Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : J.R.G. / N.E.F. Marc Lumbroso
Version originale
Année : 1985
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : C.B.S.
Graver l'écorce
Jusqu'à saigner
Clouer les portes
S'emprisonner
Vivre des songes
A trop veiller
Prier des ombres
Et tant marcher
J'ai beau me dire
Qu'il faut du temps
J'ai beau l'écrire
Si noir sur blanc
Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi
Passent les jours
Vides sillons
Dans la raison
Mais sans amour
Passe ma chance
Tournent les vents
Reste l'absence
Obstinément
J'ai beau me dire
Que c'est comme ça
Que sans vieillir
On n'oublie pas
Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi
Et quoi que j'apprenne
Je ne sais pas
Pourquoi je saigne
Et pas toi
Y'a pas de haine
Y'a pas de roi
Ni Dieu, ni chaîne
Qu'on ne combat
Mais que faut-il
Quelle puissance ?
Quelle arme brise
L'indifférence ?
Oh, c'est pas juste
C'est mal écrit
Comme une injure
Plus qu'un mépris
Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi
Et quoi que j'apprenne
Je ne sais pas
Pourquoi je saigne
Et pas toi... et pas toi
Les paroles en anglais chantées par Michael lors de la tournée "En passant" :
As days go by, my empty soul
Has come to reason, and payed its toll
The winds have changed, I've missed my chance
Nothing remains, untold romance
Christophe Nicolas : On revient à l'album "Non Homologué". Il y a des chansons d'amour, bien sûr, on va écouter "Pas toi". Est-ce qu'il y a beaucoup de chansons d'amour que tu as écrites sans pour autant qu'elles soient autobiographiques, sans avoir vécu ladite situation ?
Jean-Jacques Goldman : J'ai écrit très peu de chansons d'amour. C'est pour ça que ça me faisait rire, sur une émission précédente où tu disais que l'on me considérait comme un chanteur romantique au départ. Je dois être le chanteur qui a écrit le moins de chansons d'amour de l'histoire des chanteurs ! (...) "Pas toi" est peut-être effectivement la première chanson d'amour que j'ai écrite, qui est très triste. C'est pas une situation que j'ai connue moi, effectivement.
(...)
Christophe Nicolas : Il n'y a pas de problème pour un auteur compositeur à écrire des chansons sur des situations que tu n'as pas vécues directement ? Tu les as vu vivre par d'autres, et ça suffit largement pour faire une bonne chanson ?
Jean-Jacques Goldman : A mon avis, oui. De la même façon que quand un chanteur fait une chanson sur la faim en Ethiopie, il n'a pas besoin de crever de faim pour faire une chanson touchante. Ou quelqu'un qui fait une chanson sur l'exode rural dans la montagne, comme Jean Ferrat, il n'a pas besoin d'être paysan pour écrire ça...
Génération Laser, spécial "intégrale de Jean-Jacques Goldman"
RTL, 15-19 novembre 1991
Jean-Jacques Goldman : Tu sais, quand un type écrit une chanson sur la faim dans le monde... Je suppose qu'après, il va manger un sandwich. Il va jamais souffrir de ça. Mais cette chanson est la sienne quand même. Parce que le fait qu'il ait été touché par ça... Bon et quand t'as veillé un pote ou une femme qui est détruite de l'intérieur et obsédée par une autre personne et qui ne comprend pas comment cette personne ne peut pas être émue par ce qu'il ressent, je pense que sa peine devient la tienne.
Fréquenstar , M6, 5 décembre 1993
Jean-Jacques Goldman : Dors bébé dors" ou "Pas toi" étaient très impudiques, même si le public ne s'en est pas douté.
Goldman à l'heure de ses vérités
Télémoustique, 1994
Liliane Roudière : Vous venez de reprendre un titre de Jean-Jacques Goldman, pourquoi lui et "Pas toi" ?
Melgroove : Tout d'abord Goldman est un artiste que nous apprécions tous dans le groupe, ensuite c'est autour de sa chanson "Pas toi" que nous avons commencé à travailler ensemble.
Liliane Roudière : Est-ce un auteur dont la vie ou le répertoire vous touche ?
Melgroove : Outre son répertoire, c'est surtout son charisme, sa simplicité, sa discrétion, son humilité et son accessibilité qui nous touchent.
Liliane Roudière : Etait-ce pour vous un accès sur les ondes simple et rapide ?
Melgroove : Question fatidique ! Goldman est pour nous - et beaucoup d'autres ! - l'artiste français par excellence ! Quand on "s'attaque" à l'un de ses plus grands succès, on doit savoir ce que l'on fait. Nous avons essayé de retranscrire, à travers notre version R&B de "Pas toi", cette magnifique histoire d'amour avec notre perception et surtout notre sensibilité.
Liliane Roudière : Est-ce un moyen facile d'entrer en radio ?
Melgroove : Ceux qui pensent cela n'ont pas vécu avec nous, cette expérience assez facile qu'est la création d'un groupe. Nous avons appris que les choses qui viennent du coeur sont difficiles à percevoir...
Liliane Roudière : Avez-vous rencontré Jean-Jacques Goldman ?
Melgroove : Non, nous n'avons pas eu ce privilège. Il nous a envoyé un mot qui nous a fait énormément de bien...
Liliane Roudière : Y aura-t-il d'autres reprises sur votre album ?
Melgroove : Non.
Liliane Roudière : Par l'intermédiaire de "Solo", avez-vous une question, un message à transmettre à Jean-Jacques Goldman ?
Melgroove : Quand est-ce qu'on le rencontre ?!
Les Melgroove
Solo n°2, novembre décembre 1997
"Cette chanson, je l'ai enregistrée en 1985, je l'ai chantée puis je l'ai réarrangée avant de l'interpréter à nouveau, d'autres l'ont reprise. Maintenant, j'ai l'impression qu'elle s'est détachée pour vivre sa propre vie. On va vous jouer toutes les versions auxquelles vous n'avez pas eu droit." Il embraye aussi sec avec une adaptation reggae (sourires dans le public) puis sans transition passe au rap de banlieue, à une version d'opérette et conclut sur un tempo genre Beach Boys, déclenchant l'hilarité générale.
Pierre Chatard : Dans les reprises que tu fais de "Pas toi" dans ce nouveau spectacle, tu singes un rappeur et tu dis "je pense à moi, je pense à moi...". Est-ce que cela a une signification ?
Jean-Jacques Goldman : C'est vrai, c'est curieux, je trouve que les rappeurs s'intéressent beaucoup à leur cas, globalement, ils sont quand même très très intéressés par eux-mêmes. Ceci dit, je ne fais pas une parodie que du rap, je fait une parodie du tango, du hard rock... Et puis j'ai une vision extrêmement pas compétente du rap, je suis un auditeur lambda, qui écoute un peu les textes et qui voit ce qui se passe ; en gros, ça parle pas beaucoup du monde, ça parle beaucoup plus de leur monde.
Jean-Jacques Goldman : l'interview
Générations, 15 mai 1998
Géraldine Gauthier : Jacky Mascarel prend une place assez importante dans le chant, dans le spectacle, il se démarque. C'est lui qui est venu spontanément, qui s'est imposé naturellement, ou c'était une idée de base qu'il a fallu qu'il travaille ?
Michael Jones : Euh... C'est mon idée.
Géraldine Gauthier : C'est ton idée ?
Michael Jones : Ouais. Il voulait pas. Quand on est partis sur les versions de "Pas toi", au début on était partis pour faire la version d'origine, la version Fredericks-Goldman-Jones et la version de Mel Groove et on était tellement mauvais dans la version de Mel Groove qu'il fallait qu'on trouve autre chose. Bah ouais, c'est des filles qui chantent dans un autre ton et c'est pas notre truc, quoi. Donc on faisait pas bien et on a laissé tomber parce que c'est... Ils auraient pu croire qu'on se foutait d'eux, quoi. Et c'est pas le cas. C'était pas le but recherché. Donc... on a commencé à chercher un tas de styles différents. Et, bizarrement, pratiquement toutes les idées qui ont été retenues c'étaient les miennes. Et Jacky m'en voulait à mort parce qu'il ne voulait plus faire "Le chevalier blanc". Quand il chante comme ça, on l'appelle "Le chevalier blanc". Et il se trouve que c'est génial quoi. Donc, il a fait ça tellement bien. Ça nous faisait tellement marrer de faire tout ça comme ça... Mais, bon, on en a éliminé beaucoup de versions. Il y en avait d'autres...
Géraldine Gauthier : C'est dommage !
Michael Jones : Nan, mais fallait vraiment... Faut pas que... Faut pas non plus que ça devienne rébarbatif. Il y a des trucs tellement faciles ! Et ça aurait pas été bien. On a vraiment gardé ce qu'il y avait de plus drôle et de plus efficace.
Radio Maguelonne, 10 août 1998
Platine : Tu as également repris "Au bout de mes rêves" que Goldman avait enregistré trois ans avant de te connaître. Elle ne correspond pas à ton époque à ses côtés.
Carole Fredericks : Ça m'est égal, car elle me plait. J'aime aussi beaucoup "Pas toi", mais on la refait déjà en trio et un groupe vient de la reprendre : c'est trop tard.
Platine : Quand tu entends les reprises des titres de Goldman, comme ce "Pas toi" par Melgroove, qu'est-ce que tu en penses ?
Carole Fredericks : Je trouve ça bien. J'ai entendu également Alabina dans "Comme toi", c'est une merveille, cela m'a donné des frissons. Quand on a écrit une chanson, elle ne vous appartient plus, elle est faite pour être chantée par tout le monde, interprétée librement.
Platine : "Respire" est la seule chanson que Goldman a écrite dans cet album, contre deux dans le précédent. En tant que créatrice, seras-tu fière si un jour quelqu'un la reprend ?
Carole Fredericks : Ben écoute, oui.
Carole Fredericks respire enfin
Platine n° 65, novembre 1999
Jean-Jacques Goldman : 2ème version d'une chanson qui en aura beaucoup d'autres !
Laurent Boyer : A propos de la dernière tournée, tu t'étais amusé avec une de tes chansons, c'est "Pas toi" dans des versions extrêmement différentes. Est-ce que c'était pas déjà les prémices de quelque chose…
Jean-Jacques Goldman : Oui, sûrement, sûrement. Chaque mois, je reçois une version de mes chansons, reprise en rap ou avec des versions comme ça, en me demandant des autorisations. Donc finalement ces versions, ce n'est pas moi qui les aient inventées, ce sont des gens qui les ont entendues d'abord. Et après moi, je me suis dit, mais où ça va s'arrêter ? Qu'est ce que je peux faire, pourquoi je ne prendrai pas ce qu'a fait Gainsbourg, c'est à dire prendre "Aux armes etc" et le faire en Reggae, tout est possible !
Fréquenstar
M6, le 16 décembre 2001
Jean-Jacques Goldman : On est tous un peu des pellicules photos : on imprime certaines choses tout en considérant qu'il y a des pellicules avec plus ou moins de sensibilité. Moi, j'ai été très très préservé. Je n'ai pas été malheureux dans ma vie. Dans le cas d'une chanson comme "Pas toi", je ne l'ai pas vécu. Mais le fait de voir autour de soi des gens qui vivent ces malheurs extrêmes, je pense que l'on peut y être personnellement sensible et ainsi en parler.
Haute Tension
JFM, février 2002
Alain Pilot : Tous les styles sont indiqués en face de chaque chanson de ces "Chansons pour les pieds", de la gigue en passant par la ballade, le disco, le rock, le zouk lent, la fanfare swing... Il n’y a pas de rap. Vous ne vous voyez pas, vous, à cinquante ans, faire du rap ?
Jean-Jacques Goldman : Je l’ai fait de façon un peu ironique sur les derniers concerts où je reprenais "Pas toi" en rap, mais ça durait une minute et ça faisait rire les gens. J’espère que le but du rap c’est de faire rire les gens...
La bande passante
Radio France Internationale, 15 mars 2002
Paul Lafond
Là-Bas, 24 janvier 1996
Benjamin Broucke
En passant, 20 juillet 1999
Luca Copetti
En passant, 27 septembre 1999