Zénith, Paris - 18 mai 1998 |
Récit par Philippe Chanal :
Après consultation de l'autorité faisant référence sur ce site, à savoir le maître des lieux Jean-Michel, je vais donc rajouter ma modeste contribution aux récits de concerts. J'étais en effet, avec mon amie, au concert du 18 mai au Zénith, à Paris. Globalement, ambiance sympa, il faisait beau et les gens dehors étaient plutôt cools, donc l'heure d'attente n'a pas été trop pénible, et nous avons pu être dans la fosse, à une dizaine de mètres de la place centrale qu'occupait souvent JJG.
Surprenant : un concert non-fumeurs. Je ne pense pas que ce soit une règle générale du Zénith (j'imagine mal le concert de Pantera, en juin, non-fumeur !), alors est-ce une décision de Jean-Jacques ? Je comprends, c'est une bonne attention et ma copine a vivement apprécié, moi moins : je suis fumeur et j'avais délibérément réduit ma consommation dans la journée, sachant que fumer en écoutant une musique que j'aime est un grand plaisir. Disons que j'aurais aimé être prévenu avant...
En réalité, je ne souhaitais pas au départ raconter ce concert car il était très proche de ceux dont j'ai pu lire les récits. Même première partie, jeu entre la caméra et le public, une bonne idée à mon avis, ça a bien fait rire, même si la fille qui a été invitée à utiliser la caméra avait l'air si timide qu'elle était sans doute beaucoup plus gênée qu'autre chose (nous l'avons vue après le concert repartir seule et la mine un peu triste... Si tu lis ce récit, d'une certaine manière, sache que...). J'ai eu l'occase de faire des grimaces à la télé, et une fois devant la caméra, j'ai fait comme tout le monde, j'ai cabotiné. Des années d'entraînement à loucher avec les 2 yeux indépendants ont trouvé leur récompense ce soir-là.
Le concert s'est déroulé comme les autres. Une très bonne ambiance, malgré les habituels "beugleurs", comme ceux qui gâchent Confidentiel sur le double live. Beaucoup de points positifs, sur lesquels d'autres ont eu le temps de s'étendre, je n'y reviendrai pas vraiment (ambiance assez intimiste en premier lieu, chaleur de JJG malgré l'aspect "tournée", sa façon de parler au public comme à quelqu'un de proche...). Le début assis sage, la fin plus musclée, même si le petit show accompagnant Il suffira d'un signe, c'est maintenant assez standard en concert, pour moi ce n'est pas ça qui rend un concert de Jean-Jacques Goldman intéressant, d'autres font ça (en mieux). Le plaisir du bis sur Pour que tu m'aimes encore (je le savais d'avance, hé, je l'avais lu dans le compte-rendu des Dernières Nouvelles d'Alsace).
En fait je voudrais dire que, malgré un plaisir certain, je suis un peu resté sur ma faim par quelques aspects. Le choix des chansons : d'abord nous n'avons pas eu En passant, ce qui, eu égard au titre de l'album et de la tournée, est surprenant (d'ailleurs à lire les autres récits, nous avons été les seuls frustrés... snif...) ; ensuite, pas non plus Juste quelques hommes, dans celles du dernier album, que j'adore ; finalement, l'impression que les chansons les plus engagées, d'un point de vue émotionnel, ont été gommées. Ce que confirmait l'utilisation de Pas toi, une chanson très forte, pour faire rire le public. C'était effectivement très drôle... mais cette chanson est si belle (dans sa première version)... Chante-t-il encore parfois Pas l'indifférence, cette chanson qui est un si beau credo ?
J'ai regretté aussi que JJG n'utilise toujours pas (à ma connaissance il ne le fait jamais) de vrai piano. J'ai eu un espoir à l'apparition du piano, mais j'ai vite vu l'emballage toc et le clavier type piano numérique, et le son n'était pas celui d'un vrai piano. Jean-Jacques semble aimer les sons synthétiques... il en tire d'ailleurs de belles choses... mais j'adore le son d'un vrai piano, et s'il veut qu'on lui prouve que ses chansons s'accommodent très bien d'un piano seul et d'une voix, je lui prouve quand il veut. (Enfin, à mon niveau à moi... je suis musicien amateur, au sens premier du terme, et j'aime donc chanter du Goldman. En transposant les chansons en général, je ne suis pas ténor léger !)
Sinon, je n'ai certes pas perdu mon temps, Jean-Jacques et Michael nous ont fait entendre la différence de son entre une guitare 12 cordes et une 6 cordes (à ce propos, pour la personne qui s'étonnait que la 12 cordes ne soit pas plus large qu'une 6 cordes, c'est normal, c'est juste que chaque corde est doublée, mais ça s'accorde et ça se joue pareil). J'ai aussi vu, en fait ils jouent Il suffira d'un signe sur la troisième case, moi je le jouais plus haut sur le manche, mais j'ai essayé la troisième case et ça marche bien. Enfin, j'ai maintenant des paroles "pour homme" pour Pour que tu m'aimes encore, ça me permet de la chanter plus logiquement... à ce propos, merci à Jean-Michel de les avoir couchées par écrit, j'avais manqué le "plus brillant qu'un diadème".
Au total, un beau concert, on est sortis heureux, mais pas tout à fait la tête dans les nuages en ce qui me concerne. Peut-être en attendais-je trop parce que c'était JJG et pas un autre, peut-être aussi était-ce une question d'humeur de ma part ce jour-là...
Philippe Chanal
15 octobre 1998
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