Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : JRG
Version originale
Année : 2001
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : Columbia / Sony Music
Année | Interprète | Support | Référence | Pochette |
2001 | Jean-Jacques Goldman | CD Chansons pour les pieds | COL 504 735-2 |
Elle met plein de p'tits chapeaux bizarres
Elle sourit quand elle marche dans la rue...
Aux Indiens, aux livreurs, aux motards
C'est pas la plus jolie,
Ça tombe bien, moi non plus...
Elle ramasse les paumés, tout c'qui traîne...
Les vieux, les chats
Dans l'tas y'avait moi
Les plaies, les bosses, ceux qui saignent, elle aime...
Quand on lui demande pourquoi, elle répond : "pourquoi pas ?"
Elle a comme une p'tite douleur dans l'regard
Cette ombre qui rend les gens fréquentables
Elle m'est tombée dessus sans trop crier gare
J'voudrais qu'elle me garde un p'tit peu plus tard
Elle me trouve beau et puis je la crois
Elle dit : "ça m'saoûle", "c'est pas laid", "ça m'pèle"...
Elle a trop chaud toujours, ou trop froid
Le monde lui fait pas peur, elle trouve la vie mortelle
Elle a comme une p'tite douleur dans l'regard
Cette ombre qui rend les gens fréquentables
Elle m'est tombée dessus sans trop crier gare
J'voudrais qu'elle me garde un p'tit peu plus tard
Un p'tit peu plus tard !
Et j'aime aussi comme elle se passe de moi
Comme elle est fière et secrète parfois
Comme elle donne tout à chaque fois
Elle met des p'tits chapeaux
Et moi ça me va...
Moi ça m'va !
Jean-Jacques Goldman : C'est un portrait à partir de trois filles, dont ma sœur. Ces filles qui sont dans le monde, qui ramassent tout ce qui traîne, attirées par les gens qui souffrent. Elles n'ont pas peur du monde, de la vie, de la nuit. Elles me fascinent un peu.
J'adore l'idée que l'amour se joue de nous
Télémoustique, le 12 décembre 2001
Eric Jean-Jean : Dans "Les p'tits chapeaux" : "ça m'saoule", "c'est pas laid", "ça m'pèle", ça c'est des expressions de la fille dont tu es amoureux. "Le monde lui fait pas peur, elle trouve la vie mortelle", "elle met des p'tits chapeaux et moi ça me va", c'est exactement ça. C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui n'est pas de ton univers et soudain, tu trouves que tout est génial parce que tu es amoureux.
Jean-Jacques Goldman : Oui, voilà, un exemple… d'un personnage comme ça…
Eric Jean-Jean : C'est pas forcément toi ?
Jean-Jacques Goldman : Qui met des p'tits chapeaux ? Non ! La personne ? Je sais exactement qui c'est. C'est à peu près trois, quatre personnes que j'ai croisées et finalement, ça finit par faire un personnage.
Paroles et musiques
RTL, le 15 décembre 2001
Jean-Jacques Goldman : Il y a beaucoup plus de chansons rapides que sur les autres albums, c'est une constatation objective…
Eric Jean-Jean : C'est voulu ?
Jean-Jacques Goldman : Non, c'est un hasard, je voulais en enlever une d'ailleurs.
Eric Jean-Jean : Laquelle ?
Jean-Jacques Goldman : J'hésitais entre "Un goût sur tes lèvres" et "Les choses". Et puis il y avait aussi le "Status Quo" et aussi "Les p'tits chapeaux". Enfin, bon, il fallait que j'enlève une chanson rapide. Je n'ai pas réussi à me décider donc je les ai toutes gardées, ce qui fait qu'il y a plus de chansons rapides…
Paroles et musiques
RTL, le 15 décembre 2001
Laurent Boyer : Voilà le titre qui me surprend le plus de cet album… "Les p'tits chapeaux". Pourquoi avoir mis une fanfare, c'est un genre aussi ?
Jean-Jacques Goldman : Une fois de plus, je n'ai pas inventé. Il y avait Dylan qui avait mis une fanfare dans "Everybody get stone", un truc comme ça…, il y a les Beatles qui se sont servis d'une fanfare, Stephan Eicher qui s'est servi d'une fanfare plus récemment, mais c'est une idée que j'avais dans la tête et qui me plaisait, de jouer comme ça, avec ces instruments, qui sont un peu faux, un peu balourds mais qu'on peut faire swinguer.
Laurent Boyer : C'est la première fois que tu utilises ce vocabulaire : "ça m'saoule, c'est pas laid, ça m'pèle et elle trouve la vie mortelle" ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, mais c'est parce que c'est un portrait, donc ce sont des guillemets… c'est elle qui parle… C'est le portrait d'une jeune fille de son époque avec cette espèce de profondeur et de légèreté. En tout cas, ce n'est pas mon vocabulaire. J'ai deux filles aussi et je les entends parler.
Fréquenstar
M6, le 16 décembre 2001
Bien que Jean-Jacques lui ait interdit de dessiner des bandes dessinées, Zep a quand même remporté une manche en illustrant “Les p’tits chapeaux” sous forme de strips animaliers. Les textes collent au dessin, et l’héroïne – qui met justement plein de p’tits chapeaux bizarres – est une petite souris sortie de l’imaginaire enfantin. On n’est pas loin des bêtes chères à Lewis Trondheim. “Ça a été une négociation”, reconnaît Goldman. Pour enlever le morceau, Zep, qui était pourtant resté sagement assis lors des enregistrements, s’est révolté. “C’est une des premières chansons que j’ai illustrées. Pour moi, elle était évidente. Et de toutes façons c’était ça ou je diffusais les photos de Jean-Jacques en pyjama sur internet !”. L’argument massue. Zep a gagné.
Zep : Il a fait le livret tout seul
BoDoï n° 35, janvier 2002
Géraldine : Dans l'album, est-ce qu'il y a une chanson que vous affectionnez plus particulièrement, qui vous tient plus à cœur pour une raison ou pour une autre ?
Jean-Jacques Goldman : Je ne sais pas, il faudrait que je revois la liste là des chansons de l'album… C'est difficile… alors j'ai déjà dû répondre à ça, mais c'est un peu comme si on demande de choisir son enfant préféré, quoi. On les aime tous pour… J'étais en train de penser à "Ensemble", parce qu'elle est un peu bizarre, parce qu'elle a une histoire, parce que je sais comment elle est née, je sais avec qui je l'ai enregistrée. Après je pensais à "Tournent les violons" parce que c'est une chanson que j'aime bien aussi. Après je pensais aux "Petits chapeaux" parce que j'aime bien le texte. Enfin des trucs comme ça. Et puis après, si je les prends les unes après les autres, je pense que je les aime toutes bien, quoi. C'est difficile.
Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
Radio Maguelonne, 17 avril 2002
Géraldine : Dans les "Petits chapeaux", dont vous dites affectionner le texte, vous dites, je vous cite : "Elle ramasse les paumés, tout ce qui traîne, les vieux, les chats, dans le tas, y'avait moi". Alors vous vous considérez comme un vieux ou comme un chat ?
Jean-Jacques Goldman : Un peu comme les deux [rires]. Il se trouve que quand j'étais scout, on donne un nom d'animal, ça s'appelle la totémisation, et moi, on m'avait appelé Kafra, qui est une espèce de chat sauvage, à mon avis pas en très bonne santé [rires]. Il doit y avoir quelque chose.
Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
Radio Maguelonne, 17 avril 2002
Jean-Luc Cambier : "Les p'tits chapeaux" s'inspire notamment de votre soeur qui vous fascine parce qu'elle n'a pas peur de la vie.
Jean-Jacques Goldman : Enfant, moi, j'ai eu peur de tout. L'école, les autres, tout me terrifiait. Je ne comprenais pas le monde et les règles du monde. J'ai très tôt écrit un journal pour m'aider à voir comment ça fonctionnait, les filles par exemple, comment les séduire, etc. Il y a des gens qui sont dans le monde comme des poissons dans l'eau. Ils s'éveillent en souriant. Moi, je devais réfléchir. Tout a été compliqué. Mais ça va mieux, hein.