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Aïcha (français)

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Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : Editions J.R.G.

Version originale
Année : 1996
Interprétée par : Khaled
Distribuée par : PolyGram

Remarques :
La version uniquement en français de cette chanson n'est disponible qu'en single.

 

Reprises Où trouver ce titre Retour au menu

Année Interprète Support Référence Pochette
1996 Khaled CD 2 titres 576 844-2
1996 Khaled CD 3 titres 576 845-2 non disponible.

Adaptations étrangères Reprises Retour au menu

Année Interprète Support Référence Pochette
1997 Joël Zébulon (version zouk) CD single 3 titres YEP 97008/3
1997 Joël Zébulon (version reggae) CD single 3 titres YEP 97008/3
1997 Joël Zébulon (version club) CD single 3 titres YEP 97008/3
1998 Africando CD Baloba ! SYLAF 96 035
2001 Lââm, Francis Cabrel CD L'Odyssée des Enfoirés WEA 7432-183531-2
2002 Collège de l'Estérel CD Jusqu'au bout de nos rêves... -
12 avril 2003 Laam Tubes d'un jour, tubes de toujours (TF1) non disponible.

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Année Titre Langue Interprète Auteur de l'adaptation Pochette
1996 Aïcha français / arabe Khaled Khaled
1996 Aicha polonais Magma I. Kubiaczyk
1997 Aïcha espagnol Amistades Peligrosas Cristina del Valle - Esther Garcia
1998 Aïcha hébreu Haim Moshe Ehoud Manor
1998 Aïcha woloff Africando Africando
2002 Aicha anglais Outlandish K. Badj Brahim, I. Bachiri, W. Qadri, R. L. Martinez, Mintman
2006 Alithia sou leo grec Stamátis Gonídis Stamátis Gonídis
2007 Non Voglio Che Amore italien Vittorio Merlo et Marco Guerzoni Vittorio Merlo

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Paroles Liens sponsorisés Retour au menu

Les chansons sont souvent plus belles... Paroles Retour au menu

Comme si j'n'existais pas
Elle est passée à coté de moi
Sans un regard, Reine de Saba
J'ai dit, Aïcha, prends, tout est pour toi

Voici, les perles, les bijoux
Aussi, l'or autour de ton cou
Les fruits, bien mûrs au goût de miel
Ma vie, Aïcha si tu m'aimes

J'irai où ton souffle nous mène
Dans les pays d'ivoire et d'ébène
J'effacerai tes larmes, tes peines
Rien n'est trop beau pour une si belle

Oooh ! Aïcha, Aïcha, écoute-moi
Aïcha, Aïcha, t'en vas pas
Aïcha, Aïcha, regarde-moi
Aïcha, Aïcha, réponds-moi

Je dirai les mots des poèmes
Je jouerai les musiques du ciel
Je prendrai les rayons du soleil
Pour éclairer tes yeux de reine

Oooh ! Aïcha, Aïcha, écoute-moi
Aïcha, Aïcha, t'en vas pas

Elle a dit, garde tes trésors
Moi, je vaux mieux que tout ça
Tes barreaux sont des barreaux, même en or
Je veux les mêmes droits que toi
Et du respect pour chaque jour
Moi je ne veux que de l'amour

Aaaah !
Comme si j'n'existais pas
Elle est passée à coté de moi
Sans un regard, Reine de Sabbat
J'ai dit, Aïcha, prends, tout est pour toi

Aïcha, Aïcha, écoute-moi
Aïcha, Aïcha, écoute-moi
Aïcha, Aïcha, t'en vas pas
Aïcha, Aïcha, regarde-moi
Aïcha, Aïcha, réponds-moi

Lalala....lalala...

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Le Parisien : Cette chanson, "Aicha", au-delà de son succès, est un joli fruit de votre collaboration avec Jean-Jacques Goldman. Comment est-elle née ?

Khaled : En fait, je crevais d'envie de lui demander de m'écrire des chansons depuis longtemps. Mais comme on est tous les deux de grands timides, cela a pris du temps. Et puis un jour, après qu'"Envoyé Spécial" nous eut réunis pour une émission sur les accords de paix, j'ai osé. Il m'a d'abord répondu : "Je ne parle pas l'arabe, moi je veux bien faire un truc mais explique-moi exactement ce que tu veux." Je lui ai répondu : "de l'amour". On est allés dîner au Pied de Chameau, dans le restaurant de Pierre Richard, et on a mieux fait connaissance. Plus tard, je l'ai fait venir chez moi pour un couscous maison. C'est ça qui a dû le convaincre.

Le Parisien : Goldman vu par Khaled, c'est qui ?

Khaled : Un mec à qui le bon Dieu a donné quelque chose de plus.

Le Parisien : Après une telle consécration, vous allez faire quoi ?

Khaled : M'atteler à un album, le plus pur possible, sur les racines de la musique orientale.

Le Parisien : Au fait, qui est "Aicha" ?

Khaled : La dernière épouse du Prophète. Et puis maintenant, c'est la chanson du Juif et de l'Arabe... Tout un symbole !

Le Parisien, 11 février 1997


Khaled : Comme nous avions eu un super-feeling, je lui ai demandé de m'écrire une chanson pour la paix en Algérie, confirme l'Oranais. Les mois passent et j'imagine qu'il m'a oublié. Puis un jour, il m'appelle pour m'inviter à le rejoindre dans son studio d'enregistrement. J'ai écouté "Aïcha" et j'en ai eu la chair de poule. J'ai été stupéfait de voir à quel point il a su être proche de mes sentiments.

L'Humanité, 16 avril 1997


Laurent Boyer : J'ai rencontré Khaled cette semaine et il me disait ça :

Khaled : Et Aïcha, elle existe depuis 3 ans maintenant. Même 4 ans si j'ose dire le mot. Parce qu'il me l'a présentée, quand il l'a écrite, il m'a appelé. Il m'a appelé, c'était début 95. En janvier 95, avant mon mariage. Deux jours avant mon mariage. Et, en plus, quand je suis allé le voir… parce que moi je n'ai pas cru qu'il va m'écrire. On a parlé de ça en 94, quand il y avait les accords de paix de Washington avec Yasser Arafat et après il me dit "d'accord". Après on s'est vu une année et … il me donne un signe de vie. Il me dit : "Khaled, écoute, ce que tu m'as dit, c'est prêt". Ah ! Je n'y croyais plus, quoi.

Laurent Boyer : ça s'est passé un peu comme ça Jean-Jacques ?

Jean-Jacques Goldman : Bah, s'il le dit, ça doit être vrai.

Laurent Boyer : Quel menteur, ce Khaled ! Quel menteur !

Jean-Jacques Goldman : Non, non. Oui, il m'a demandé une chanson, je me rappelle, on mangeait un couscous, ensemble et je lui ai dit "d'accord" et je lui ai dit "pour quand ?" et il m'a donné une date. Et je pense qu'à la date prévue, je lui ai dit "Voilà, c'est prêt".

Laurent Boyer : Moi, je l'aime bien quand il est livreur de pizza comme ça. Tu appelles "Goldman, je voudrais une chanson pour telle date". "Oh, il n'y a pas de problème mon petit gars, je vais la livrer où ?"

Jean-Jacques Goldman : Non, je ne dis pas "Il n'y a pas de problème". Je dis "C'est possible pour quelle date ?". Voilà, et, à la date donnée en général…

Laurent Boyer : En général, ça frappe.

Jean-Jacques Goldman : Je lui propose. Je ne savais pas si ça allait lui plaire ou pas.

Europe 2, 28 février 1997


Jean-Paul Germonville : La personnalité de l'interprète influe sur votre écriture ?

Jean-Jacques Goldman : Je réfléchis ! Khaled me demande une chanson, qu'est-ce que je peux lui faire ? Je pense à son style, en quoi il peut être conciliable avec ce que j'écris. J'essaie de faire une espèce de soul pour "Aïcha", un peu plus disco sur "Le jour viendra", avec des textes qui me semblent être dans ses préoccupations. J'hésitais à lui faire un reggae et, finalement, il est allé enregistrer certaines choses en Jamaïque. Ce n'est pas étonnant, il y a des rapports entre les musiques.

Quelques mots en passant
L'Est Républicain, septembre 1997


Jean-Luc Cambier : Le triomphe de Aïcha écrit pour Khaled a été une formidable surprise. Il l'a présentée comme un pied de nez d'un arabe allié à un juif à la France du Front National. Avez-vous pensé à cet aspect des choses en acceptant sa commande ?

Jean-Jacques Goldman : Beaucoup de chanteurs m'ont proposé de travailler avec eux, je n'ai pas tout accepté. Chez Khaled, il y avait quelque chose qui m'intéressait. Le fait qu'il soit arabe ne m'a pas dérangé mais n'a pas été déterminant. Mais j'ai été séduit par son courage. Pour ce qu'il représente, pour sa position sur l'Islam et ses rapports avec la musique... Ce n'est pas évident actuellement pour un Algérien de faire du raï. Certains meurent à cause de ça. Je l'ai trouvé courageux mais je ne l'aurais pas fait sans ses capacités musicales. C'est un très bon chanteur et un vrai musicien, encore plus que je ne le croyais. La prochaine fois que vous le rencontrez, demandez-lui d'expliquer les rythmes tunisiens, oranais, algérois, égyptiens, ceux des Emirats... Il va faire ça sur la table. En plus, le fait d'écrire ce texte et que Khaled le chante pour les beurettes françaises, je trouvais cela très attirant.

Interview de Jean-Jacques Goldman
Télé Moustique, 24 septembre 1997


Le Figaro : Vous vous étiez rendu compte qu'une partie de la mélodie est identique sur "Aïcha", que vous avez composée pour Khaled, et sur "Les derniers seront les premiers", que chante Céline Dion ?

Jean-Jacques Goldman : Non, je m'en suis rendu compte quand on me l'a dit. Mais, pendant la première tournée que j'ai faite, je chantais deux chansons, "Le rapt", qui est sur mon premier disque, et "Minoritaire", qui est sur le deuxième album. Aucun musicien ne s'en est rendu compte, le public ne l'a jamais dit, et je ne m'en suis pas rendu compte moi-même, mais la mélodie des deux chansons est absolument identique. L'ambiance, la thématique, le texte et les arrangements sont différents, mais on m'a fait remarquer il y a deux ans que c'était la même mélodie. On s'en rend mieux compte avec "Aicha" et "Les derniers seront les premiers" parce que ces chansons ont été des succès.

Un entretien avec le chanteur et auteur-compositeur français le plus prospère
Jean-Jacques Goldman : "Forcément je tourne en rond"
Le Figaro, 29 septembre 1997


Fabrice Guillermet : Comment avez-vous procédé pour "Aïcha", à ce jour le plus gros succès de Khaled ?

Jean-Jacques Goldman : S'il avait décidé de faire appel à moi, d'autant plus qu'il est un bon compositeur, ce n'était pas pour que je m'engouffre dans son registre. Depuis longtemps je pensais qu'il pouvait flirter avec un reggae-soul, entre Marvin Gaye et Bob Marley. J'ignorais qu'au même moment, il avait commencé à collaborer avec des musiciens jamaïcains.

Jean-Jacques Goldman : "le bonheur est obscène"
Télé 7 Jours, 7 octobre 1997


Carlos Sancho : Pour "Bonne idée", l'intro guitare possède quelques similitudes avec "Aïcha" de Khaled. Ne serait-ce pas déjà un début de manque d'inspiration ?

Jean-Jacques Goldman : Ce n'est pas un début, cela fait très longtemps que je répète que je tourne en rond sur le plan musical. Il existe aussi beaucoup d'autres titres dans cet album qui représentent des réminiscences d'autres choses.

Le retour au naturel
Guitarist n°96, novembre 1997


TV Hebdo : N'avez-vous jamais été tenté par la politique ?

Jean-Jacques Goldman : Non ! Mais je crois, à ma place, ne pas être tout à fait inutile. Je pense à une chanson comme "Aïcha" pour les Beurettes françaises, à celle des "Restos du coeur", qui a dix ans. Et, pendant que le Front National s'installe, ça ne me dérange pas que les gamins dansent sur "Je te donne".

Jean-Jacques Goldman : "Je ne crois pas être inutile..."
TV Hebdo, 3 janvier 1998


Depuis la fin de la guerre franco-algérienne (1962), et la révélation des musiques d'origine judéo-arabe d'Enrico Macias, les Français ont été plus longs que les Anglais à apprécier les rythmes de leurs anciennes colonies. La vague brit pop de la fin du siècle qui accueille la scène asiatique avec notamment Cornershop (1998), avait démarré avec le sitar indien de George des Beatles dès 1965.

En France, il a fallu attendre les années 90 pour que les musiques d'Afrique du Nord deviennent populaires, et particulièrement le raï dont Cheb Khaled est indiscutablement le meilleur ambassadeur. A l'été 1992, en quelques semaines, il avait vendu 600 000 exemplaires de son single "Didi", apportant une couleur nouvelle au hit-parade, trop souvent partagé entre chansons françaises et tubes anglo-saxons.

Né en 1960 à Sidi-El-Houari, en Algérie, Khaled enregistre (contre l'avis de ses parents) son premier disque à l'âge de... 13 ans. Adolescent, il écrit "Trig el lici", qui signifie "la route du lycée", qui obtient un certain succès auprès des amateurs de raï. Il racontait la difficulté de concilier études et amour de la musique. Il exerce divers petits boulots (plomberie, bijouterie, mécanique, électricité, secrétariat) qui lui permettent de continuer à enregistrer. Il publiera cinq autres singles jusqu'en 1978. Mais en Algérie, on n'achète plus de disques microsillons, la cassette ayant totalement investi le marché.

Khaled incorpore à son style les diverses influences qui l'ont marqué à un moment de sa vie : raï mais aussi rock, pop, blues et chansons françaises (il interprétera d'ailleurs "La poupée qui fait non" de Michel Polnareff, en duo avec Mylène Farmer, plus de trente ans après sa création). C'est justement ce métissage musical qui lui permet de sortir du rang ; en outre, sa voix puissante rappelle celle des cheiks, ses anciens maîtres de la tradition orale oranaise. Au début des années 80, après avoir chanté dans de nombreux cabarets, il est l'artiste le plus apprécié de son pays.

Fort de cette renommée, il s'installe en France en 1987. Cinq ans plus tard, il est nommé chevalier des Arts et des Lettres par le ministre de la culture Jack Lang. Et, l'année suivante, en 1993, il représente la France lors d'un concert pour fêter le 14 juillet à Central Park, à New York. Consécration : son album du moment, N'ssi n'ssi, est utilisé dans la BO du film de Bertrand Blier 1,2,3... Soleil.

Il raccourcit son nom d'artiste : "Cheb" signifie "jeune". Alors que les autres vedettes du raï, travaillant en France, ont gardé cette appellation : Cheb Hasni (assassiné en 1994 à Oran), Cheb Mami...

"Aïcha" devient le tube de l'hiver 1996-1997. Rappelons que la chanson a été écrite par Jean-Jacques Goldman, désormais l'auteur le plus inspiré de sa génération, au travers de sa propre carrière d'idole mais aussi grâce à ses compositions pour autrui (notamment pour la Canadienne Céline Dion devenue star internationale). "Aïcha" apporte une image de paix et de réconciliation entre les hommes venus de divers horizons, et, dans le cas présent, de diverses religions. Le juif Goldman et le musulman Khaled grimpent au Top 50, main dans la main.

Tout le monde ne partage pas cet optimisme : pour les puristes de la musique orientale, Khaled passe pour un chanteur engagé qui incarne la mauvaise influence occidentale sur le reste du monde, particulièrement sur ce qu'on appelle le tiers-monde. D'autant plus que "Aïcha" est une chanson à la gloire de la femme.

Bien que Khaled répète toujours qu'il ne fait que de la musique, il ne cesse d'être interrogé sur la situation politique en Algérie. Il faut dire qu'il est devenu le chanteur arabe le plus connu de la fin du XXe siecle, sa renommée se propage jusqu'en Inde. Mais les petits concurrents ont déjà pointé leur jeune museau : ainsi Faudel, qui avec Rachid Taha (ex-Carte de Séjour) et justement Khaled, ont donné en 1999 une version "francarabe" du "Comme d'habitude" de Claude François.

François Jouffa et Daniel Lesueur
Extrait de "Secrets de chansons" (éd. Hors Collection), mars 2000


Dominique Simonet : Cette année, vous écrivez un texte pour Gérald De Palmas, il cartonne. Avant ça, c'était Céline Dion, Patricia Kaas, Johnny, Khaled. Comment vivez-vous le succès par l'entremise des autres ?

Jean-Jacques Goldman : Le succès est toujours jouissif. Ensuite, le succès de mes chansons, interprétées par moi, j'adore ça parce que je peux y dire des choses plus personnelles et qu'un rapport intime se crée avec les gens. La sensation d'être compris au quart de tour est extrêmement précieuse. L'autre bonheur, c'est le succès avec les très grands interprètes. Il m'arrive de chanter "Aïcha" dans ma salle de bains, mais quand j'entends Khaled la chanter à l'Olympia, devant son public qui danse, je ressens quelque chose de plus fort que si je l'interprétais moi-même. Quand j'entends Johnny commencer par "L'envie" au Stade de France, devant 80 000 personnes, je sais que je ne peux pas être à cette place-là, ni la chanter avec cette puissance-là comme ce personnage-là, et il se passe alors quelque chose de super jouissif. De Palmas, enfin, est un type tellement intègre, tellement vulnérable de candeur et d'honnêteté, qu'avoir participé à sa reconnaissance est un plaisir inouï aussi. Ce sont trois plaisirs différents, mais extraordinaires tous les trois.

Le grand bal de Jean-Jacques Goldman
La Libre Belgique, le 10 décembre 2001


Anthony Martin : Avez-vous l’impression de détenir la recette de la bonne chanson, du tube, d’avoir compris quels ingrédients il fallait mettre pour que ça marche à coup sûr ?

Jean-Jacques Goldman : Non. Et je trouve que je n’ai pas fait de tube depuis longtemps, des gros tubes, des trucs comme "Aïcha", "Je te donne", "Pour que tu m’aimes encore" ou comme par exemple "A ma place" de Bauer et Zazie. Des trucs qui tout à coup prennent leur envol et on ne sait pas où ça va. J’ai fait des succès récemment, mais pas de tube.

Anthony Martin : Mais ça fait quand même généralement mouche à chaque fois.

Jean-Jacques Goldman : Oui mais un tube c’est autre chose. Un tube, c’est une chanson qui tout à coup décolle. Je ne parle pas des succès. Les succès, tout le monde peut en faire. Mais une chanson qui tout à coup te dépasse, comme "Belle", qui passe partout jusque dans les ascenseurs, qu’on entend tout le temps, qui devient presque un phénomène, ça fait longtemps que je n’en ai pas fait.

Ça cartonne,
RTL, le 20 novembre 2001


Jean-Jacques Goldman : Dans l’exercice de mon métier, les moments où je suis le plus ému, c’est quand je passe devant un bar qui fait karaoké et que j’entends une gamine ou un gamin en train de s’escrimer sur mes chansons, c’est quand je suis en moto et que par la portière ouverte, je vois une ou deux personnes en train de danser sur "Aicha" avec la musique à fond…

Alain Pilot : Il n’y a pas un côté frustrant, quand vous êtes juste à côté ? Vous n’avez pas envie de dire, "je suis là, je suis à côté de vous ?"

Jean-Jacques Goldman : Ça m’est arrivé d’enlever mon casque et de dire "merci" et puis "bonjour". C’est à ces moments-là, c’est-à-dire, non pas quand je joue de la musique mais quand elle est jouée, quand les gens la récupèrent, quand je suis juste voyeur de ça, ce sont des moments que j’adore.

La bande passante
Radio France Internationale, 14 mars 2002


Sacha Reins : Quelle a été la chanson la plus difficile à écrire pour un autre ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois que c'est "Aïcha", pour Khaled. Ça n'a pas été facile de mélanger nos sensibilités, nos cultures, son raï et mes traditions musicales plutôt rock, et de lui faire chanter quelque chose en français. Je suis fier du résultat.

Je marche à l'instinct
Journal du Dimanche, le 29 avril 2002


Eric Saya : Un certain nombre de chansons que tu as composées pour d'autres interprètes ont été très exportées et ont eu un succès énorme. On voulait savoir quelle était la chanson qui t'avait apportée le plus de satisfaction ? Plus particulièrement celles de Khaled, Patricia Kaas ou d'autres, lesquelles t'ont apporté les plus grandes surprises, les plus grandes satisfactions ?

Jean-Jacques Goldman : C'est difficile de choisir. Toutes m'ont apporté beaucoup de satisfaction. Évidemment, peut-être, "Aïcha" un petit peu plus, parce qu'elle est allée là où je ne pensais pas aller. Je me rappelle un jour, j'étais dans un studio, il y avait des Africains qui étaient là, des Zaïrois je crois. On se croisait tous les jours et on travaillait là-bas. Ils ne savaient pas qui j'étais. Un jour, il y en a un qui est venu me demander un autographe et les autres ont demandé qui j'étais, et il a répondu : c'est celui qui a écrit "Aïcha" [rires]. Et le fait de savoir que Khaled va jouer dans des stades aux Indes, par exemple, et que tout à coup qu'il y a des milliers d'hindous qui chantent cette chanson, ça me fait bizarre, c'est sûr !

Sans limites
Radio Kol Hachalom, 22 juin 2002


On peut parler de machine pour des phénomènes comme ceux que nous avions connus à l'époque où ces fameux Anglais Stock Aïtken Waterman faisaient de la musique au kilomètre pour des gens comme Kylie Minogue. C'était toujours la même musique. Dans ce sens-là, on peut parler de machinerie. Mais passer d'une chanson un peu réaliste comme "Je voudrais la connaître" par exemple, avec un texte féminin pour Patricia Kaas, à "Aïcha" qui a un rythme un peu dansant, en passant par Hallyday, Pagny ou Céline, ce sont des choses vraiment différentes et la "machinerie" est impossible.

Spécial Goldman
La Dépêche du Midi, 2 octobre 2002


Pierre Chatard : Parmi les chansons que tu as composées pour d’autres interprètes, quelles sont celles qui t’ont apporté les plus belles surprises ?

Jean-Jacques Goldman : C’est par exemple quand j’apprends que Khaled, qui remplit des stades aux Indes, parce que là-bas, c’est Michael Jackson, et puis qu’il y a des milliers d’Hindous qui chantent "Aïcha", là ça me fait quelque chose ! Ou de voir que "L’envie" que j’avais écrite pour Hallyday est chantée et reprise un peu par tout le monde, ça me fait plaisir.

Interview de Jean-Jacques Goldman
MusiConnexion, mai 2002


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bientôt...

 

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