Le mystère Goldman (septembre 2014) |
Inclassable et fédérateur, adulé et méprisé, célèbre et discret...
Tel est le paradoxe Goldman. La star de la chanson française a toujours préféré l'ombre rassurante de l'anonymat à la lumière artificielle et trompeuse des spotlights.
Fruit de douze mois d'un véritable travail journalistique, Le mystère Goldman retrace son parcours intime avec quantité de témoignages et documents inédits (ses blessures secrètes, son histoire familiale tourmentée, le culte du secret, son rapport à l'argent...) et explore la carrière et la vie d'une personnalité moins lisse que certains veulent le croire !
Dix ans après sa " retraite " loin des fastes du show-biz, si ce n'est son engagement sans faille aux côtés des Enfoirés, son public continue de le réclamer...
Alors en attendant son retour, Le mystère Goldman lève enfin le voile sur l'énigmatique JJG.
Eric Le Bourhis est journaliste. Spécialisé dans l'actualité et les people depuis dix ans, il côtoie les personnalités du petit écran et de la musique. "Le mystère Goldman" est sa deuxième biographie, après le succès de "Johnny, l'incroyable histoire", publiée en 2012.
De nombreuses anecdotes inédites de plus d'une vingtaine de personnes ayant côtoyé Jean-Jacques Goldman et sa famille mettent en relief la jeunesse et la carrière de Jean-Jacques Goldman, même pour les fans les plus assidus, qui découvriront de nouveaux détails. La plupart témoignent ainsi pour la première fois : Jean Bender (batteur des Red Mountain Gospellers et des Phalansters), Dominque Proust (musicien des Red Mountain Gospellers), le Père Dufourmantelle (prêtre de la paroisse de Montrouge, qui a financé le disque des Red Mountain Gospellers), Pierre Bénichou (journaliste et ami de Pierre Goldman), Khanh Maï (fondateur de Tai Phong), Jean Mareska (directeur artistique de Tai Phong), Léon Landini (compagnon de résistance d'Alter Goldman), Jean-Max (ami d'adolescence et de promo de JJG), Chris & Alex Francfort (musiciens des Phalansters, ayant eu un énorme succès par la suite sous le nom des Gibson Brothers), Danièle Gilbert, Marc Lumbroso (éditeur de JJG), Monique Le Marcis (programmatrice de RTL, qui a imposé "Il suffira s'un signe"), Childéric Muller (animateur radio), Daniel Moyne (journaliste à "Salut !"), Marc Toesca (présentateur du Top 50), Jean-Pierre Descombes (animateur télé), Michael Jones (dois-je encore le présenter...), Manu Katché (premier batteur scène de JJG), Patrice Delbourg (journaliste resté dans les mémoires pour son article "Jean-Jacques Goldman est vraiment nul"), Didier Varrod (journaliste et biographe), Yves Bigot (journaliste), Zaz (chanteuse et membre des Enfoirés).. Au-delà de simples anecdotes, Eric Le Bourhis propose de plus 10 pages d'entretien avec Jean Bender, Chris et Alex Francfort (Phalansters), 6 pages d'entretien avec Khanh Maï (fondateur de Tai Phong), 10 pages d'entretien avec Jean Mareska.
Au centre de l'ouvrage, 20 photos, pour la plupart inédites, mettent des visages sur les noms des Phalansters, de Tai Phong, de Pierre, d'Alter et Ruth, de Robert, de Catherine et de Michael. Toutes sont des photos prises en public, loin des téléobjectifs des paparazzi.
Eric Le Bourhis consacre plus de 30 pages à Pierre Goldman. Sur le moment, cela m'a agacé tant de passionnants ouvrages sur l'histoire de Pierre sont disponibles par ailleurs (pour n'en citer qu'un : Pierre Goldman : le frère de l'ombre, de Michaël Prazan). Son parti pris est cependant de considérer que "Pierre, ce frère de feu (...) lui avait servi de contre-modèle, (...) le miroir inversé du jeune Jean-Jacques, si raisonnable". Selon Eric Le Bourhis, toujours, "si le propos est bien de percer la personnalité énigmatique de Jean-Jacques Goldman, ce triangle psychologique apparaît déterminant : d'un côté, Alter, le père, droit et intègre ; de l'autre, Pierre, ce frère de l'ombre, charismatique, intelligent, mais à la personnalité trouble et au destin sulfureux ; Jean-Jacques enfin, ou la raison silencieuse". J'avais toujours envisagé Robert comme le miroir de Jean-Jacques, mais jamais Pierre comme étant son miroir inversé. C'est effectivement une thèse séduisante. Lionel Giraud, fidèle lecteur de Parler d'sa vie, ajoute une citation d'André Comte-Sponville que je trouve fort pertinente, à propos de la différence entre Pierre et Jean-Jacques : "Nous avions l'utopie sans la morale, ils ont la morale sans l'utopie".
La lecture de "Jean-Jacques Goldman, un homme bien comme il faut", "Le vent de l’histoire" et "Le mystère Goldman" permet d’avoir une vue complète du destin de Jean-Jacques Goldman, depuis l’arrivée en France de ses parents à sa retraite marseillaise, en passant par son enfance et son adolescence, les années Tai Phong et les années succès, les chansons qu’il a écrites pour les autres et les autres qui ont refusé ses chansons quand il n’était pas encore connu. Loin d’être redondants, ces trois livres sont plutôt complémentaires.
Au-delà du récit narratif concernant la vie de Jean-Jacques Goldman et l’analyse de ses choix de carrière, ces trois ouvrages et, plus largement, toutes les biographies consacrées à Jean-Jacques Goldman, partagent un manque : l’interprétation de ses chansons. Car comme il l’a lui-même écrit, "les chansons sont souvent plus belles que ceux qui les chantent".