmanuel qui a pu obtenir deux billets d'entrée dès le premier jour au bout de 4 heures d'attente. La première, faire un geste pour les Restos du Cœur. Et la seconde, venir applaudir des artistes qui, quand ils sont sur scène, restent des êtres humains".
Humains, mais en costumes d'astronautes ! C'est en effet sur ce thème- là – "Les Enfoirés dans l'espace" - que Goldman et tous ses potes ont décidé de venir faire la fête, cette année, à Toulouse. Autant dire qu'il va y avoir du grandiose et du "spectaculaire". Et que le décor dans lequel vont évoluer nos stars antistars de quatre jours (autour du noyau dur Goldman-Cabrel-Bruel-Zazie-Robin-Foly-Kaas... Robert Goldman - le frangin) sera sans aucune mesure avec ce que l'on a pu voir jusqu'à ce jour sur la scène du Zénith toulousain.
Un immense cadeau, du "grandiose", comme le précisait hier Francis Guibet, 32 ans, l'assistant du chef décorateur Franck Benezech, qui s'empressait d'ajouter que personne ne pourrait se payer un tel décor : "Si ce n'était pas pour les Restos du Cœur, je suis sûr qu'il aurait coûté trois fois plus cher !". Combien ? "Difficile à dire, admet encore celui qui vient de travailler sur le décor du nouveau film du réalisateur américain Norman Jewison, "The Testament", qui vient de sortir aux Etats-Unis. Et si Francis, dans son métier, est habitué à en prendre plein les yeux, sa venue à Toulouse pour servir les Enfoirés n'en finit pas de l'étonner. "Je travaille là-dessus depuis plus de trois mois, dit-il encore, et je suis admiratif de l'ambiance. Moi qui ai toujours acheté les disques des Restos du Cœur, je vois que les artistes les plus grands savent aussi être "vrais". Ici au Zénith, autour de moi, tout le monde vient gratuitement donner de son temps et de son travail. C'est formidable !".
Et "Tout le monde", pour Francis Guibet, ce n'est pas seulement les artistes. Pour ce concert des "Enfoirés dans l'espace" en effet, pas moins de 80 personnes, tous corps de métiers confondus (des constructeurs d'éléments de métal et de bois, des électriciens, des peintres, etc.) sont à la tâche.
Des entreprises venues de partout, "50% de la région et l'autre moitié de tous les coins de France". Pour acheminer le tout, une dizaine de semi-remorques ont été nécessaires. Et au final, la scène du Zénith toulousain (12 mètres de haut, 36 de large) ressemblera à une véritable rampe de lancement d'une fusée dans l'espace. Un véritable pas de tir aux couleurs rouge, jaune, orange, gris métal, avec ses échafaudages, ses passerelles, ses accessoires de bardage, ses "lanceurs" surmontés de ballons gonflés à l'air et d'autres à l'hélium, ses "navettes spatiales", ses jets de fumées à ras du sol et ses jets de CO2...
Même les techniciens qui monteront encore un mur d'images, un écran géant "à la demande des Restos du Cœur", feront partie du spectacle. "Pour que nous puissions travailler pendant chacun des concerts dans la plus grande discrétion, précise encore Francis Guibet, une vingtaine de techniciens évolueront eux-mêmes en costumes d'astronautes. C'est la Cité de l'Espace qui nous les a prêtés".
Vendredi 30 et samedi 31 janvier à 21h ; le dimanche 1er février, à 17h et 21h et le lundi 2 février à 21h au Zénith. Complet.
Jean-Jacques Goldman en 4 questions
Bernard Lescure : Quel bilan tirez-vous de toutes vos expériences avec les Restos du Cœur ?
Jean-Jacques Goldman : Du travail, des rencontres, des fonds pour les Restos du Cœur, des émissions qui deviennent un peu des références puisque non seulement des extraits sont régulièrement utilisés par la télé, mais encore le concept a également inspiré d'autres émissions de variété… Et puis c'est du plaisir !
Bernard Lescure : Cette année, l'événement prend une dimension toute particulière avec une grosse émission de télé à la clé. Ne regrettez- vous pas le temps des premiers spectacles plus spontanés, en public et moins médiatisés ?
Jean-Jacques Goldman : Non, cette année est identique aux précédentes : émission enregistrée après cinq concerts dans une ville. Après Paris puis Lyon, Marseille et Lille, c'est Toulouse cette année. Nous recherchons cette médiatisation puisqu'elle est synonyme de rentabilité pour les Restos, ce qui est, ne l'oublions pas, la raison d'être de tout ça.
Bernard Lescure : Les artistes toulousains font-ils partie du "casting" ?
Jean-Jacques Goldman : Franchement, ça n'a pas été une priorité, comme ça ne l'avait pas été non plus dans les villes précédentes. Mais certains seront là et les chansons écrites par des Toulousains seront bien présentes.
Bernard Lescure : Vos autres projets, à court ou long terme ?
Jean-Jacques Goldman : A court terme, le ski ; à plus long terme, la plage !
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