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Il est passé par ici
(Option Musique, du 26 février au 2 mars 2007)

Il est passé par ici
Option Musique, du 26 février au 2 mars 2007
Emission de Philippe Robin
Retranscription de Nathalie Darche, Jean-Michel Fontaine, Anna Kriz, Carole Nébodon, Delphine Roger

Emission du 26 février 2007

Philippe Robin : Depuis sa dernière tournée triomphale en 2002, Jean-Jacques Goldman se fait rare dans les médias. En fait, sa seule sortie officielle, et annuelle, c'est celle qu'il nous propose en début d'année avec ses confrères et consœurs de la chanson française sous le titre des Enfoirés, et au profit des restos du cœur. Une histoire qui dure depuis presque vingt ans maintenant. D'ailleurs, le tout premier spectacle, en 1989, ne ressemblait pas du tout au spectacle des Enfoirés d'aujourd'hui.

Jean-Jacques Goldman : On est loin de ça, essentiellement par le fait que c'était, essentiellement, un spectacle, alors que maintenant, c'est essentiellement une télévision. Même s’il se passe sur scène, c'est ça le plus gros changement, je crois.

Philippe Robin : Ça n'a pas été filmé ce spectacle-là, à l'époque ?

Jean-Jacques Goldman : Il avait été filmé, et il est passé un petit peu en catimini, je crois, sur canal. Ce n'était pas l'essentiel. L'essentiel, à l'époque, c'était le spectacle, le fait d'aller dans des villes, le fait de parler des Restos du Cœur. A la limite, je ne crois pas que c'était très financier, ou du moins dans les limites de six ou sept concerts. C'est ensuite qu'on a décidé d'en faire une émission de télévision.

[extrait de la Chanson des Restos]

Philippe Robin : Et aujourd'hui, on est arrivé à quoi ?

Jean-Jacques Goldman : Cette année, ce sera un peu comme toutes les autres années, on ne peut pas dire qu'il y ait une grosse différence. Je pense qu'on est arrivé à quelque chose d'assez unique. Je ne crois pas que ça existe dans d'autres pays, cette espèce de réunion d'une quarantaine de chanteurs du même pays, d'après ce que nous disent les "étrangers", entre guillemets, genre Tina Arena, les Canadiens, et tout ça. Ils n'ont pas l'équivalent tellement dans leur pays d'une réunion comme ça, de chanteurs, pour essayer de faire quelque chose qui puisse ne pas trop ennuyer les gens.

Emission du 27 février 2007

Philippe Robin : Comme à chaque début d’année depuis presque vingt ans, Jean-Jacques Goldman se consacre au spectacle des Enfoirés au profit des Restos du Cœur, spectacle pour lequel évidemment il est chanteur, il est artiste, mais il est aussi en quelque sorte coordinateur : il a un rôle très particulier qu’on lui a demandé de bien vouloir nous définir.

Jean-Jacques Goldman : On va dire qu’il y a un rôle déjà lié à l’âge parce que je suis là depuis longtemps. Il y a eu Sardou aussi qui était là, donc on est quelques-uns. Disons que je fais partie de l’équipe qui conçoit un peu les "numéros", entre guillemets, avant. On n’arrive pas comme ça tous en se disant : "Qu’est-ce qu’on fait ?" Il faut vraiment travailler à peu près six mois avant pour décider des chansons qui seront jouées, de qui les chantera, des arrangements, du style et surtout des mises en scène, et ensuite des petits medleys, des thèmes, puis du thème général de la soirée. Voilà, je fais partie de cette équipe-là.

Philippe Robin : J’imagine que plus les années passent, plus les spectacles passent, et plus il est difficile de trouver des thèmes, des idées et des chansons ?

Jean-Jacques Goldman : Et vous imaginez très bien [rires] ! Les chansons, ce n’est pas trop le problème parce qu’on tape un peu dans tout le répertoire de la chanson française. Il y en a beaucoup et puis en plus, il y en a tous les ans. Là, on commence déjà à chanter du Calogero, à chanter du Raphaël, à chanter la chanson de Faudel… ou Diam’s cette année. Dieu merci, ça continue à se renouveler. Donc ce n’est pas trop ça. C’est surtout les idées scéniques qui sont difficiles à trouver, d’une part parce qu’on en a déjà fait beaucoup, - cela fait 20 ans maintenant - et d’autre part parce qu’il y a des contraintes de répétitions – on a très peu de répétitions - qui font que tout n’est pas possible.

Emission du 28 février 2007

Philippe Robin : Comme il nous l’a expliqué hier, Jean-Jacques Goldman s’occupe d’une manière très active du spectacle des Enfoirés. Mais les Enfoirés, c’est une mise en scène qui nécessite de la bonne volonté de tous les participants, et surtout de ceux qui conçoivent le décor.

Jean-Jacques Goldman : Ça tient vraiment aux personnes. C’est deux jeunes décorateurs, mais celui qui le faisait avant aussi était très motivé. Ce sont des gens qui rentrent dans l’esprit et que ça amuse. Ce ne sont pas des gens qui font ça pour gagner leur vie, vraiment, ou pour des raisons financières ou professionnelles. Ils le font surtout parce qu’on leur laisse carte blanche d’une certaine manière, et donc ils peuvent délirer dans tous les sens. C’est sûr qu’artistiquement, c’est super intéressant pour eux, mais tout le monde ne trouverait pas ça intéressant. Il faut donc tomber sur les bonnes personnes - pareil pour les accessoiristes, pour le responsable des lumières - des gens qui à chaque fois qu’on leur pose un problème disent : « Chic, un truc intéressant à faire, ça me change de la routine ».

Philippe Robin : Le spectacle, tel qu’il est répété et dès qu’il est joué le premier soir, ne ressemble pas forcément à celui qui est filmé dans les deux dernières soirées. J’imagine qu’il y a une évolution et que c’est sur scène qu’on se rend compte vraiment des problèmes qu’on peut rencontrer, non ?

Jean-Jacques Goldman : Il y a beaucoup de modifications qui se font, effectivement, du premier concert du mercredi jusqu’au dernier du lundi soir qui est filmé. Il y a beaucoup de modifications qui se font parce qu’on n’a pas assez bien préparé. A mon avis, si on avait plus travaillé, si on était mieux organisés… D’ailleurs dès qu’une chanson est bien prévue, bien visualisée au départ et bien travaillée, quasiment rien ne change. C’est lorsque l’on a été un peu dilettante sur l’un des numéros que l’on se rend compte que fatalement, ça ne marche pas. Alors là, on essaie de boucher les trous au dernier moment, et de faire des modifications. Et puis l’autre aspect, qui est valable pour tous les chanteurs, toutes les danseuses, tous les artistes quel que soit leur domaine, pareil pour les techniciens, c’est qu’au bout de sept concerts, on trouve des choses : il y a un amalgame qui se fait entre les chanteurs, des petits gestes, des connivences. Ça, c’est valable lorsqu’Aznavour ou U2 commencent une tournée : évidemment, le vingtième concert n’est pas le même que le premier, parce que tout se rode un peu.

Emission du 1er mars 2007

Philippe Robin : Avec Jean-Jacques Goldman, cette semaine, nous parlons du spectacle des Enfoirés, un spectacle qu'il coordonne, qu'il supervise. Lorsque l'on assiste aux répétitions, on voit bien que la plupart des chanteurs et des chanteuses s'amusent, intéressés par leur tâche certes, mais ils s'amusent, alors que Jean-Jacques Goldman, lui, est concentré sur le moindre détail, soucieux de la réussite de cette grande opération. Alors, là où les autres prennent du plaisir, est-ce que Jean-Jacques en prend aussi ?

Jean-Jacques Goldman : Franchement, je n’en suis pas encore là, parce qu'on est encore tellement dans le travail... J'avoue que pour ce qui est de la notion de plaisir, je ne me suis pas encore collé dans le spectacle en tant que spectateur, je suis encore trop dedans... C'est un peu comme un chirurgien qui opère une belle fille, à mon avis [rires], elle a beau être très belle, ça ne lui fait pas beaucoup d'effet car il est en train de regarder sa rate ou ses varices. Je suis un peu dans cette situation-là, je la regarderai belle une fois qu'elle sera opérée.

Philippe Robin : Beaucoup d'artistes ont envie de faire partie de l'équipe des Enfoirés. Comment faites-vous chaque année pour accueillir les nouveaux ? Comme par exemple pour Bénabar ou Nâdiya cette année, est-ce qu'il y a un eu un comité d'accueil, un bizutage ou quelque chose ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois qu'il y a toujours Pierre Palmade qui fait une petite invitation sur scène, le petit plateau du bizut. Je me rappelle qu'il l'avait fait avec Corneille, avec Calo, peut-être avec Raphaël... Ce qu'on essaie surtout - parce qu'en effet, c'est toujours un peu bizarre pour ces jeunes chanteurs d'arriver comme ça puis de croiser Maxime, Cabrel ou Bruel - c'est de les mettre le plus à l'aise possible et de bien les accueillir.

Philippe Robin : Jean-Jacques Goldman, depuis quelques années, on ne vous voit sur scène que pour les spectacles des Enfoirés. Est-ce qu'en 2007, vous aurez une activité musicale?

Jean-Jacques Goldman : Eh bien non, pas encore. Je n'ai pas le temps en ce moment [rires]. Ça me prend vraiment beaucoup de temps et ça demande beaucoup d'implications. Je suis un peu un excessif, c'est-à-dire que quand je fais quelques chose, ça me prend tout, et pour l'instant, je n'ai pas trop la place pour ça.

Philippe Robin : Résultat, on va se retrouver avec un triple album ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne compose pas, je n'écris pas, donc non. Je n'accumule rien du tout.

Emission du 02 mars 2007

Philippe Robin : Avec Jean-Jacques Goldman sur Option Musique, nous évoquons le spectacle des Enfoirés : la Caravane des Enfoirés, c'est le titre cette année. Le hasard, l'ironie du sort a voulu que l'enregistrement de ce spectacle se déroule quelques jours après la disparition de l'Abbé Pierre. On imagine bien que l'émotion a été intense dans la troupe des Enfoirés.

Jean-Jacques Goldman : Lorsque la première journée est arrivée, l'Abbé était déjà décédé. Chacun a vécu cet événement seul. On ne peut pas dire qu'on l'ait vécu ensemble. Quand on est arrivés, c'était déjà fait. Donc, l'émotion passée, la seule question était : quelle va être notre façon à nous de penser à lui et puis de le faire savoir, de lui rendre hommage ? Et puis, ce n'est pas moi qui prends ces décisions-là, mais je pense que le concert lui sera dédié.

Philippe Robin : Est-ce que c'est quelqu'un que vous connaissiez personnellement ?

Jean-Jacques Goldman : Non, je n'ai pas eu le plaisir de le rencontrer, non. Je crois que c'était vraiment un honnête homme, un homme bon. Mais ce sont des banalités de dire cela.

Philippe Robin : Est-ce qu'il allait dans le même sens que l'action de Coluche ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne sais pas si Coluche avait imaginé ce que seraient devenus les Restos du Cœur. Je ne suis même pas sûr que cela lui aurait tant plu que cela, le fait que cela devienne si… Il n'avait pas imaginé cela au départ, c'était plus, on va dire, un coup de gueule personnel. Je ne sais pas s'il avait conçu des structures comme cela, une organisation tellement grande, ce qu'a fait l'Abbé Pierre avec Emmaüs et surtout ce qu'il a souhaité faire : du lobbying politique, etc. Mais par contre, effectivement, il y a eu une connivence entre eux, dans le sens de vouer leur existence aux autres, c'est-à-dire à ne pas supporter de rentrer chez eux le soir, au chaud, alors qu'il y avait des gens dans la rue. C'est cela, je pense, la grande connivence entre ces personnages et des millions d'autres, ne seraient-ce que les milliers de bénévoles des Restos et d'Emmaüs.

Philippe Robin : Et vous savez si l'Abbé Pierre était sensible, ou si, en tout cas, il connaissait l'action que vous faites avec les Enfoirés ?

Jean-Jacques Goldman : Qu'il la connaissait, ça c'est une certitude, puisque je crois même que Coluche lui a remis un chèque la première année de surplus. Il avait un peu trop de sous et il les a remis à l'Abbé Pierre. Donc je suis sûr qu'ils se connaissaient et qu'ils s'appréciaient et qu'ils avaient beaucoup de respect l'un pour l'autre. Donc je suis sûr qu'il connaissait l'action des Restos du Coeur, oui.


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