Veiller tard
Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : BMG Music Publishing France
Version originale
Année : 1982
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : CBS
Année |
Interprète |
Support |
Référence |
Pochette |
1982 |
Jean-Jacques Goldman |
LP Minoritaire |
EPC 25 089 |
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1982 |
Jean-Jacques Goldman |
LP Minoritaire (Japon) |
28-3P-476 |
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1982 |
Jean-Jacques Goldman |
LP Minoritaire (Canada) |
PFC 90 976 |
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1982 |
Jean-Jacques Goldman |
K7 Minoritaire |
40-25089 |
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1982 |
Jean-Jacques Goldman |
CD Minoritaire |
EPC 25 089 |
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1982 |
Jean-Jacques Goldman |
45 T |
EPC A 2782 |
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1986 |
Jean-Jacques Goldman |
2 LP En Public |
EPC 4501911 |
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1986 |
Jean-Jacques Goldman |
2 LP En Public |
GFC 90749 (Canada) |
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1986 |
Jean-Jacques Goldman |
2 K7 En Public |
EPC 450191-4 |
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1986 |
Jean-Jacques Goldman |
2 CD En Public |
EPC 450191-2 |
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1991 |
Jean-Jacques Goldman |
3 CD Quand la musique est bonne / Non Homologué / Positif |
COL 467 337-2 |
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1991 |
Jean-Jacques Goldman |
Intégrale CD2 |
COL 469 217-2 |
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1991 |
Jean-Jacques Goldman |
Intégrale CD3 |
COL 469 217-2 |
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1992 |
Jean-Jacques Goldman |
LP Tour souvenir (Corée) |
Sony CPL-1249 |
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1995 |
Fredericks - Goldman - Jones |
2 CD Du New Morning au Zénith |
COL 480 308-2 |
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1996 |
Jean-Jacques Goldman |
2 K7 Singulier |
COL 485 080-4 |
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1996 |
Jean-Jacques Goldman |
2 CD Singulier |
COL 485 008-2 |
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1998 |
Jean-Jacques Goldman |
2 CD Quand la musique est bonne / Entre gris clair et gris foncé |
COL 492 848 2 |
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1999 |
Jean-Jacques Goldman |
CD 2 titres (réédition spéciale) |
COL 668 233-1 |
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2000 |
Fredericks - Goldman - Jones |
8 CD Intégrale 1990-2000 CD4 |
COL 498 836-2 |
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2002 |
Jean-Jacques Goldman |
3 CD Quand la musique est bonne / Non Homologué / Positif |
? |
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2003 |
Jean-Jacques Goldman |
K7 Un tour ensemble |
COL 510 500-4 |
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2003 |
Jean-Jacques Goldman |
CD Un tour ensemble |
COL 510 500-2 |
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Année |
Interprète |
Support |
Référence |
Pochette |
1991 |
Félix Gray et Didier Barbelivien |
K7 Les amours cassées |
Sony Music 93065 4 |
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1991 |
Félix Gray et Didier Barbelivien |
CD Les amours cassées |
Sony Music 93065 2 |
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1991 |
Félix Gray et Didier Barbelivien |
45 T |
Sony Music 990 607 |
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1991 |
Félix Gray et Didier Barbelivien |
CD 2 titres |
Sony Music 990 605 |
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2000 |
Eric Landman |
CD Eric Landman chante Jean-Jacques Goldman |
02000EL26E49 |
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2000 |
les Fous Chantants |
1 000 choristes rendent hommage à Jean-Jacques Goldman |
05082000 |
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2002 |
Collège de l'Estérel |
CD Jusqu'au bout de nos rêves... |
- |
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2002 |
Laurent Brunetti |
CD Chaque instant |
Disques office |
non disponible. |
2003 |
Laurent Brunetti |
CD Les enchaînés |
Disques Office DO 65299 |
non disponible. |
2003 |
Philippe Heuvelinne et Marc Rouvé |
livre + cd "Jean-Jacques Goldman : Voyage en guitare" |
Hit Diffusion HD/CD 42 |
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Je connais une reprise qui ne figure pas ici !
Année |
Titre |
Langue |
Interprète |
Auteur de l'adaptation |
Pochette |
2007 |
Veiller tard |
Français / Corse |
I muvrini et les 500 choristes; Achim Meier |
2007_i_muvrini_veiller_tard_300.jpg |
non disponible. |
Je connais une adaptation qui ne figure pas ici !
Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie
Le silence inquiétant qui précède les rêves
Quand le monde a disparu l'on est face à soi
Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent
Le noir où s'engloutissent notre foi, nos lois
Cette inquiètude sourde qui coule en nos veines
Qui nous saisit même après les plus grandes joies
Ces visages oubliés qui reviennent à la charge
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre cent fois
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard
Ces paroles enfermées que l'on n'a pas pu dire
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris
Ces appels évidents, ces lueurs tardives
Ces morsures aux regrets qui se livrent à la nuit
Ces solitudes dignes au milieu des silences
Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées
Ces ambitions passées mais auxquelles on repense
Comme un vieux coffre plein de vieux jouets cassés
Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les êtres
Ces désirs évadés qui nous feront aimer
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard
Numéro 1 : Dans "Veiller tard", ta plus belle chanson à mon avis, tu ne parais pas spécialement optimiste. Est-elle autobiographique ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, je crois effectivement que c'est la mieux écrite des deux albums. Dans cette chanson, c'est un peu le côté désespéré de l'optimisme qui est évoqué. Il y a toujours un moment où le soir arrive, et où l'on se retrouve seul face à soi-même, on le sait. Donc, à la limite, je suis optimiste mais je sais que ça ne sert pas à grand chose. La fin est toujours la même.
Jean-Jacques Goldman : "Je n'ai rien à prouver"
Numéro 1 magazine n°4, juillet 1983
Propos recueillis par Marie-Christine Leyri et Didier Varrod
Maxime Chavanne : Bon, alors celle que tu préfères, toi, c'est laquelle, en toute franchise ?
Jean-Jacques Goldman : Je crois que la mieux écrite , c'est "Veiller tard". Autrement c'est "Je ne vous parlerai pas d'elle", il me semble.
Goldman joue et gagne
Ok Magazine, 1984
Jean-Jacques Goldman : Dans cette chanson, c'est un peu le côté désespéré de l'optimisme qui est évoqué. Il y a toujours un moment où le soir arrive et où l'on se retrouve seul face à soi-même... ça on le sait.
Portrait non conforme
Christian Page et Dider Varrod, 1987
Marc Thirion : Pourquoi écrire si peu de chansons totalement autobiographiques ?
Jean-Jacques Goldman : Il y en a : "Veiller tard", "Tu manques", "Je ne vous parlerai pas d'elle", si l'on veut bien lire entre les lignes..
Jean-Jacques Goldman fait le point
Podium, 1991
Christophe Nicolas : Ce deuxième album est une mine de tubes. (...) On trouve des chansons comme "Veiller tard", qui deviendra un standard...
Jean-Jacques Goldman : ... Sans avoir jamais été un simple !
Christophe Nicolas : Chanson d'album.
Jean-Jacques Goldman : Ça fait partie de ce genre de chansons que les gens vont chercher et en général, ils ne se trompent pas.
Génération Laser, spéciale "intégrale de Jean-Jacques Goldman"
RTL, 15-19 novembre 1991
Anthony Martin : Autant lorsqu'on écoute "Envole-moi", on se prend ça en pleine figure, mais quand on écoute "Veiller tard", moi je la prends en plein cœur, cette chanson ! On imagine que vous l'avez écrite un soir de blues, il faisait nuit, ça c'est passé comment ?
Jean-Jacques Goldman : Oui c'est ça, il suffit d'être seul un jour et puis tout à coup de regarder par la fenêtre et de voir les autres lumières allumées... Quand on voit les grands ensembles, c'est super impressionnant. Quand il est 3-4 heures du matin, il y en a 4, et l'on se dit que les 4 qui sont là ressentent tout à fait la même chose ! Mais ce qu'il y a de particulier sur cette chanson, c'est que c'est la chanson qui a été choisie par les gens qui m'appréciaient. C'est-à-dire qu'à cette époque là, (...) il y avait déjà eu "Il suffira d'un signe", il y avait "Comme toi", il y avait "Quand la musique est bonne", il y avait "Encore un matin", enfin des trucs comme ça. Et les gens, quand ils m'écrivaient, il y avait 9 lettres sur 10 qui étaient sur "Veiller tard". C'est-à-dire que c'est une chanson qui n'est jamais sortie en 45 tours, enfin qui n'est jamais sortie en radio, et qui a tout de suite été adoptée et ressentie plus que les autres par les gens qui m'aimaient bien.
Anthony Martin : Certainement parce qu'à l'époque vous aviez encore l'image du chanteur pour ados, certains vous qualifiait même encore à l'époque de chanteur éphémère ! Et là, avec des chansons comme ça, ouf, ça vous asseyait quand même, ça donnait du poids à votre style...
Jean-Jacques Goldman : Pas de la part des gens qui me préjugeaient. En fait ce sont les gens qui m'avaient adopté au départ qui trouvaient du poids, éventuellement dans ces chansons, mais comme ils en avaient trouvé dans d'autres chansons, même du premier album ! Comme "Une autre histoire" ou "A l'envers"... enfin qui n'ont jamais été dupes du côté chanteur à minettes, parce qu'ils écoutaient profondément des disques qu'ils avaient achetés. [rires] Donc effectivement ils étaient plus concernés ! Ça les a simplement confortés dans leur attachement. Quant aux autres je pense qu'ils ne les écoutaient pas, ces chansons-là ! [rires]
Anthony Martin : Les paroles de "Veiller tard" sont fortes, on le disait. "Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard", quelles sont ces choses au fond de vous qui vous font veiller tard encore aujourd'hui ?
Jean-Jacques Goldman : Plein de choses ! Des angoisses qu'on ne comprend pas, des espèces de coup de blues alors que la journée a été magnifique, des espèces de tristesse alors qu'on vient de gagner quelque chose... Bon, je pense que ça n'a rien d'original ! C'est juste, tout à coup, ces petites phases de gris qui font partie de notre condition, et qu'on ne peut pas expliquer sans être spécialement triste, mais il y a toujours un petit peu... Je me rappelle de ce film de Truffaut où il y a une petite fille qui pleure, et puis il lui dit : "Tu es triste ?" – "Oui". – "Mais au fond de ta tristesse il n'y a pas un tout petit peu de plaisir ?" Et elle, en larmes, elle dit "Si !" [rires] Voilà c'est ça, c'est notre nature humaine !
Quand la musique est bonne
RTL, 5 juillet 2003
Animateur : Il y a des chansons comme ça qui passent inaperçues finalement dans les albums parce qu'elles ne sont pas jouées sur les radios. Vous regrettez ensuite ?
Jean-Jacques Goldman : Elles ne passent pas inaperçues. Au bout d'un certain temps, on se rend compte que pour les gens qui nous suivent et qui sont les gens les plus importants, pour ceux qui nous suivent vraiment, qui vont au concert et tout ça, il n'y a plus de différence entre les chansons qui sont sorties en radio et celles qui ne sont pas sorties. Et souvent, celles qu'ils aiment bien, ça va être des chansons comme "Veiller tard", des chansons comme "Tu manques", comme "Famille", qui ne sont pas forcément des chansons qui sont sorties en single.
Journée spéciale Fredericks Goldman Jones
O'FM, 29 décembre 1993
J'écoutais tranquillement du JJG ce soir et sur "Veiller tard", je me suis dit que cette chanson avait une suite avec "En passant". Le constat est finalement assez identique, les craintes sont les mêmes. Et pourtant "Veiller tard" a été écrite en 1979 ! "En passant" est un constat à plus long terme, aussi plus personnel, alors que "Veiller tard" reflète plus l'esprit d'un moment.
Et pourtant, je trouve que ces chansons sont jumelles. Qu'en pensez-vous ?
Jean-Christophe Counio
Là-Bas, 24 septembre 1997
C'est effectivement le thème du regret et de l'inexorable écoulement de la vie : celui d'un constat d'humanité aux ressources limitées et celui d'illusions sur illusions qui sont inévitablement démasquées souvent à nos plus grands regrets.
A mon avis, là où "En passant" est plus profonde, c'est que les constats y sont plus lourds : ils concernent une vie et pas des gestes ou des moments bien découpés. Si les regrets de "Veiller tard" sont irrécupérables, ils peuvent toujours trouver un exutoire dans des moments futurs, éclairés qu'ils sont maintenant par l'expérience. "En passant", comme la vie elle-même est un passage pathétiquement unique, marque plus définitivement les choix de vies qui en ont éliminé d'autres. "Veiller tard" cible une nuit, une aube.
Cela dit, qu'un thème semblable soit exploré sous divers angles n'est pas nouveau, pas même de Goldman, et il est plutôt intéressant dans les nuances apportées.
Nathalie Massé-Prieur
Là-Bas, 24 septembre 1997
Pour ma part, je trouve "En passant" très noire. C'est la première fois qu'il évoque clairement la mort : "toutes les ébènes ont rendez-vous".
Denis Monnerat
Là-Bas, 2 octobre 1997
Est-ce vraiment la mort dont il parle ? Je me pose la question. En effet, on peut voir cette phrase comme le moment où reviennent les doutes et zones d'ombre de la vie (ce qui rapproche de "Veiller tard", justement), à mettre en parallèle avec le vers "Doucement reviennent à pas de loup, reines endormies, nos déroutes anciennes".
Dans ce cas-là, la chanson ne prend plus la forme d'une réflexion objective sur la vie, mais un moment de tristesse particulier qui fait ressortir toutes les peines enfouies et fait dire à l'auteur qu'il n'a été qu'un "passant", donc qu'il n'a pas eu d'influence sur sa vie et que les choses auxquelles il s'est raccroché sont dérisoires : "J'ai vu des oiseaux, des printemps, des cailloux".
Lui qui a cru tenir les choses, voit tout à coup tout partir et se sent encore plus misérable : "Déjà ces lents, ces tranquilles naufrages".
Finalement, ce constat peut être fait à n'importe quel moment de la vie et donc ne pas être lié à la vieillesse.
Voilà, ce peut être une autre interprétation de "En passant" qui la rapprocherait plus de "Veiller tard".
Jean-Christophe Counio
Là-Bas, 2 octobre 1997
"Veiller tard", c'est ce moment comme on en a tous, où il y a forcément tous nos souvenirs qui remontent à la surface et qui engendrent ce p'tit blues pas très peinard à la tombée de la nuit...
C'est vrai qu'elle est sublime aussi. Loin de moi de penser le contraire ! Mais je pense que c'est exactement la vision opposée de voir les choses par rapport à "A nos actes manqués".
Géraldine Gauthier
Là-Bas, 30 octobre 1997
Je pense que "Veiller tard" est un constat que tout le monde a plus ou moins ressenti un jour ou l'autre, quand l'obscurité ne permet plus de se mentir à soi-même et que toutes les erreurs faites ressurgissent : "ces ambitions passées mais auxquelles on repense", ainsi que tous les moments heureux également.
Personne, je crois, ne peut se vanter de toujours avoir fait les bons choix dans sa vie et de n'avoir jamais regretté un acte ou une audace quelconque. Cette chanson reflète tout à fait le genre d'états d'âme qu'on peut avoir dans les moments difficiles. Sans doute que JJG a voulu donner une image de lui par cette chanson et nous dire que, finalement, il est fait comme nous tous malgré son talent. C'est peut-être un peu rapide comme interprétation mais c'est un début.
Fabien Picaud
En passant, 14 septembre 1999
Je rejoins l'interprétation de Fabien en ce qui concerne "Veiller tard". La moralité du texte est effectivement très touchante. Je trouve, pour entrer plus en détail dans le texte, que certaines phrases sont vraiment marquantes : "ces solitudes dignes au milieu des silences".
En quelques mots, toute l'ambiance de ces moments-là se ressent. "Ces inquiétudes sourdes qui coulent en nos veines, qui nous saisissent même après les plus grandes joies" : elles coulent en nos veines, elles font partie intégrantes de chacun, on ne peut pas composer sans, et, comble de l'insolence, elles peuvent nous rattraper même lorsque la plénitude a été atteinte l'espace de quelques instants... A quoi sert-il d'arriver, alors ? "Y'a que les routes qui sont belles" dira-t-il plus tard...
"Ces désirs évadés qui nous feront aimer" et "Ces morsures au regret qui se livrent à la nuit", là, je ne sais pas comment le comprendre, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose de très fort là-derrière, mais je n'arrive pas trop à l'expliquer.
"Ces raisons là qui font que nos raisons sont vaines" : que veut-il dire par là ? Peut-être qu'on désire certaines choses, qu'on en a besoin, mais qu'il y a toujours des impératifs de vie qui nous ramènent... à la raison, si j'ose dire.
Ce texte m'apparaît comme la première version de "A nos actes manqués", en plus désabusé, avec une lassitude plus profonde, sans le recul salvateur du titre cité une ligne plus haut. Avec un cadre aussi, celui de la nuit, celui du monde disparu qui nous place face à nous-même. Un des plus beaux textes de Goldman, à mon avis.
Peut-on le considérer, à votre avis, comme un texte noir, pessimiste ?
Julien Schroeter
En passant, 14 septembre 1999
Je suis relativement d'accord avec tout ce que vous avez dit sur "Veiller tard". Pour moi, c'est une chanson qui est associée à ces moments que l'on a tous parfois lorsqu'on prend du recul sur nous-mêmes et sur ce que l'on a vécu... Ce sont à la fois des moments de grande nostalgie, regret, tristesse, mais, d'un autre côté, ils sont aussi empreints d'une grande lucidité sur notre situation. Tu sais pourquoi tu ressens tout ça et, en quelque sorte, tu l'acceptes...
"Ces désirs évadés qui nous feront aimer"... Tu as perdu certains désirs, tu les a peut-être abandonnés sur ton parcours, mais, dans un sens, le fait d'y avoir renoncé te fait apprécier d'autres instants, d'autres personnes, comme si le renoncement était parfois nécessaire pour aller plus loin et surtout connaître d'autres choses. C'est un peu comme lorsqu'il dit "ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines"...
Malgré tout ce que tu peux souhaiter ou vouloir, il peut y avoir des instants où les raisons des autres sont plus fortes que toi. Par exemple en amour (ça fait peut-être simple de l'interpréter de cette manière mais je le vois comme ça), tu peux donner à la personne que tu aimes toutes les raisons de ton amour pour elle, mais ses raisons peuvent être plus fortes que les tiennes et elle peut te rejeter. De même, à la fin d'une histoire d'amour, ce sont deux raisons qui s'affrontent, et chacun pense avoir les bonnes, mais il y a toujours une des deux raisons qui l'emporte...
Pour la phrase "ces morsures aux regrets qui se livrent à la nuit", je suis assez perplexe... parce que d'un côté le début est plutôt positif : si tu "mords" les regrets, c'est que déjà tu regrettes moins, que tes regrets sont moins puissants... Donc quand vient la nuit, que tu es seul face à toi-même et que tu penses à tes regrets, tu arrives à les rendre moindres... Mais d'un autre côté, le fait de les livrer seulement à la nuit donne l'impression que tu arrives à minimiser tes regrets, mais que tu ne peux pas les abandonner complètement, donc tu les livres seulement à la nuit, et non au grand jour. En quelque sorte, tu te complets dans une certaine mélancolie.
Bon, je dois dire que c'est un exercice périlleux que de livrer ses impressions sur une chanson... J'espère que ce n'est pas trop confus... Mais pour une première vous me pardonnerez... J'attends vos remarques avec impatience...
Virginie Gonzales
En passant, 16 septembre 1999
De façon surprenante, je n'avais jamais essayé d'interpréter mot à mot cette chanson. En fait, c'est parce qu'à chaque écoute, c'est une phrase différente qui résonnera un peu plus que les autres. Et surtout parce que je pense que la façon dont on la comprend est fonction de l'état d'esprit du moment. J'ai déjà vu sur le site deux interprétations de "Veiller tard" et je ne peux pas dire que je sois d'accord ou pas.
Mais je peux dire que je comprends que l'on puisse comprendre cela en écoutant ce texte. Moi, de façon générale, c'est le sentiment d'impuissance et / ou de lâcheté que l'on peut avoir, parfois, si souvent face à la vie...
Cathy Salvat
En passant, 16 septembre 1999
J'ai quelques petites variantes à apporter à toutes les interprétations déjà proposées. Déjà, pour répondre à Julien, je ne pense pas qu'elle soit une chanson pessimiste, c'est plutôt une chanson de constats que vous et moi pouvons faire aussi bien que JJG.
"Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre cent fois, ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées..." sont des sentiments qu'on a tous ressentis au moins une fois. Mais la phrase qui me touche le plus est "ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines, ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard"...
JJG nous fait prendre conscience qu'il est parfois nécessaire d'écouter ses émotions, mais qu'il ne faut pas oublier les autres pour autant et se replacer vis-à-vis d'eux et de leurs raisons à eux. Leurs raisons sont peut-être plus valables ("moins vaines") que les nôtres et nous poussent à réfléchir davantage ("à veiller tard").
Charlotte Réveil
En passant, 16 septembre 1999
J'approuve à peu près toutes les interprétations qui ont déjà été données pour "Veiller tard". Il y en a certaines qui ne m'avaient jamais effleuré l'esprit et c'est vraiment très intéressant de voir une chanson qu'on pense bien connaître sous un autre angle.
La phrase "Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines" a déjà fait couler beaucoup d'encre, mais j'aimerais partager avec vous ma compréhension de cette phrase. Pour moi, le terme "raison", qui est répété deux fois dans la phrase, ne prend pas le même sens à chaque fois. Ainsi, si on utilise un synonyme, la phrase pourrait se lire ainsi : "ces causes-là qui font que nos raisonnements sont vains". Je m'explique : quand on réfléchit à un problème, surtout lorsque des sentiments sont impliqués, il arrive parfois que, bien que l'on sache comment se sortir du problème, il y ait des raisons plus fortes qui nous empêchent de suivre cette voie de sortie. Il y a une opposition entre la raison et les sentiments.
Je sais que ce n'est pas très clair, mais j'espère que vous comprenez un peu ce que je veux dire ! Dites-moi ce que vous en pensez !
Murièle Sauzet
En passant, 18 septembre 1999
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